Pourquoi nous maintenons le cap, 3ième partie: Les vieilles recettes.

27 avril 2020 | Charles F. Lasnier


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J’espère que vous avez eu un bon weekend et que vous en avez profité pour marcher, sortir ou simplement prendre un verre de rosé à l’extérieur.

Bonjour,

J’espère que vous avez eu un bon weekend et que vous en avez profité pour marcher, sortir ou simplement prendre un verre de rosé à l’extérieur (tous les trois dans mon cas !).

Dans ce troisième ( et rassurez-vous dernier) mémo de ma série, Pourquoi nous maintenons le cap, j’aimerais revenir sur une ou deux lamentations que j’entends parfois de la part d’investisseurs.

« Je ne suis jamais chanceux, chaque fois que j’ai acheté à la bourse, j’ai perdu et c’est absolument arrangé avec le gars des vues » et « Les petits investisseurs se font flouer tandis que les gros joueurs en profitent toujours ! » (dans ce deuxième argument, ne dites pas ça aux gens en Alberta https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1696450/confiance-fonds-pension-investissements-aimco-alberta ou aux clients de Bridgewater, le plus grand hedge fund au monde qui n’a rien fait en 2019 et qui perd beaucoup jusqu’à aujourd’hui en 2020.

En fait, je me répète, mais je ne crois pas au timing de marché.  Cette idée qu’on sait quand le marché va s’écrouler ou reprendre en flèche.  L’histoire nous démontre que lorsque nous avons de l’argent à investir, il y a deux façons de le faire intelligemment. Acheter ou acheter à intervalle régulier, sans essayer de timer le marché.  Regardons plus en détail les deux méthodes.

La première, c’est d’acheter quand on a de l’argent à investir.  Point.

Prenons l’exemple de quelqu’un d’extrêmement malchanceux.  Notre investisseur imaginaire n’a vraiment pas le sens du timing et il a $100,000 à investir dans l’indice phare de la bourse de Toronto, le TSX total return (donc essentiellement la bourse de Toronto et les dividendes versés par les compagnies de l’indice).  Regardons quelques dates ensemble, sans ordre précis.

Le 10 septembre 2001. La veille de 9/11.  Son rendement un an plus tard était de -9.4%.  Mais cinq ans plus tard, son $100,000 valait maintenant $177,000 ou autrement dit 77% de plus.  Dix ans plus tard (septembre 2011), il avait $213,000, donc 113% de rendement cumulatif.

Si notre investisseur avait plutôt commencé quelques mois auparavant ?  À l’aube du crash des technos ? Donc le 10 mars 2000, il investit.  Un an plus tard, il a perdu -13.2%.  Mais cinq ans plus tard, son portefeuille vaut maintenant $111,000, soit 11% de plus.  Et dix ans plus tard, donc le 10 mars 2010, il a $156,000, soit 56% de plus.  Cette date précise est la plus impressionnante parce qu’à ce moment précis, nous sommes un an presque jour pour jour après la crise financière de 2008-2009, qui demeure jusqu’à présent la pire chute boursière depuis 1929.  Donc cette série de dates inclut le crash techno et celui de 2008-2009 !

Je vous en donne quelques autres, simplement par plaisir.  Justement, en parlant de la crise financière de 2008-2009.  Notre investisseur imaginaire investit la veille de la faillite de Lehman Brothers.  Un an plus tard, il avait perdu -2.7%, mais cinq plus tard, son portefeuille avait augmenté de 21%.

Pour les plus vieux (ou les férus d’Histoire), 1987 et 1973.

Le 19 octobre 1987, c’est le célèbre Lundi Noir.  La plus importante chute du Dow Jones en une journée exprimée en pourcentage, soit -22.6%.  Donc le vendredi avant une telle chute, notre homme investit son $100,000.  Un an plus tard, il était en baisse de     -3% et cinq plus tard en hausse de seulement 7% (ce qui n’est pas beaucoup, j’en convient). 

En octobre 1973, le jour avant que l’embargo pétrolier de l’OPEC soit déclaré.  Ce fût un choc économique incroyable et ses répercussions furent ressenties pendant des années.  Un an plus tard, son portefeuille serait en baisse de -30.7%, une catastrophe.  Mais cinq plus tard, son $100,000 d’origine aurait rebondi de 30%, soit $130,000.  Dix ans plus tard, donc en octobre 1983, il aurait $315,000 (215% de plus qu’au départ).  Et pour mes (jeunes) clients qui ont 40 ans d’horizon de placement devant eux, sachez que ce placement vaut maintenant $4,788,000 en date de la mi-avril !

Donc, de simplement acheter quand nous avons de l’argent fonctionne.  Regardons maintenant la deuxième méthode qui est d’acheter à intervalle régulier.  Connu comme le coût moyen en dollars ou dollar cost averaging en anglais.  C’est une méthodologie confirmée.  Pour le prouver, prenons le temps d’analyser ce tableau qui me vient d’un vieux livre d’école.

chart shows joys of dollar-cost averaging in a bear market

Toujours notre investisseur imaginaire.  Il décide d’investir $24,000 dans un titre, en plaçant $1000 par mois pour une période de 24 mois.  Mais voilà, son timing est toujours aussi mauvais.  De telle sorte que le titre en question perd systématiquement un peu de valeur chaque mois.  Lors du premier mois, donc le premier achat, il se transige à $20.  Notre homme en achète donc 50 actions à $20 (50 x $20 = $1000).  Le titre perd peu à peu de sa valeur, de telle sorte que son $1000 achète toujours un plus grand notre d’actions.  Un an plus tard, cette action a perdu 30% de sa valeur.  Elle vaut maintenant $14.  Ce mois-là, il en achète 71.429 actions.  Admettez avec moi qu’il est patient ( ou entêté selon certains).  Douze mois, douze achats automatiques pour quelque chose qui tombe, au final, de 30%.

Il continu et le titre remonte au même $20 en douze mois.  Donc le titre est passé de $20 à $20 en deux ans.  Il n’a rien fait. Mais notre investisseur imaginaire a fait 17,59%.  Son placement de $24,000 vaut maintenant $28,500.  C’est la magie du coût moyen en dollars.  En achetant régulièrement, il a enlevé toute émotion de son schème de pensée.  Et lorsque le titre était à son plus bas, il en a profité pour acheter plus d’actions (71.249 actions) versus lorsque le titre était plus haut (50 actions).  Il termine son plan d’investissement avec 1426.917 actions versus 1250 actions s’il avait acheté le $24,000 au complet à $20 l’action.  C’est presque 177 actions de plus.

Un ami me demandait ce matin si le monde de demain sera le prolongement du monde d’aujourd’hui, autrement dit, si les recettes d’hier seront les mêmes demain, ou s’il ne faut pas se réinventer.  Je me répète, mais les veilles recettes éprouvées fonctionne encore.  La patience, la diversification, la discipline, faire ses devoirs et rester calme.  Ces caractéristiques/qualités ne sont pas toujours simples à mettre en place, mais elles ont résisté à l’épreuve du temps.  Vous remarquerez que je n’inclus pas la chance dans cette liste.

Nous avons le privilège de travailler avec vous et pour vous.  Dans ce cadre, nous allons continuer à utiliser nos vieilles recettes.    

Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez communiquer avec nous. L’ensemble de notre équipe est à votre disposition pour vous écouter et vous parler. Nous sommes aussi disponibles pour des membres de votre famille ou des amis qui voudraient être réassurés

Au plaisir,

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