Pourquoi nous maintenons le cap, 1ière partie.

23 avril 2020 | Charles F. Lasnier


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Ce confinement est un peu plus difficile qu’anticiper pour beaucoup d'entre nous, moi le premier...

charles bowtie in page

Bonjour,

Ce confinement est un peu plus difficile qu’anticiper pour beaucoup d'entre nous, moi le premier... Avec une patience typiquement masculine, j'ai décidé que j'avais besoin d'une coupe de cheveux. Et évidemment, je ne pouvais pas attendre que les coiffeuses/barbiers ne reviennent ni que ma (charmante) épouse ne vienne m'aider… Le résultat ? Je laisse cela à votre imagination. Mais disons que Danielle a bien ri après une légère pause de surprise et de choc. Il va sans dire que lors de mes vidéoconférences la semaine dernière, je regardais droit devant pendant l'appel!

Investir exige également de la patience et c'est probablement l’aspect le plus difficile à conserver. Entre l’opinion de nos beaux-frères/voisins sur ceci ou cela (par exemple, tous les dividendes seront coupés, les obligations ne sont pas bonnes et feront défaut, etc.), les sombres nouvelles sur le coronavirus et le fait d'avoir beaucoup de temps libre ces jours-ci, c'est tout un défi de rester patient et garder le cap.

Dans cette série de trois mémos, je voudrais vous expliquer pourquoi nous maintenons le cap et pourquoi je pense que c'est la voie à suivre.

Commençons par l'allocation d'actifs, et donc pourquoi les obligations et pourquoi les actions?

À l'heure actuelle, je suis d’avis que les actions versant des dividendes offrent le meilleur risque / récompense. Le type d’actions que nous aimons (banques canadiennes, services publics, grandes sociétés pharmaceutiques, etc.) est l'actif financier qui offre à la fois un revenu régulier, un certain niveau de liquidité et un potentiel de croissance à long terme.

À titre d’exemple, regardons ce tableau:

En bleu, vous avez le revenu de dividendes si vous investissez 1 million de dollars dans les actions de la Banque Scotia. En date de cette semaine, vous auriez plus ou moins 65 000 $ par année en dividendes.

En jaune, avec le même million de dollars investi dans une obligation du gouvernement du Canada de 10 ans, vous auriez plus ou moins 62 000 $ en revenus d'intérêts. Le hic, c’est que ça représente le cash-flow des 10 prochaines années! Vous avez bien lu. Un an de dividendes de la Banque Scotia équivaut à plus de 10 ans de paiements d'intérêts sur une obligation du Canada 10 ans. Bien entendu, me direz-vous, cela suppose que la Banque Scotia versera son dividende. Et je vous répondrais qu'elle verse des dividendes sans interruption depuis 1833 ! Je ne suis donc pas très inquiet…

Je comprends que les banques canadiennes vont être confrontées à plusieurs clients en difficultés financières et que, par conséquent, leurs réserves pour créances douteuses vont augmenter et que la croissance des bénéfices sera donc plus faible pendant un certain temps, peut-être même longtemps.

Toutefois, puis-je vous proposer qu’au cours des 10 prochaines années, le prix des actions des banques canadiennes soit plus élevé, ne serait-ce que de quelques dollars de plus qu’aujourd’hui ?  La Scotia est $53.10 ce matin.  Peut-on penser qu’elle se transigera plus haut le 23 avril 2030?  Probablement.  De plus, vous aurez reçu beaucoup plus de flux de trésorerie sous forme de dividendes que vous le feriez avec une obligation gouvernementale pendant ces mêmes dix prochaines années.  Autrement dit, si la Scotia ne change pas son dividende pour les prochaines dix années, vous aurez reçu +/-$650,000 en dividendes versus $62,000 en intérêts dans une obligation 10 ans Canada.

Bon, me dites-vous, investissons 100% du portefeuille dans les actions! Un instant SVP, si vous me le permettez ...

Depuis 1927, le S&P 500 a été positif 72% du temps exprimé en rendements annuels.  Oui, c'est possible d’avoir eu une baisse importante du S&P 500 au cours de l'année calendaire, mais dans le cadre de cette discussion, nous regardons du 1er janvier au 31 décembre.  Donc en 93 ans, nous avons eu un rendement positif 67 de fois.

L’envers de cette médaille est, bien évidemment, que 26 ans sur les 93 ans, ont affiché des rendements négatifs.  Par conséquent, 28% du temps, avoir des obligations aurait grandement aidé. 

Par ailleurs, les obligations sont également une source de liquidité pour vos besoins quotidiens. Que vous soyez à la retraite et que vous ayez donc besoin d'un revenu régulier ou que vous ayez simplement des dépenses imprévues, nous avons des obligations pour ces raisons. 

Et finalement, ils agissent comme bouée de sauvetage en période de tempête financière.  Cet argument en faveur des obligations est fondamental pour la grande majorité des investisseurs.  Les rendements au premier trimestre 2020 pour les actions américaines étaient de -19,6% pour le S&P500 et de -22,7% pour le Dow Jones.  Au Canada, le TSX a reculé de -20,9% et l'indice TSX High Dividend Total Return a reculé de -27,4%.  Ces performances sont très probablement inacceptable pour la plupart d'entre vous, quels que soient mes nombreux arguments en faveur des actions. D'où l’importance des titres à revenu fixe et des obligations…

En fait, pour un investisseur, avoir une approche équilibrée et diversifiée a bien fonctionné à long terme. FactSet, une société de recherche américaine, a produit le graphique suivant :

Si vous aviez investi dans un portefeuille diversifié mondial (un peu comme celui que nous avons pour vous) de 1990 à nos jours, vos chances d'avoir eu des rendements positifs après 5 ans ont été de 100%. En d'autres termes, quel que soit le moment où vous avez commencé à investir, le type de portefeuille que nous essayons de construire en votre nom a affiché historiquement un taux de rendement positif après 5 ans. Vous ne pourriez pas affirmer la même chose pour un portefeuille entièrement composé d’actions. 

Lors du krach de 2000, il a fallu +/- 7 ans pour que le S&P 500 efface ses pertes, alors qu’en 2008 lors de la Grande crise financière, il a fallu +/- 5 ½ ans pour que le même S&P 500 revienne à son haut historique. 

Avec ce recul historique, être quelque peu équilibré me semble prudent. C’est tout pour moi aujourd’hui.

Entretemps, je vous propose plutôt de vous concentrer sur vous, vos proches et de bien garder à l’esprit que nos portefeuilles résistent bien à la tempête.  Les profits futurs des compagnies nous reviendront, à nous les actionnaires, sous forme de dividendes et de hausse du prix des actions. Et notre revenu fixe jouera son rôle, c’est-à-dire d’être une source de liquidité et un havre de sécurité quand les marchés s’affolent. 

Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez communiquer avec nous. L’ensemble de notre équipe est à votre disposition pour vous écouter et vous parler. Nous sommes aussi disponibles pour des membres de votre famille ou des amis qui voudraient être réassurés.

Au plaisir,

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