Mises à jour bimensuelles – 13 juin 2025

June 13, 2025 | Ping Yu Ni


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Chers lecteurs,

 

Les marchés boursiers mondiaux ont évolué près de leurs sommets historiques, profitant d’une période relativement calme sur le front commercial. Toutefois, une certaine volatilité a refait surface dans la foulée de l’intensification du conflit au Moyen-Orient entre Israël et l’Iran. Il est difficile d’évaluer les répercussions à ce stade; tout dépendra si des représailles créent un risque d’élargissement du conflit. Nous surveillerons la situation de près. Entre-temps, nous nous penchons sur un enjeu qui était préoccupant il y a un mois ou deux : le pessimisme des entreprises et des consommateurs. La principale question était de savoir si ce contexte entraînerait une faiblesse économique réelle. La réponse courte est non, pas encore.

 

Les données subjectives s’affaiblissent

 

Certains des dommages initiaux causés par les menaces tarifaires sont apparus en mars et en avril sous la forme d’une détérioration importante de ce qu’on appelle souvent les données « subjectives ». L’enquête trimestrielle de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises a révélé un net assombrissement de l’humeur de celles-ci. Les données ont aussi montré une forte baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs aux États-Unis. Les données récentes indiquent qu’il y a eu une légère amélioration, mais le niveau de confiance demeure bien en deçà des moyennes historiques. Même s’il est préoccupant, le pessimisme n’a pas toujours été un indicateur fiable d’un ralentissement de l’activité économique.

 

Les données objectives sont plus importantes

 

En ce qui concerne les données dites « objectives » (données économiques tangibles, quantifiables et neutres), les facteurs à examiner sont nombreux : flux commerciaux, nouvelles commandes, prix, ventes au détail, etc. Or, nul n’est sans doute aussi important que l’emploi, compte tenu de l’importance des consommateurs et de l’incidence directe des marchés de l’emploi sur l’activité économique. Les données sur l’emploi pour le mois de mai donnent à penser que les tendances générales ont persisté jusqu’à présent, malgré un certain affaiblissement.

 

L’emploi en Amérique du Nord a été résilient jusqu’à présent

 

Le Canada a été le plus faible des deux pays en ce qui a trait à la croissance de l’emploi. Néanmoins, un nombre modeste d’emplois ont été créés en mai dans l’économie canadienne, ce qui témoigne d’une certaine résilience dans un contexte commercial volatil. Sans surprise, les secteurs plus vulnérables aux difficultés commerciales, comme la fabrication, le transport et l’entreposage, ont enregistré des pertes d’emplois. Les régions du sud de l’Ontario ont été les plus touchées par les pertes d’emplois causées par la menace ou l’imposition de droits de douane sur les exportations de véhicules et de pièces automobiles. Par conséquent, le taux de chômage dans la région est nettement supérieur à la moyenne du reste du pays, qui se situe à 7,0 %.

 

Aux États-Unis, on a observé un marché de l’emploi relativement résilient. À l’instar du Canada, les secteurs producteurs de biens, qui sont les plus touchés par le contexte commercial, ont affiché une faiblesse. Les secteurs des services, comme les soins de santé, les loisirs et l’hôtellerie, sont ceux qui ont le plus contribué à la création d’emplois. Les données des mois précédents ont été révisées à la baisse, ce qui indique que la croissance de l’emploi cette année n’a pas été aussi vigoureuse que ce qui avait été annoncé initialement. De plus, le taux de participation au marché du travail (le nombre de personnes sur le marché du travail) a diminué, en raison d’une hausse des départs à la retraite et de l’exode des immigrants sans papiers. En résumé, la croissance de l’emploi aux États-Unis a ralenti, mais n’a montré aucun signe notable de détérioration au cours des derniers mois.

 

Seul le temps nous dira si la persistance de l’incertitude et du pessimisme se traduira par des mises à pied plus importantes et une détérioration généralisée de l’économie, ou si la résilience des entreprises et des consommateurs à ce jour se maintiendra. Les marchés semblent souscrire à ce dernier point de vue, compte tenu de la forte remontée des cours boursiers depuis les creux atteints il y a quelques mois à peine. Même si cette situation est rassurante, nous restons conscients que les risques pesant sur les perspectives économiques demeurent légèrement plus élevés que la normale.

 

Nous demeurons à l'écoute.

 

Le Groupe Martin Roy