Mises à jour bimensuelles – 11 juillet 2025

July 11, 2025 | Ping Yu Ni


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Chers lecteurs,

 

Même si l’été est une période généralement plus calme, l’actualité très chargée de 2025 ne montre encore aucun signe de ralentissement. Quelques événements importants se sont produits récemment, notamment la signature d’une loi américaine clé et la proposition de nouveaux taux tarifaires. Nous nous penchons sur ces éléments ci-dessous.

 

Nouvelles récentes concernant les droits de douane et la One Big Beautiful Bill Act

 

Après quelques manœuvres politiques de l’administration Trump, la Chambre des représentants a adopté la One Big Beautiful Bill Act dans sa version modifiée par le Sénat, laquelle a ensuite été promulguée par le président. Voici les grandes lignes de cette loi : prolongation des baisses d’impôt mises en place en 2017 par M. Trump, arrêt temporaire de l’imposition des heures supplémentaires et des pourboires, coupes dans le financement pour Medicaid et l’aide alimentaire, augmentation des dépenses militaires et frontalières, et réduction de nombreuses initiatives d’énergie propre. Cette loi est devenue un sujet politique brûlant, certains soutenant qu’elle stimulera la croissance et d’autres soulevant des préoccupations quant à son incidence sur les filets de sécurité sociale et les énergies renouvelables. Des politiciens des deux partis ont exprimé leurs préoccupations à l’égard des répercussions de la loi sur le déficit budgétaire fédéral. Le Congressional Budget Office, un organisme non partisan, prévoit que la loi fera gonfler le déficit budgétaire d’environ        3 400 milliards de dollars américains au cours de la prochaine décennie.

 

En ce qui concerne les droits de douane, les États-Unis ont envoyé une avalanche de « lettres » à de nombreux grands partenaires commerciaux, et la date limite du 9 juillet a été reportée au 1er août. Le président Trump a déclaré qu’il n’y aurait plus de reports, mais l’administration s’est montrée réticente à mettre en œuvre les politiques qui ont suscité des réactions défavorables sur les marchés obligataires et boursiers. Jusqu’à présent, les nouveaux taux annoncés sont largement conformes à ceux communiqués au début d’avril. De nouvelles menaces tarifaires ont également été proférées : un tarif supplémentaire de 10 % imposé aux marchés émergents « BRICS » en raison des allégations selon lesquelles le groupe tente d’affaiblir le dollar américain, des droits de douane de 50 % sur les importations de cuivre et la possibilité de droits élevés sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques.

 

Qu’en est-il du Canada?

 

Le Canada se trouve à un moment charnière. Le pays a été une cible surprenante au début de la guerre tarifaire, mais les États-Unis ont reculé dans une certaine mesure pendant quelque temps ou, du moins, ont réorienté leurs priorités vers d’autres pays. Les négociations entre le Canada et les États-Unis ont repris après quelques tensions liées à la taxe sur les services numériques annoncée par le Canada (qui a été abolie par la suite). Une date limite avait été fixée au 21 juillet pour que les pays parviennent à un accord. Quoi qu’il en soit, le Canada a également reçu une « lettre » le menaçant de l’imposition d’un taux tarifaire général de 35 % et indiquant une nouvelle date limite pour les négociations fixée au 1er août. On ne sait pas encore en quoi cela différera de la situation actuelle, étant donné que les exemptions accordées aux produits conformes à l’ACEUM ont largement protégé les exportations canadiennes. Toutefois, certains segments de l’économie sont toujours fortement éprouvés, en particulier ceux qui sont directement touchés par des droits de douane sectoriels, comme les métaux et les véhicules. Nous surveillerons de près l’évolution de la situation et les nouveaux droits de douane proposés sur le cuivre, étant donné que les États-Unis constituent le principal destinataire des exportations de cuivre canadien.

 

Réaction tempérée des marchés

 

Les investisseurs s’attendaient peut-être à ce que la réapparition des droits de douane annoncés le « Jour de la libération» et une fusion des tarifs sectoriels suscitent une réaction du marché semblable à celle observée en avril. À l’époque, la volatilité des marchés boursiers avait monté en flèche. Or, ce n’est pas ce qui s’est produit cette fois-ci. Les marchés se sont montrés plus résilients à la suite de ces annonces importantes, probablement parce qu’ils ont déjà affronté cette situation et qu’ils s’interrogent sur la capacité et la volonté de l’administration américaine à aller jusqu’au bout. On perçoit également une certaine confiance quant au fait que la trajectoire de l’économie et des bénéfices des sociétés n’a pas été trop perturbée par l’incertitude provoquée par les menaces tarifaires plus tôt cette année.

 

Nous demeurons conscients des risques de baisse, car les marchés boursiers avoisinent des sommets, ce qui les rend vulnérables à un choc négatif ou à une déception. Néanmoins, les marchés pourraient demeurer résilients jusqu’à ce que des signes concrets indiquent que l’incertitude, les menaces ou les droits de douane eux-mêmes ont une incidence tangible sur l’inflation, la croissance économique et, éventuellement, les bénéfices futurs des sociétés. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.

 

Nous demeurons à l'écoute.

 

Le Groupe Martin Roy