Les commentaires de Mathieu et Anthony sur les marchés Q2-2025

23 juillet 2025 | Mathieu & Anthony


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Commentaire trimestriel au 30 juin 2025

 

Après un début de mois d’avril tumultueux où le président américain a proclamé le 2 avril La Journée de la Libération, la pression exercée par les dirigeants d’entreprises et les marchés financiers furent suffisants pour freiner la rhétorique américaine. Conséquemment, le président américain a annoncé une première extension de 90 jours pour négocier des ententes. Il n’en fallait pas plus pour que le marché boursier interprète cette détente comme un premier pas vers des compromis.

Le deuxième trimestre, quant à lui, a conclu avec des marchés boursiers résilients, avec une vision à long terme au-delà des distractions quotidiennes. L’approbation du Big Beautiful Bill par le Sénat américain au début du mois de juillet a aussi envoyé un signal fort que le président américain voulait poursuivre ses politiques budgétaires expansionnistes, qu’il avait lui-même débutées lors de son premier mandat en 2016-2017.

Nous constatons actuellement que l’économie est relativement en bonne santé, et que les profits des entreprises sont au rendez-vous. Le taux de chômage américain se maintient à un niveau historiquement bas, soit autour de 4,1%, et le consommateur américain, qui représente 70% de l’économie américaine, est toujours dépensier.

Bien que cela améliore les prévisions du PIB américain à court terme, cela suscite néanmoins des inquiétudes face au déficit grandissant, et une pression inflationniste à long terme.

Le Canada, à l’inverse, adopte une approche plus prudente et Ottawa a été en mesure d’éviter de mettre en place de larges mesures de relance. Les baisses de taux d’intérêt plus mesurées de la Banque du Canada semblent avoir soutenu la croissance intérieure, sans toutefois déclencher de pression inflationniste. Cette stabilité a été favorable pour la perception des investisseurs envers le dollar canadien, particulièrement dans les secteurs axés sur les matières premières et les exportations.

 

En date du mois d’avril, selon RBC Economics, plus de 90% des exportations canadiennes étaient protégés par l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (l'ACEUM). Selon les dernières statistiques du mois de juillet, plus de 75% des exportations étaient encore exemptées par l’ACEUM. Il restera à savoir si l’impact des tarifs sera plus sévère pour la deuxième partie de l’année.

Les stratégistes de RBC s’attendent toujours à ce que Oui il y aura des tarifs, mais qu’ils seront économiquement digérables (~15% en moyenne). Bien sûr, nous parlons ici en matière de scénario le plus probable considérant les enjeux. Par exemple, l’approvisionnement en métaux rares de la Chine demeure essentiel pour les industries américaines de l’aviation, la défense, produits technologique et automobile d’où le va-et-vient entre les États-Unis et la Chine et une incitation à négocier des ententes raisonnables.

 

Déficit et dollar américain au cœur de l’actualité

Pour financer sa dette et ses déficits annuels, le Trésor américain doit émettre de la dette à toutes les 3-4 semaines.  Une partie importante de cette dette est détenue par des pays étrangers; par ordre d’importance : le Japon, le Royaume-Uni, la Chine, les pays européens, le Canada, etc.  Au 31 décembre 2024, le Wall Street Journal a calculé que 30% de la dette totale américaine était détenue par des pays étrangers. Nous sommes portés à croire que cette donnée joue un rôle important lorsque vient le temps de négocier les ententes commerciales, considérant que si les partenaires commerciaux en venaient à vendre, ou diminuer les achats de cette dette, cela pourrait certainement faire grimper les taux d’intérêt à long terme.  Nous en avons d’ailleurs eu un premier avant-goût en avril et mai dernier, lorsque les taux des bons du Trésor à terme de 30 ans sont montés au-delà de la barre psychologique des 5%.  Il faut considérer que les frais d’intérêts, à eux seuls, représentent plus de 14% du budget annuel du gouvernement américain. (source :  JP Morgan Asset Management).

 

Également, l’une des histoires les plus notables depuis le début 2025, et souvent sous-estimées, sur les marchés financiers est la baisse du dollar américain face à l’ensemble des devises mondiales. La comparaison se fait entre l’indice de référence des devises Dixie, qui mesure la valeur du dollar US, et un panier de devises d’importances (soit l’euro, le yen japonais, livre sterling, le dollar canadien, la couronne suédoise et le franc suisse).

Par exemple, depuis son sommet à environ 1,45 USD/CAD (lors du fameux dimanche du 2 février, annonce des tarifs contre le Canada et le Mexique), le billet vert a perdu du terrain de façon constante, atteignant la fourchette de 1,36 – 1.37 à la mi-juillet – à la baisse d’environ 5 % depuis le début de l’année.

 

Depuis les 20 dernières années, compte tenu de la dominance de la croissance économique américaine, les investisseurs ne voyaient pas davantage de diversification à détenir de l’euro, du yen japonais vs le dollar US. Cependant, le changement plausible de régime aux É-U amène à réfléchir sur les bienfaits de détenir une certaine diversification de devises. Surtout quand nous considérons que le dollar US se négocie à des primes importantes par rapport à l’ensemble des devises mondiales.

Par ailleurs, les attentes de nouvelles baisses de taux d’intérêt aux États-Unis – plus marquées qu’au Canada pour les douze prochains mois – ont contribué à la faiblesse du dollar américain.

Dans la dernière parution du rapport mensuel de notre département sur les devises RBC FX Global, en date de juillet 2025, la nouvelle cible d’ici la fin 2026 est maintenant de 1.31 ou 0.76$ pour le dollar CAD vs dollar US.

 

Ce que cela signifie pour votre portefeuille

  • Les actifs américains ont sous-performé, après le taux de change appliqué. Pour les investisseurs canadiens, la baisse du dollar US a réduit une partie des rendements (reporté en dollars canadiens).
  • Les exportateurs canadiens bénéficient toujours d’une demande mondiale stable, en particulier pour l’énergie, l’agriculture et la fabrication.
  • La diversification des devises joue désormais un rôle encore plus important dans l’adaptabilité des portefeuilles, surtout pour les clients ayant des revenus en dollars américains ou des placements transfrontaliers.

Les tendances monétaires peuvent évoluer rapidement, mais elles offrent aussi un aperçu précieux de la direction des flux de capitaux, ainsi que des raisons qui les motivent. Alors que les États-Unis et le Canada poursuivent des chemins fiscaux et monétaires divergents, on peut s’attendre à une volatilité continue des devises pour la deuxième moitié de l’année.

 

 

Rendement du T2 2025

Voici les résultats en dollars canadiens pour les différents indices au trimestre terminé le 30 juin 2025:

  • +10,2 % pour l’indice canadien S&P/TSX
  • +0,5 % pour l’indice américain S&P 500 en dollars canadiens
  • +11,1 % pour l’indice Europe-Asie-Extrême-Orient
  • +1,4 % pour l’indice FTSE TMX revenu fixe canadien

 

Performance trimestrielle : le rendement d’un portefeuille équilibré fluctue entre +1,5 % et +2,5 % pour le deuxième trimestre de 2025, et entre +11,0 % et +12,0 % pour un an, en dollars canadiens.

 

En mon nom et au nom de toute l’équipe, nous vous souhaitons un été rempli d’amour et de joie.

 

« Je me demande ce que ce serait de vivre dans un monde où c’est toujours le mois de juin. »

– Lucy Maud (L.M.) Montgomery

 

Mathieu & Anthony

 

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