Bilan des marchés en 2024 et perspectives pour 2025
Cette année a été remarquable pour les marchés boursiers mondiaux, avec tous les principaux marchés boursiers au cours des 25 derniers mois (à l’exception de celui de la Chine, jusqu’à récemment) ont fortement progressé, à commencer par l’indice S&P 500, qui a bondi de 68 %. Les actions nord-américaines ont mené la charge, soutenues par l’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle (IA). Les investisseurs se montrent optimistes quant au potentiel de l’IA à révolutionner la productivité et la croissance économique. Aux États-Unis, les géants technologiques surnommés les “Magnifiques 7” ont été les principaux bénéficiaires de cette tendance, contribuant à environ la moitié des gains des marchés boursiers américains en 2024. Le S&P 500 a connu une reprise impressionnante, passant d’un creux de 3 551 le 12 octobre 2022 à environ 5 975 le 6 janvier 2025. Plusieurs facteurs expliquent cette performance exceptionnelle :
- Maîtrise de l’inflation : La Réserve fédérale a réussi à réduire l’inflation de 9 % en 2022 à 2,5 % en fin d’année 2024, sans provoquer de récession.
- Croissance économique : L’économie américaine a enregistré une croissance robuste du PIB en 2023 et 2024.
- Santé financière solide : Les consommateurs et les entreprises américaines ont maintenu des bilans financiers solides.
- Domination économique : Les États-Unis restent un leader mondial, représentant 30 % du PIB mondial (35 000 milliards de dollars sur un PIB mondial de 105 000 milliards de dollars). De plus, le marché boursier américain représente 70 % de la capitalisation mondiale, illustrant son caractère exceptionnel.
Au Canada, le secteur technologique a également affiché une bonne performance, tandis que le secteur aurifère s’est distingué, les banques centrales des marchés émergents ayant acheté de l’or pour diversifier leurs réserves, ce qui a poussé les prix à des sommets historiques. Le secteur financier a apporté la contribution la plus importante aux gains du marché boursier canadien. Malgré une certaine variabilité entre les banques, le secteur dans son ensemble a montré une résilience notable face aux craintes de récession, les entreprises et les ménages s’adaptant aux taux d’intérêt élevés.
Changement de cap des banques centrales et participation accrue aux marchés
2024 a marqué un tournant dans les politiques monétaires mondiales, avec de nombreuses banques centrales abaissant leurs taux d’intérêt. Ce changement a alimenté l’espoir d’une croissance économique et des bénéfices plus solides en 2025, tout en élargissant la participation aux rallyes boursiers à un éventail plus large de titres et de secteurs.
Le marché obligataire a connu une stabilité relative cette année, avec des rendements fluctuant dans une fourchette étroite. Cette stabilité, soutenue par une confiance croissante dans les perspectives d’inflation et de croissance, a permis de solides rendements pour les obligations d’État et d’entreprise. Au Canada, la Banque du Canada a abaissé ses taux à cinq reprises, en réponse à la baisse de l’inflation et au ralentissement de l’économie. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a également réduit ses taux récemment, tout en restant prudente face à des données économiques résilientes.
Perspectives pour 2025
Bien que nous soyons optimistes pour 2025, nous reconnaissons que les valorisations des actions américaines sont relativement élevées après une nouvelle année de forte performance. Cependant, la croissance solide des bénéfices et les projections économiques favorables pour 2025 et 2026 soutiennent ces valorisations, et un environnement politique plus favorable pourrait offrir un potentiel de hausse supplémentaire. Au Canada, la croissance des bénéfices devrait également soutenir un marché boursier plus raisonnablement valorisé, bien que certaines incertitudes liées aux tarifs douaniers persistent.
L’année à venir sera également influencée par la politique américaine, notamment avec le retour de Donald Trump à la présidence. Historiquement, les marchés ont réagi positivement aux politiques de Trump, axées sur une réduction des réglementations et une baisse des impôts. Cependant, ses politiques sur les tarifs douaniers et l’immigration pourraient exercer une pression inflationniste, entraînant une hausse des taux d’intérêt et des corrections boursières. Nous pensons que Trump, sensible aux performances des marchés, adoptera une approche prudente dans la mise en œuvre de ses politiques.
Gestion des risques dans un marché concentré
Bien que nous soyons satisfaits des performances boursières de 2024, nous continuons à privilégier la diversification. Le S&P 500 est devenu de plus en plus concentré, avec les 10 plus grandes entreprises représentant 30 % de sa capitalisation et les 30 plus grandes représentant 50 %. De plus, 45 % de l’indice est composé d’entreprises technologiques et de logiciels, ce que nous considérons comme une concentration excessive. Les investisseurs dans les fonds indiciels doivent être conscients de ce manque de diversification. Pour atténuer les risques, nous avons diversifié notre sélection d’actions bien au-delà de l’indice.
Conclusion
Alors que nous abordons 2025, nous restons prudemment optimistes. Bien que le sentiment des investisseurs soit devenu plus positif, les prix des actions reflètent déjà des attentes élevées de croissance, ce qui rend les marchés plus vulnérables en cas de déception sur le plan économique ou des bénéfices. Pour cette raison, nous continuerons à nous concentrer sur des entreprises bien capitalisées, capables de générer une croissance régulière du capital.
Nous sommes satisfaits des contributions des marchés actions et obligataires à nos portefeuilles clients cette année et restons déterminés à naviguer les défis et opportunités de l’année à venir.
Alexandre, Philippe & Steve