Mises à jours bimensuelles - 7 mars, 2025

March 07, 2025 | Ping Yu Ni


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Chers lecteurs,

 

Difficile de croire que nous ne sommes qu’en mars. L’année a déjà été riche en rebondissements, en raison des changements de politique entrepris par le gouvernement américain. Même si bien des gens – nous y compris – sont épuisés par les droits de douane à ce stade-ci, nous discutons de certaines des premières répercussions de la guerre commerciale jusqu’à présent.

 

Au risque d’aller à contre-courant, nous nous abstiendrons de nous étendre sur la situation des droits de douane. D’une part, des dispenses temporaires et des reports ont été accordés récemment, ce qui réduit le choc immédiat sur les perspectives économiques et pourrait nous éloigner davantage d’un scénario catastrophe. D’autre part, les bouleversements constants liés aux politiques ont amplifié l’imprévisibilité d’un contexte déjà incertain. Sans surprise, cette situation commence à peser sur les consommateurs, les entreprises et les investisseurs.

 

Divers sondages publiés aux États-Unis au cours du dernier mois laissent entrevoir une détérioration de la confiance des consommateurs, et ce, dans tous les groupes démographiques et dans la plupart des catégories de revenu. Les attentes à l’égard de la conjoncture des affaires, de la disponibilité des emplois et des perspectives de revenu se sont dégradées. Comme on pouvait s’y attendre, les répondants ont évoqué de manière explicite le commerce et les droits de douane, ainsi que l’inflation. Les attentes à l’égard de l’inflation à court et à long terme aux États-Unis ont sensiblement augmenté, car les consommateurs ont commencé à anticiper l’incidence potentielle des droits de douane sur le prix des biens et services du quotidien.

 

Du côté des entreprises, les rapports économiques récemment publiés aux États-Unis laissent entrevoir des signes de faiblesse. Les mesures de l’activité des entreprises et des nouvelles commandes dans les récents rapports du secteur des services signalent un ralentissement de la croissance au premier trimestre de l’année. Les sondages ont révélé que l’incertitude entourant les politiques pèse sur la croissance de la demande, tant au pays qu’à l’étranger. Par ailleurs, le « Livre beige » de la Réserve fédérale américaine, qui paraît huit fois au cours de l’année, a été publié récemment. Ce rapport fournit une série de commentaires empiriques provenant de diverses sources aux États-Unis. Dans l’ensemble, il laisse entrevoir un ralentissement de la croissance dans certains districts. Il souligne également que certaines sociétés des secteurs de la fabrication et de la construction ont laissé entendre que les droits de douane font déjà augmenter les coûts des matériaux et créent de l’incertitude pour les décisions en matière de fixation des prix et d’investissement à long terme.

 

Les marchés boursiers mondiaux se sont affaiblis en réaction à cette évolution de la situation, les investisseurs semblant de plus en plus soucieux. Les indicateurs de la confiance des investisseurs ont révélé une hausse marquée du pourcentage d’investisseurs pessimistes (vision négative des perspectives) et vice versa (une forte baisse du pourcentage d’investisseurs optimistes). Or, les replis du marché boursier ont été relativement modérés jusqu’à présent. En particulier, le marché boursier américain a été à la traîne d’autres marchés, notamment le Canada, l’Europe et l’Asie. Il est difficile de rationaliser pleinement ce phénomène, mais il pourrait s’expliquer par le fait que les actions américaines étaient assez chères par rapport aux autres, ce qui pourrait les avoir rendues plus vulnérables à un scénario d’aversion pour le risque. Selon les données historiques, les investisseurs cherchent habituellement à réduire le risque de leurs portefeuilles dans un contexte d’incertitude accrue, et les actions chères peuvent parfois être une source de financement facile.

 

Pour les investisseurs, la question est de savoir ce que nous réserve l’avenir. Il est possible que le marché connaisse un certain répit à court terme, compte tenu du récent sursis tarifaire. Mieux encore, il est possible que les droits de douane représentent une menace moindre en avril si les négociations se révèlent favorables dans les semaines à venir. Toutefois, les risques d’une guerre commerciale prolongée sont suffisamment élevés pour que nous estimions que la prudence est de mise, même si les marchés se sont mieux comportés que prévu jusqu’à présent. Par conséquent, nous continuons d’examiner et d’évaluer nos portefeuilles pour nous assurer de la convenance des placements de nos clients.

 

Nous demeurons à l'écoute

 

Le Groupe Martin Roy