Bonjour et bienvenue à la conférence téléphonique sur les marchés financiers.
Pendant la présentation, tous les participants seront en mode écoute seulement.
Une période de questions suivra la présentation.
Si vous souhaitez poser une question, appuyez sur le un, suivi du quatre sur votre téléphone.
À ce moment, votre ligne sera brièvement retirée de la conférence pour obtenir des informations.
Si lors de la conférence, vous avez besoin de parler à un téléphoniste, s'il vous plaît appuyez sur l'étoile, zéro.
Nous vous rappelons que la conférence téléphonique d'aujourd'hui est enregistrée, mardi le 26 octobre 2021.
Je cède maintenant la parole à Charles Lasnier, gestionnaire de portefeuille, vice-président et administrateur.
La parole est à vous.
Merci madame. Merci madame.
Bonjour à vous tous, merci de vous joindre à nous en cette journée légèrement froide, mais certainement pluvieuse.
Il nous fait plaisir en mon nom, au nom de l'équipe, ma partenaire Rita, Tania, Michael, Aurélien qui est en vacances aujourd'hui et Audrey Sirois qui est l'organisatrice.
Nous sommes heureux de vous recevoir à cette conférence qui s'intitule : Arriver à bon port !
Comme vous le savez, les marchés sont volatils ces jours-ci, alors nous avons pensé que de passer à travers certains points, certaines choses que nous regarderons, vous aideraient à vous faire une tête et vous donneraient une meilleure vue d'ensemble de comment nous voyons les marchés financiers actuellement.
Je vais passer assez rapidement, je dois vous avouer que d'habitude j'ai moins d'acétates que j'en ai aujourd'hui.
J'en ai beaucoup donc je vais y aller assez rapidement, mais soyez sans crainte, j'espère pouvoir terminer en une quarantaine de minutes, peut-être quelques minutes de plus.
Ce qui devrait nous laisser amplement de temps pour prendre des questions et revenir peut-être sur certains acétates où j'aurai passé un peu rapidement à votre goût.
Alors, sans plus tarder, je me lance, et Audrey, je vais avoir besoin de ton aide parce que malgré que tu m'as demandé de faire « page down », ça fait... voilà, ça fonctionne.
Alors, écoutez, nous sommes aujourd'hui le 26 octobre, du premier janvier à aujourd'hui, ça va bien.
Pour un mois complètement terminé, si je regarde au 30 septembre, les rendements du côté bourse ont été très bons à l'échelle mondiale.
Du côté des obligations, c'est moins le cas, que ce soit pour les obligations gouvernementales que nous aimons beaucoup ou le marché obligataire en général.
Il a connu une année, à date en tout cas, plus difficile.
L'autre chose qui est différente cette année par rapport aux dernières années, c'est que le dollar américain baisse par rapport au dollar canadien.
Alors, toute chose étant égale, par ailleurs, les actionnaires comme nous, en action américaine, notre rendement est diminué par cette baisse-là.
On a un mois d'octobre qui n'est pas terminé, mais qui s'annonce très bon, peut-être le meilleur mois de l'année 2021, mais définitivement le mois de septembre, et vous avez été plusieurs à me le faire remarquer, ça a été un mois plus difficile et vous avez vu des baisses généralisées dans nos différents portefeuilles.
L'autre chose cette année, c'est qu'il y a une certaine euphorie, il y a une certaine volatilité à la hausse ou à la baisse, il y a un engouement.
Dans certains cas, pour des choses sérieuses qui peut-être aujourd'hui sont surévaluées, pour d'autres choses, des choses que je considérerais moins sérieuses et qui ressemblent beaucoup plus à une mentalité de casino.
Je pense entre autre à l'épisode de GameStop, en tout début d'année où sur des « chats rooms », sur un site qui s'appelle Reddit, des millions et des millions de gens s'étaient mis à mousser cette entreprise, mais définitivement, que vous me parliez de cryptomonnaie, que vous me parliez de Tesla, il y en a d'autres, il y a une euphorie de la part des investisseurs sur bien des sujets, ce qui amène une volatilité plus grande ces derniers temps que ce qu'on avait connu exemple ces dernières années.
Mais malgré cela, il y a quand même certains dangers à l'horizon.
Certains que je partage avec vous, d'autres sont des inquiétudes généralisées quand je parle avec vous, quand je parle avec des gestionnaires de portefeuille, quand je parle avec des confrères de l'industrie et les dangers vous les avez devant vous.
Premièrement, oui, la bourse est sur une base historique assez élevée.
Le pétrole, souvenez-vous, en mars 2020, le pétrole était à un prix négatif, ça veut dire qu'on vous payait pour prendre possession d'un baril de pétrole, bien, mon Dieu, la situation s'est grandement retournée et vous le voyez quand vous faites le plein.
J'ai fait le plein hier de notre familiale, Volvo, et vous ne serez pas surpris d'apprendre que pour 112 dollars, la voiture était pleine.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas dépensé 112 dollars pour remplir une voiture d'essence.
L'inflation, tous nos clients entrepreneurs m'en parlent, est au centre des préoccupations.
On en parlera dans quelques instants, ce qui est moins présent dans nos journaux, dans nos médias, c'est qu'il y a actuellement certaines inquiétudes, un certain ralentissement en Chine.
Il y a Evergrande qui a fait les journaux, qui est un gros promoteur immobilier chinois, mais sinon, on a l'habitude de chanter les louanges économiques de la Chine, nous y reviendrons.
Écoutez, la Covid-19 malheureusement, ce n'est pas terminé, cet épisode-là.
Donald Trump en 2024, mon dieu, quel cauchemar, je parle d'un point de vue purement personnel.
La plupart des gouvernements à l'échelle mondiale, sont en situation de grand, grand déficit.
C'est certainement le cas au Canada, mais malgré ce qu'on peut penser, bien que le Canada est un des pays qui a, en toute proportion gardée, le plus grand déficit, définitivement le gouvernement Trudeau n'est pas le seul à avoir été en situation de déficit pour combattre le coronavirus, et « last but not least », comme disent les Anglais, la performance boursière, souvent s'explique par quelques titres.
L'an dernier, donc pour l'année 2020, c'était l'histoire du commerce en ligne, du commerce électronique, donc les Amazon de ce bas monde.
Aujourd'hui, c'est un peu plus nuancé, il y a encore certains types de technologies qui propulsent le marché.
Je pense, entre autres, à Tesla, mais le secteur à ce jour, qui est le plus performant, tant aux États-Unis qu'au Canada, surprise, surprise, ce ne sont pas les technologies, mais c'est l'énergie.
C'est le pétrole et le gaz naturel, ce qui évidemment vient jouer dans... on parlait tout à l'heure de l'inflation, qui n'aide pas cette situation-là.
Alors, prenons maintenant certains points plus problématiques que les grandes inquiétudes.
Oui, il y a de l'inflation, mais ce n'est pas une inflation classique comme celle qu'on a connue dans les années 70, début des années 80.
À ce moment-là, c'était la demande qui avait explosé.
Aujourd'hui, c'est vraiment plus...
Je m'excuse, c'était la production qui avait diminué, les coûts de production étaient beaucoup, beaucoup, beaucoup plus élevés.
Aujourd'hui, c'est l'inverse, c'est la demande qui est beaucoup plus élevée, mondialement pour des raisons différentes, vous en avez quelques-unes à l'écran.
Je ne vous lirai pas tout cet acétate-là mais je vais passer rapidement sur quelques points.
C'est la demande mondiale qui a explosé au même moment où bien des entreprises, bien des gens d'affaires avaient décidé, en début de la crise du coronavirus, de couper dans leur chaîne de production.
Donc, vous aviez moins de production qui s'est frappée à une situation où les gens en demandaient de plus en plus et est arrivé évidemment ce qui devait arriver.
Alors, l'effet WFH, c'est « Work From Home ».
Il y a un énorme changement de préférence des consommateurs.
On a vraiment vu les gens n'ayant plus la chance de dépenser sur des expériences, donc, n'ayant pas la chance d'aller au restaurant, n'ayant pas la chance d'aller en vacances, se retourner et entre autres, rénover leurs maisons, refaire leurs cours arrière, décider que : « on ne peut pas aller en vacances, donc on va s'acheter des vélos, on va s'acheter des skis, on va s'acheter une moto marine ou une moto neige. » Alors, il y a eu, mondialement une énorme demande.
Ce qui est vrai au Québec et qui est vrai au Canada, a été vrai dans de grandes, grandes parties de l'occident.
Deuxièmement, en renvoyant une grosse partie des employés à l'échelle mondiale, travailler de la maison, les entreprises ont demandé de façon que l'on n'avait jamais vu, plus d'ordinateurs, plus de serveurs, plus d'écrans, plus de téléphones intelligents.
En fait, ça aussi, ça a joué énormément et c'est venu déstabiliser cette demande grandissante, ce que la production est incapable d'offrir.
C'est toujours l'offre et la demande comme vous le savez.
L'autre chose, rappelez-vous, pendant des années, on a chanté les louanges du système développé par Toyota, le Just-in-time.
Donc, l'inventaire arrivait exactement au moment où on avait besoin de la pièce, soit dans une usine de montage ou dans une usine de production.
On pense à une pièce d'auto, mais c'était vrai aussi dans tout ce qui était production de bien électronique.
Alors, le Just-in-time faisait qu'aucune...
très peu de compagnies dormaient sur des inventaires importants et, question d'être encore plus efficace d'un point de vue financier, on avait délégué en Asie une grosse partie de notre production.
Donc, exemple, Apple que vous connaissez tous, oui, c'est bien basé aux États-Unis, mais je pense que vous savez tous que ce n'est pas Apple qui construit et qui fabrique les iPhone.
C'est donné en sous-traitance à une compagnie qui est basée en Chine.
Alors, le fait que Apple n'ait pas de capacité de production aux États-Unis n'a pas aidé par la crise sanitaire du coronavirus, mais rajoutait ensuite que son fournisseur numéro un en Chine, lui aussi utilisait le Just-in-time, lui aussi avait des employés qui ont été soumis à des quarantaines et des retours à la maison.
C'est une chose pour Rita et Charles de travailler de la maison, on était capable de fournir le service qu'on vous fournissait de la maison, mais si vous êtes sur une chaîne de montage et que vous êtes à la maison, la chaîne de montage, elle ne peut pas vous suivre à la maison.
Donc, ce sont des petits morceaux, mais l'un sur l'autre, sur l'autre, qui ont vraiment affecté négativement les chaînes d'approvisionnement mondiales.
Les changements climatiques, c'est à la mode.
C'est dans les journaux presque tous les jours, avec de bonnes raisons, mais les changements climatiques aussi ont eu un impact.
Il y a, au Texas, une capacité de microchip, de production de microchip, micropuce en français, et les pannes d'électricité qu'on a vues au Texas au début de l'été ont eu un effet extrêmement négatif.
Alors, en temps normal, vous penseriez que deux, trois semaines de pannes d'électricité ne peut pas faire dérayer la chaîne d'approvisionnement mondiale, mais comme tout le monde est dans le Just-in-time, il faut que ça arrive à la dernière seconde, évidemment, trois semaines de panne pour un client qui lui a une usine qui tourne 24 heures sur 24 ou 18 heures ou 12 heures sur 24, quand il manque de pièce pendant une semaine, deux semaines, trois semaines, on en voit les effets ici.
L'autre chose, ça a fait les journaux, donc je ne vous en parlerai pas, mais dans les ports à l'échelle mondiale, il y a un mélange de : il manque de main-d'œuvre, il manque de « container », il manque de bateau pour des importateurs ou des exportateurs et aujourd'hui, en Californie encore devant Le Port de Los Angeles et Le Port de Long Beach, il y a plus d'une centaine de bateaux qui attendent pour pouvoir accoster et faire débarquer la marchandise qu'ils transportent avec eux.
Rappelez-vous, en terminant sur la question des bateaux et à quel point la chaîne d'approvisionnement mondiale est inélastique : il y a eu un bateau qui s'est logé dans le Canal de Suez cet été, qui est venu bloquer le Canal de Suez pendant l'équivalent d'une semaine, peut-être une semaine et demie, et ça aussi ça a eu un impact.
Un seul bateau, un seul canal, ça a eu un impact mondial soutenu.
Alors, écoutez, l'autre chose qui retient évidemment l'attention, on l'a vu dans le deuxième acétate, c'est le pétrole.
Je vais juste vous dire ceci : c'est que la hausse du baril de pétrole telle qu'on la connaît maintenant a un impact négatif sur le PIB, sur le produit intérieur brut ou le produit national brut, le PNB des pays.
Vous voyez, à votre écran, à gauche, une table qui inclut certains pays.
Le premier sur cette table, c'est la Corée du Sud.
La Corée, tel que l'on connaît le prix du baril de pétrole maintenant, pourrait être impactée d'un petit peu moins que 4 % d'impact négatif sur son PIB.
Évidemment en Corée, il n'y a pas de pétrole, tout doit être importé et c'est un pays très, très, très manufacturier.
Donc, ça a un impact très négatif.
Ça explique un peu la mauvaise performance, si vous voulez, de la bourse coréenne du premier janvier 2021 à aujourd'hui, mais vous voyez l'ensemble des pays est négativement impacté.
Les seuls pays qui ne sont pas négativement impactés, évidemment, ce sont les exportateurs, les producteurs de pétrole et donc vous serez surpris peut-être de voir le Canada et la Norvège dans cette liste-là.
Sachez que c'est parce que les deux premiers points, les coûts de production de tout ce qui est non énergétique et le pouvoir d'achat des ménages étant négativement affecté.
Malgré le fait que le Canada et la Norvège exportent beaucoup de pétrole et fait beaucoup d'argent avec ces exportations-là, ce n'est pas assez pour compenser les deux premiers points.
Vous remarquerez que vous ne voyez pas l'Arabie Saoudite, par exemple, sur cette liste-là, parce qu'en Arabie Saoudite, à part le pétrole, on ne fait pas grand-chose.
À travers cela, on s'inquiète évidemment d'une pénurie de main d'œuvre.
Les taux de chômage sont bas.
Vous le voyez à l'écran, c'est le tableau de gauche et on retombe en 1969, c'est que vous avez beaucoup de chiffres.
Vous voyez en 75, en 82, en 92, quand cela a frappé, les taux de chômage, c'était très élevé.
La flèche très haute que vous voyez à droite du premier graphique, bien évidemment, c'est quand on a fermé l'économie mondiale en mars 2020.
Vous voyez que cela a bien rebaissé et visuellement on voit bien qu'on est sur la bonne voie.
Ça devrait continuer.
Pourquoi?
Regardez le tableau à droite de votre écran.
Parce que les PME, les PME américaines ont de la misère à trouver des employés.
Ils cherchent des employés.
Il y a beaucoup d'emplois qui sont offerts.
Ça, c'est le nombre d'emplois aux États-Unis qui ne sont pas reliés à l'activité agricole.
Donc, vous le voyez, c'est un peu plus de dix millions d'emplois qui sont recherchés aux États-Unis actuellement.
Est-ce que ça va avoir un impact sur le coût de la main-d'œuvre?
Certains économistes pensent que oui, certains économistes pensent que non.
Ceux qui disent oui, disent : « écoutez, vous n'avez jamais eu autant d'entreprises qui cherchent autant d'employés parmi un si petit groupe de travailleurs potentiels.
Il faut se souvenir que beaucoup de gens, au Canada... on a bien parlé de la PCU, mais ailleurs dans le monde aussi, il y a eu ces programmes d'aide là.
Donc, il y a des gens qui ont profité de filets sociaux et qui se sont retirés du marché du travail pour X, Y, Z raisons, ayant les filets sociaux pour subvenir à leurs besoins.
Donc, il reste moins d'employés potentiels et il reste quand même, comme vous le voyez à l'écran, dix millions d'emplois à pourvoir juste aux États-Unis.
C'est similaire en Europe, c'est similaire au Canada et dans les autres pays de l'OCDE.
Ceux qui disent toutefois : « non, ce ne sera pas inflationniste », ils disent deux choses.
La première, c'est que les entreprises ont profité de la COVID, ont profité de la crise pour automatiser et revoir leurs opérations dans le but de les automatiser encore plus.
Donc, moins d'employés seront nécessaires dans les années à venir.
Deuxièmement, éventuellement les différents programmes sociaux, différents filets sociaux vont cesser et ces employés-là vont revenir sur le marché du travail, se chercher un emploi.
On revoit un peu la même chose à gauche sur le graphique rose.
Le graphique de droite, toutefois, me semble plus intéressant.
C'est les récessions les plus récentes par rapport à nous.
Donc, la débandade de la technologie au début des années 2000 et la crise financière, en mauve, de 2008, 2009.
Vous voyez, et en rouge, c'est celle qu'on a vécu.
Donc, vous voyez que les pertes d'emplois sont brutales et en 2001...
là ils disent 2007, mais vraiment, c'est suite à 2007, 2008, et début 2009 que tranquillement l'emploi a repris.
Vous pouvez voir en rouge, que cette fois-ci l'emploi reprend beaucoup plus rapidement que par le passé.
Et bien que ça s'explique, vous le voyez ici, je reviens en arrière, on cherche quand même beaucoup d'emplois.
OK.
Maintenant, l'inflation.
L'autre grand thème.
Donc, on a des problèmes d'approvisionnements mondialement, il y a beaucoup d'emplois disponibles.
Les employeurs s'arrachent le peu de travailleurs qu'il y a, les salaires donc théoriquement pourraient augmenter.
Est-ce qu'il y a de l'inflation?
Écoutez, la réponse, comme je vous le disais en début de conférence, par rapport au prix que j'avais payé pour l'essence hier, c'est oui.
Le prix de l'essence est plus cher.
Si vous pensez voyager, c'est plus cher.
Définitivement, l'épicerie, c'est plus cher.
Je parlais avec un client qui importe beaucoup pour vendre un peu partout au Canada et aux États-Unis, et il me dit qu'un « container », le prix d'un « container » qui arrive de la Chine, a multiplié par quatre, par cinq parfois.
J'ai un autre client qui importe un bien industriel et qui le revend au Canada, a beaucoup de misère à s'approvisionner dans ce bien industriel.
Peut-être que, oui, il y a de l'inflation.
Mais si vous regardez à gauche de votre écran, on exclut les États-Unis.
On le voit à droite des deux graphiques, que oui, la courbe remonte.
Donc, l'inflation recommence, mais on est loin des sommets connus fin des années 70, début des années 80.
Pour la petite histoire, rappelez-vous, je sais que vous êtes tous trop jeunes, mais rappelez-vous que dans les années 1970, le coût du baril de pétrole avait été multiplié par onze fois.
Onze fois, on n'en est pas là.
Oui, il y a une augmentation, probablement que ça va rester dans le temps, plus longtemps que ce que les économistes et les banquiers, sans trop, pensaient il y a à peine quelques semaines, voire quelques mois : Les chaînes d'approvisionnement ne vont pas se résorber du jour au lendemain, mais à moyen long terme, est-ce qu'on va reconnaître ce qu'on a connu dans les années 70?
C'est peu probable.
Le graphique du milieu de l'écran qui est plus gros, le chart numéro cinq, c'est le coût par employé, le « labor cost » de l'unité de production, et comme vous pouvez le voir, il a tendance à baisser.
Évidemment, ce n'est pas la même chose que le salaire moyen.
Le salaire moyen, lui, peut augmenter, mais comme on a automatisé beaucoup de choses, le coût total, quand on produit l'unité qui est inclus à la fois l'automatisation et à la fois le salaire, fait que ça a tendance actuellement à baisser.
Autre préoccupation : la Chine.
La Chine, et là, ce que vous avez devant vous, c'est deux tableaux qui démontrent l'importance du domaine résidentiel, de l'immobilier résidentiel en Chine.
C'est pour ça d'ailleurs que les travers d'Evergrande, les difficultés financières d'Evergrande sont si importantes et ont tant affecté le marché.
C'est regarder l'importance de l'immobilier pour les familles chinoises.
Donc, l'économie chinoise, dépendant de comment vous voulez la regarder, en dollar américain, c'est la deuxième économie au monde.
Si vous le prenez en PPP (price, purchase and parity), qui est un calcul économique, c'est la première économie au monde.
Dans les deux cas, c'est une très grosse économie au monde.
C'est 10 % du PIB de la Chine, l'immobilier résidentiel ou l'investissement dans l'immobilier résidentiel, devrais-je dire, parce que ce n'est pas la même chose.
C'est bien l'investissement, c'est énorme.
Regardez le graphique de droite, c'est là que vous voyez cinq économies.
En bleu foncé, en dollars, qu'est-ce qui représente le plus du bilan national?
Est-ce que ce sont le revenu fixe, les actions en bourse ou l'immobilier résidentiel?
Voyez en Chine, comment les Chinois sont beaucoup plus riches en immobilier résidentiel, exemple, qu'aux États-Unis, au Japon ou même en Grande-Bretagne, qui est UK.
Oui, l'immobilier résidentiel vaut plus que les deux autres, mais c'est comparable.
En Chine, ce n'est pas comparable.
Si on oublie les chiffres et on regarde les proportions, on voit que l'immobilier est vraiment pour l'économie chinoise, pour monsieur et madame chinois normaux, représente une beaucoup plus importante part de sa valeur nette.
L'autre chose, en Chine, ce qui explique aussi, je reviens aux chaînes d'approvisionnements, ils ont énormément de problèmes avec la production d'électricité.
Regardez... et je m'excuse d'avance, c'est très petit.
Regardez les graphiques à droite.
Vous voyez que la production, c'est dans les deux petits cercles, la production d'électricité est au-delà de ce qui se fait de la moyenne historique, mais à droite, les deux autres cercles, ce qu'ils démontrent, c'est qu'on est aussi, en termes de consommation d'électricité, au-dessus de ce qu'on pourrait s'attendre comme moyenne historique.
Alors, la combinaison des deux, fait qu'on manque d'électricité, qu'il y a des pannes d'électricité récurrentes en Chine et vous avez la carte de la Chine à votre gauche.
Écoutez, en rouge, vous voyez, c'est le sud de la Chine, il y a énormément de production qui se passe en Chine, ils sont obligés d'avoir des pannes d'électricité, de rationner l'électricité.
En jaune, c'est un peu moins pire, puis en vert, tout va bien.
Mais tout ça pour dire que si on avait, par exemple, la carte du Canada, vous auriez fait tout le Canada en vert.
Nulle part au Canada...
même si les coûts énergétiques ont augmenté, nulle part au Canada on est obligé de dire à une usine : « écoute, toi tu peux fonctionner le mardi matin et tu peux recommencer à fonctionner le jeudi après-midi. » C'est ce qu'on est obligé de faire dans bien des endroits en Chine, c'est de dire : telle usine va fonctionner à tel moment et telle autre usine va fonctionner à tel autre moment.
C'est définitivement, pour l'économie chinoise, un frein important.
Rappelez-vous, l'économie chinoise veut devenir une économie de service, mais c'est encore une économie de production et définitivement, la situation électrique ne les aide pas.
D'ailleurs, ne cherchez pas pourquoi le président chinois n'ira pas à la COP26 à Édimbourg, c'est parce qu'à ce moment-ci, les restrictions sur la production d'électricité par charbon, ont toutes été levées et le « leadership » chinois dit à ces centrales : « s'il vous plaît, produisez le plus d'électricité que vous êtes capable.
Au diable les conséquences environnementales que cela pourrait engendrer. » D'ailleurs, en parlant d'électricité, je n'en parlerai pas longtemps, mais un des développements plus récents, ce sont les cryptomonnaies et toutes les voitures électriques et ainsi de suite.
Si on prenait comme cryptomonnaie, seulement le Bitcoin, puis on disait combien ça coûte d'électricité d'avoir cette cryptomonnaie, telle qu'elle est actuellement dans le monde, et on disait : le Bitcoin, le coût électrique du Bitcoin est un pays, le Bitcoin dépenserait juste un peu moins que la Suède ou l'équivalent de la consommation annuelle électrique de la Suède.
Donc, évidemment, comme monnaie, c'est une monnaie qui est énormément énergivore.
Je reviens rapidement à la Chine, la Chine, qui est au centre de nos préoccupations.
regardez ce graphique-là, la ligne blanche.
La ligne blanche, c'est l'écart entre quelque chose de risqué et non risqué que demandent les marchés financiers quand on parle de la Chine.
Donc, quand ça va bien, on ne vous demande pas un gros écart.
On dit : le sans risque est un, puis toi tu es un peu plus risqué donc on va te demander un plus un, on va te demander deux, on va te demander trois, mais on ne te demandera pas 10, 20, 30.
Alors, évidement je vous mets cela de façon singulière, mais vous le voyez la ligne blanche actuellement, on demande à différentes entités chinoises un pourcentage beaucoup plus important que par le passé pour leur prêter de l'argent.
Cette dislocation-là, ça fait deux choses, soit que l'emprunteur qui est une entreprise dans ce cas-ci l'accepte et subitement son coût d'intérêt est très élevé, ou elle le refuse et peut-être qu'elle est obligée de fermer ses portes.
Donc, définitivement, les coûts de crédits si élevés que ça, c'est extrêmement négatif pour la Chine.
Maintenant, je vous rassure, à moyen et long terme...
« Je vous rassure », c'est une drôle de tournure de phrase, mais la Chine demeure... ce n'est pas une démocratie, ce n'est pas un gouvernement qui pense à court terme, comme la plupart des démocraties ont tendance à le faire ces jours-ci parce que nos politiciens veulent être réélus.
Regardez, vous avez deux tableaux.
Commençons par celui qui est un graphique.
C'est des photovoltaïques, c'est une composante obligatoire dans toute l'industrie du panneau solaire.
Donc, si on va vers l'énergie renouvelable et on veut de plus en plus produire de l'énergie de façon solaire ou éolienne.
Le solaire fait partie de l'équation pour bien des pays.
Regardez, la Chine a 77 % de la production mondiale.
La Malaisie et le Vietnam, à 10 et 9 % respectivement, suivent.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en Malaisie et au Vietnam souvent, ce sont des intérêts chinois qui détiennent ces usines-là.
Regardez, les États-Unis à seulement 1 %.
Pathétique, pathétique, pathétique.
C'est d'autant triste que vous vous souviendrez peut-être pour les férus de politique, que Barack Obama avait essayé de prendre un virage vers cette technologie-là, d'encourager cette technologie-là et s'était embourbé dans une discussion politique et partisane avec parfois quelques scandales de la part des démocrates, mais les républicains avaient absolument hurlé au meurtre et à l'assassin : il fallait laisser le marché parler, mais le marché a parlé aux États-Unis, marché qui pense toujours à court terme et les États-Unis, à toute fin pratique, ne sont plus dans la production de ce genre de composante-là qui sont fondamentales.
Le tableau du milieu, vous retrouvez quatre minerais et regardez qui sont les producteurs numéro un, numéro deux, numéro trois, et la dernière colonne, c'est : à trois, combien ils contrôlent la production mondiale de ces quatre minerais-là.
Alors, prenez le premier, le cobalt.
77... 76,6, 77 % de la production mondiale, c'est le Congo, la Russie et l'Australie.
Le problème, c'est que le Conogo, c'est 67 %, la Russie seulement 5, l'Australie 4,4 et le cobalt, c'est un ingrédient fondamental pour l'industrie des batteries rechargeables.
Donc, si on est pour prendre un virage vers des voitures électriques, comme le demande la plupart des gouvernements occidentaux, sachez, en tout cas, pour le moment, où est-ce qu'on va aller chercher notre cobalt, c'est au Congo.
Le Congo n'est pas exactement un modèle de démocratie.
Il n'est pas exactement un modèle de stabilité politique.
Mais là, je ne veux pas frapper sur le Congo.
Regardez les autres pays.
En toute honnêteté, ce tableau-là démontre à quel point la Chine a investi à long terme, en pensant à plusieurs années en avant d'eux, ce que nous n'avons pas fait dans les démocraties néolibérales.
Mais pour quelqu'un qui est prochinois, c'est très positif.
Pour quelqu'un qui est plus neutre, ça pourrait être inquiétant comme tableau.
Écoutez, pendant ce temps-là, si on revient à des choses plus financières, je voulais partager avec vous, à gauche, que les obligations émises par les gouvernements pour financer tous les programmes sociaux qui ont été lancés pendant la crise du COVID-19, qui a acheté ces obligations-là?
Souvent, c'est leur propre banque centrale.
Alors, aux États-Unis, les Américains en parlent souvent, les républicains en particulier.
Vous devriez toujours vous méfier quand les républicains essaient de parler d'économie.
Malgré leur réputation d'être bon avec l’économie, l'histoire a démontré que depuis au moins 35 à 40 ans, c'est l'inverse.
Aux États-Unis, la Fed américaine a, si je regarde le graphique, grosso modo, 23, 24 % des obligations émises par le trésor américain.
En Australie, c'est beaucoup plus important.
Dans la zone euro, la BCE, la Banque centrale européenne, c'est beaucoup plus important.
Et vous voyez le Canada, juste au-dessus de la Suède.
Au Canada, les obligations émises pour financer les programmes du gouvernement Trudeau, vous êtes à peu près à : 32, 33 % de ces obligations-là ont été achetées par notre Banque centrale.
Pendant que les banques centrales achètent des obligations, les ménages privés, donc monsieur et madame tout le monde, eux, achètent des actions et ça, c'est que vous voyez, c'est un chiffre américain, regardez à votre droite, le graphique de la droite, actuellement, 50 % de l'actif financier des ménages, donc, quand on prend l'équité qu'ils ont dans leur maison, l'argent qu'ils ont à la bourse et ainsi de suite, ainsi que leurs fonds de pension s'ils en ont un, 50 % de cet actif total se retrouve à la bourse.
C'est beaucoup.
Ça nous emmène donc au point que j'entends souvent : « Oui, mais Charles, la bourse est très élevée », et c'est vrai.
Vous le voyez à droite dans l'écran, le « Fear & Greed Index ».
C'est : est-ce que les gens sont craintifs ou les gens sont optimistes?
Actuellement, à 71 sur cet indice-là, on n'est pas dans l'extrême, mais définitivement, les investisseurs sont beaucoup plus positifs que négatifs.
Ont-ils raison de l'être?
C'est là que je vais vous emmener au graphique de gauche qui compare donc l'avant-coronavirus.
Enlevons donc 2020, qui est une année particulière.
On est tombé très bas et donc après ça, cela a rebondi très fort.
Regardons une pleine année 2019 versus, à date, 2021.
Alors, depuis 2019, l'économie a une croissance de 7 %.
Les banques des entreprises, quand on prend l'ensemble des entreprises cotées en bourse ou sur le S&P 500, les ventes ont augmentées de 16 %.
Les profits, c'est la colonne de droite, ont augmenté de 36 %, de 2019 à 2021.
Donc, si on accepte, ce que j'ai souvent écrit, ce que je vous ai souvent dit, que les profits, c'est-à-dire la bourse, les cours boursiers d'une action suivent les profits de l'entreprise.
Si les profits ont augmenté pendant cette période-là, de 36 %, vous ne serez pas surpris que ce même S&P 500, sur cette même période-là, ait augmenté de 44,71 %.
C'est un peu plus.
Ça explique qu'il y a eu une augmentation des multiples payés pour les actions, mais ce n'est pas complètement déconnecté de la réalité.
Je vous parle du S&P 500, mais je pourrais vous parler des autres.
Ça, c'est une autre façon de regarder la croissance des profits.
C'est-à-dire que vous avez ici 2020, 2021 estimés, parce que l'année n'est pas terminée, et 2022 estimé.
Oubliez 2022, regardons simplement 2021 versus 2020.
2020, le MSCI All Country, donc l'ensemble des bourses à l'échelle mondiale, le profit par action moyen avait baissé de 14, 4 % par rapport à l'année précédente.
Aujourd'hui, on s'aligne pour une hausse de 48 %.
Le S&P, l'année n'est pas terminée, donc le chiffre est un peu différent de l'autre acétate.
Ça, c'est l'estimé pour l'année au complet.
Les analyses de RBC puis de Refinitiv estiment à + 44 par rapport à 2020.
Le TSX, + 63 % d'augmentation du profit des entreprises du TSX.
Pourquoi?
Un seul mot : l'énergie.
L'énergie avait connu une année très difficile l'année passée quand il y a eu cette guerre du pétrole entre l'Arabie Saoudite et la Russie.
Les cours pétroliers ont chuté juste avant le coronavirus.
Après ça, on a fermé l'économie mondiale.
Donc, oui, la guerre commerciale entre les deux pays s'était résorbée, mais il n'y avait pas beaucoup de demandes.
On ne conduisait pas, on ne volait pas par avion et ainsi de suite.
Là, cette année, c'est reparti, et cette hausse fulgurante s'explique par ça.
Le dernier, MSCI Emerging Markets, même chose.
Pourquoi + 54 % dans ce cas-là, dans les pays émergents?
Les pays émergents sont beaucoup plus sensibles aux ressources naturelles en général que le seraient l'Europe ou les États-Unis.
Si vous avez une augmentation comme ça des profits, vous ne pouvez pas être surpris que 2020 ait été une bonne année boursière et que 2021, à date, ne soit pas mauvaise non plus.
Dernier point sur le profit des entreprises : on dit souvent que c'est concentré sur quelques titres, c'est vrai.
Le S&P 500...
les dix plus gros titres du S&P 500 représentent grosso modo 29 % de l'indice à eux tout seul, sauf que, regardez au 30 septembre 2021, elle représente aussi ces dix compagnies, sur 500, 28 % des profits du S&P 500.
En anglais, on dit : « they're earning their weight ».
Mon épouse me critiquait que j'avais mal traduit ça en disant qu'ils gagnent leurs poids, mais vous comprenez.
Dix compagnies représentaient grosso modo 29 % de l'indice en termes de valeur boursière et elles représentent aussi 28 % de tous les profits que ce même indice-là fait en date du 30 septembre.
C'est normal.
Rapidement, l'immobilier.
Écoutez, l'immobilier résidentiel au Canada va très bien.
Ce n'est pas une surprise pour personne.
Ça fait plusieurs années que bien des experts disent que l'immobilier au Canada est dans une bulle.
Ça continue.
Récemment, UBS, grosse banque Suisse, a déclaré que Toronto était la deuxième bulle la plus importante au monde, Vancouver la sixième bulle la plus importante au monde, devant des villes réputées très chères, comme exemple Paris, Tokyo ou Genève.
Ça ne me surprend pas.
C'est quelque chose qu'on dit de plus en plus souvent.
Ce qui m'inquiète plus, c'est à droite.
Ça, c'est l'endettement des Canadiens et Canadiennes en marge hypothécaire sur leur maison.
C'est l'ensemble des dollars que les Canadiens doivent sur ces mêmes maisons-là.
Je ferais attention, je n'ai pas le chiffre mais je peux vous dire : évidemment, ce n'est pas tout le monde.
Il y a un fort pourcentage de Canadiens qui n'ont pas de dette sur leurs maisons.
Donc, ces gens-là sont moins à risque, mais ça demeure quand même une tendance qui est très inquiétante et vous voyez là, je ne sais pas si on voit ma flèche à l'écran, mais à un moment donné, la courbe devient un peu plus plate, c'est après la crise de 2008-2009.
On le savait, que les Américains s'étaient plantés un peu à cause de cela.
À l'échelle mondiale, ça avait été mal, par exemple au Portugal, en Irlande en Espagne.
Donc, il y a eu comme un ralentissement.
Les Canadiens ont moins utilisé leurs marges de crédit hypothécaire pour s'acheter toutes sortes de choses, mais définitivement la tendance semble être repartie à la hausse.
Ça explique, par ailleurs, en partie les très bons profits des banques canadiennes.
À gauche, vous voyez l'investissement résidentiel.
Donc, ça, ce n'est pas le prix des maisons, mais c'est la construction immobilière.
Donc, on le voit là, le coronavirus, la crise, le fait d'être à la maison, beaucoup de gens ont décidé de mettre l'argent qu'ils auraient mis...
dans des vacances, dans toutes sortes d'activités, ils l'ont mis dans leurs maisons et ça a paru sur le prix des rénovations et collectivement le graphique parle de lui-même.
Comme je vous dis, c'est mondial.
Le Canada, oui, est très élevé, mais le graphique rose qui vient d'une firme britannique, Knight Frank, montre qu'à l'échelle mondiale, le prix des maisons ait augmenté.
D'après eux, c'est la croissance la plus rapide depuis 2005.
Aux États-Unis, le prix des maisons a augmenté dans bien des villes rapidement.
Tout à l'heure, on voyait, entre autres, Miami, San Francisco et ainsi de suite.
Mais d'un point de vue d'endettement hypothécaire, rappelez-vous, par rapport au Canadien, ça, c'est la courbe américaine, le « peak » que vous voyez, c'est la crise de 2008-2009.
Depuis ce temps-là, vous le voyez bien, cette courbe-là a baissé, probablement en dollars, moins que la courbe semble le dire parce que ce n'est pas exactement la même source d'information.
Ça, c'est la valeur des prêts par rapport à l'immobilier.
Effectivement, si l'immobilier monte, même si votre prêt monte, il monte moins vite.
Cette courbe-là va avoir tendance à baisser, mais disons que c'est généralement reconnu que le consommateur américain est en meilleure santé que le Canadien.
Ça, c'est la valeur nette des ménages américains.
Ça revient un peu à la même chose.
En noir, c'est la valeur...
les produits financiers, donc principalement la bourse.
Puis, en jaune, c'est la valeur immobilière personnelle.
Je voulais aussi parler de l'immobilier commercial.
Alors, beaucoup... depuis le début du coronavirus, beaucoup de gens se sont inquiétés de la valeur de l'immobilier commercial.
Ça allait complètement changer.
Plus jamais personne n'allait mettre les pieds dans un magasin.
Plus jamais personne n'allait mettre un pied dans une tour à bureaux, mais regardez, depuis toujours, c'est connu, pas très connu, mais c'est connu que McDonalds ou Walmart et compagnies sont propriétaires de certains de leurs magasins.
Regardez leur bilan, vous voyez qu'il y a beaucoup d'argent.
Ce qui est moins accepté, on dit : Silicon Valley, les entreprises de techno, vont dire à leurs employés de travailler de la maison.
C'est ce que je lis, je lis les mêmes choses que vous dans les journaux.
Pourtant, ça ne paraît pas parce que c'est ces mêmes compagnies qui se retournent de bord et qui achètent massivement et agressivement de l'immobilier.
Je vous donne deux exemples : Amazon et Facebook.
Amazon a acheté le magasin de Lord & Taylor sur la 5e Avenue à New York et va probablement, d'après ce que les journaux disaient à l'époque quand cela a été acheté, engager plus de 5 000 personnes dans ces bureaux.
Ce sera des bureaux, ce ne sera pas un entrepôt.
Facebook, eux, se sont retournés et ils ont acheté d'un détaillant qui a eu de la difficulté financière et qui se faisait construire un nouveau campus de bureau à Belevue, dans l'état de Washington, l'édifice que vous voyez là.
Donc, c'est deux exemples, parmi plusieurs où vous voyez les entreprises technologiques qui, bien qu'ils disent : « nos employés vont travailler de la maison », se retournent de bord et achètent de l'immobilier commercial.
Donc, ça me laisse croire que tout n'est pas aussi simple que ce que les journaux, les grands journaux disent.
Pendant ce temps-là, on s'inquiète évidemment de la dette.
Beaucoup de Canadiens, aux dernières élections ont questionné Trudeau, ont questionné O'Toole, ont questionné Blanchet et Jagmeet Singh sur les déficits, qu'est-ce que vous feriez avec la dette et ainsi de suite.
Si vous le voyez à gauche, c'est vrai que la dette a explosé.
La dette publique dans les 20 grandes économies néolibérales a explosé.
Mais regardez à droite, le coût que ces gouvernements payent sur cette dette, vous voyez qu'on s'approche près du zéro.
Les taux d'intérêt sont très bas, ce qui fait dire que la dette est là, puis, il faut s'inquiéter quand les taux d'intérêt vont augmenter, mais pour le moment, ça ne leur coûte pas très cher.
Donc, avec ça comme tableau, les inquiétudes qu'on peut avoir, les inquiétudes géopolitiques ou macroéconomiques, où est-ce qu'on va?
Premièrement, regardons la bourse américaine et la bourse canadienne.
Oui, la bourse américaine, ça, c'est le S&P 500, est élevée par rapport à sa moyenne historique.
Historiquement... puis il y a une faute d'orthographe dans mon...
une faute plutôt dans mon graphique, ce n'est pas la moyenne de 6 sur 10 ans, mais c'est 16 fois sur 10 ans.
On est à 20 fois les profits.
Donc, on est plus élevé.
Alors que le TSX lui, qui est la bourse de Toronto par rapport à sa moyenne, est beaucoup plus proche.
Vous voyez, la moyenne est à peu près à 14.9, puis, le TSX est grosso modo, une fois plus élevé, à 15.9.
Ce n'est pas exagéré comme différence.
L'autre chose qui est intéressante pour nous, comme investisseur canadien, c'est que quand le TSX est sous-évalué à ce point-là par rapport au marché américain, règle générale, c'est de bon augure pour nos rendements futurs.
La deuxième chose que je veux vous dire, et là - je m'excuse, ma caméra a baissé, je vais la remonter un peu - c'est que dans toutes les années, quand j'ai regardé ça, je pensais au mois de septembre quand les marchés ont baissé.
Règle générale, dans toutes les années, il y a une période de l'année où il y a une baisse de grosso mode, appelez ça 10 %.
Ce que je vous montre à l'écran, c'est depuis l'an 2000, mais depuis 1980, 60 % des fois, il y a eu une baisse.
Pendant la même baisse intra-année de plus de 10 %.
Ça, c'est au Canada.
Aux États-Unis, ce n'est pas le même graphique, ce n'est pas le même fournisseur de données, mais vous le voyez, chaque année, il y a, pendant l'année, une baisse des cours boursiers.
Ça, c'est le S&P 500.
Ces chiffres-là retournent encore plus loin.
Ils retournent jusqu'en 1928.
Donc vous voyez, en 1929, 30, 31, 32, c'était énorme.
Vous voyez en 2008, - 48.8 %, mais règle générale, ce n'est évidemment jamais de cet ordre-là, mais c'est normal.
Il y a une baisse aux États-Unis quand on prend cette année très négative, la moyenne se situe à peu près à 14,4 %.
L'autre chose : oui, la production mondiale ralentit, mais elle demeure au-dessus du chiffre de 50, qui est le chiffre clé.
La production mondiale, cet indice qui dit que tant qu'on est en haut de 50, l'économie tend à croître et elle se contracte quand on tombe en bas de 50.
Pour avoir un marché baissier, un « bear market », ça prend un PMI qui est en bas de 50 aux États-Unis et on ne le voit pas pour le moment.
Donc, en conclusion : oui, les marchés sont élevés, mais c'est possible de trouver certains secteurs, certaines entreprises qui sont raisonnables.
Je vous donne quelques exemples.
Les banques américaines.
Les banques américaines actuellement se vendent à un multiple, quand ça a été prise, cette photo, il y a quelques jours, se transigeaient à 11.5 fois les profits, alors que le S&P 500 était beaucoup plus élevé ce jour-là.
Il était à 26.7 fois les profits.
Si vous regardez les profits futurs, donc « Forward P/E », 13 fois les profits pour les banques américaines, plutôt que 21 fois pour le S&P 500.
Autrement dit, c'est possible de trouver des entreprises très profitables qui se vendent à un multiple beaucoup plus raisonnable.
Ça, c'est un exemple.
Deuxièmement, c'est important, quand je regarde votre portefeuille de regarder les sources de rendements.
Autrement dit, si j'achète un « stock » technologique, versus une compagnie d'infrastructure traditionnelle, pensez au service public comme Fortis, pensez aux télécommunications comme un BCE ou un Telus, qu'est-ce que je regarde?
Ce qu'il faut comprendre d'une compagnie de technologie : oui, le multiple qu'on paye est très élevé, mais souvent, les marges bénéficiaires sont exponentielles.
Souvent, le premier logiciel... et là je le simplifie de façon extrême, mais le premier logiciel coûte des millions et des millions, voire des dizaines, peut-être même des centaines de millions à faire, mais le deuxième logiciel est pratiquement gratuit.
La deuxième version, le deuxième client à qui on l’envoie, le coût de production est terminé.
Les compagnies de technologies, elles achètent de l'immobilier comme je vous l'ai montré, mais contrairement à Boeing, ou contrairement à Bombardier, ne développent pas un produit qui nécessite une usine, des essais, des tests, et qui coûte des milliards et des milliards.
Le risque commercial est beaucoup plus faible.
Donc, oui, en effet, leur multiple est élevé, mais il reflète une réalité d'affaires qui est bien différente.
L'infrastructure traditionnelle, elle, écoutez, il s'agit de trouver des entreprises qui savent naviguer à travers, à la fois des obligations réglementaires...
Donc une compagnie de services publics, comme Telus, ne peut pas augmenter ses tarifs aux usagers de n'importe quelle façon.
C'est donc important, quand elle fait une acquisition ou quand elle décide d'accroître son réseau, qu'elle le fasse intelligemment.
Vous voulez voir une entreprise qui a les reines solides, qui a une équipe de direction chevronnée.
Regardez la saga chez Rogers actuellement, c'est une farce, c'est un désastre.
Je ne me souviens pas d'avoir vu ça autre qu'à la télévision, une folie comme on voit actuellement chez Rogers.
Donc, là aussi, du côté télécom, beaucoup des entreprises ont une famille derrière eux.
Pensez à Vidéotron, la famille Péladeau.
Pensez à Cogeco, qui est aussi contrôlée par une famille.
Shaw, c'est vendu à Rogers, c'était la famille Shaw, la famille Audet pour Cogeco.
Donc, quel genre de partenaires avez-vous?
Rogers se démontre vraiment difficile.
Ce qui est intéressant, toutefois avec ces entreprises-là, oui, on va payer un multiple beaucoup plus petit, mais regardez en bas, le rendement de dividendes.
BCE, en date d'hier, payait 5.56 % de dividendes, à une époque où le gouvernement du Canada vous offre 1.63 pour 10 ans.
Puis, c'était 1.33 ou 1.32 il y a un mois.
C'est excellent comme rendement.
Fortis, qui a une meilleure croissance que BCE et dont les investissements...
parce qu'elle n'a pas le 5G à sortir pour ses clients, Fortis qui est le champion de la croissance 10 ans au Canada, catégorie confondue, payait en date d'hier 3.88.
C'est largement supérieur.
Donc, important de comprendre : est-ce que je veux croître ou est-ce que je veux du revenu ou je veux un mélange des deux?
L'autre chose, toutefois, c'est de ne pas tomber dans la marmite.
Dites-vous une chose, c'est très rare, voire inexistant, que vous alliez voir une grande banque, comme RBC, dire à ses clients de vendre.
Par ailleurs, vous avez un paquet de petites boutiques qui sont toujours négatives.
C'est toujours l'apocalypse la semaine prochaine et quand ils font les journaux, d'habitude, mon téléphone sonne parce que je vous l'ai dit et avec raison, vous vous inquiétez, vous voulez avoir mon opinion ou l'opinion de Rita.
Moi, je vais vous dire : écoutez, John Templeton qui a été un des grands, il a donné son nom d'ailleurs à une compagnie qui existe encore, Les Fonds Templeton, il disait en 94, à l'âge de 82 ans, il est mort presque à 100 ans ce monsieur : un marché haussier, ça commence dans le pessimisme.
Est-ce que le pessimisme, c'est mars 2020 ou mars 2020, c'était juste un « blitz », puis vraiment qu'il faut retourner à la crise financière?
L'histoire nous le dira.
Grandit dans le scepticisme.
L'été 2020 a été relativement rapide, mais après la crise de 2008-2009, ça a pris des années avant que mon téléphone sonne, que les gens veuillent retourner dans les marchés et m'envoyer d'autre argent à gérer.
Mûrit dans l'optimisme, puis la vraie question, c'est : est-ce que nous sommes collectivement et globalement euphoriques?
Autrement dit : est-ce qu'on se retrouve comme en 2007 ou en 1999?
Je vais enlever mars 2020, parce que là, c'était sanitaire, mais est-ce qu'on se retrouve comme les autres tops de marché, où vraiment on est simplement beaucoup trop euphoriques et c'est une débandade boursière qui nous guette?
Moi, j'aurais tendance à vous dire : « non », parce que je ne vois pas de récession aux États-Unis, mais définitivement, personne ne va m'écrire de mémo quand on va tous être euphoriques.
Donc, c'est à moi et à Rita, de rester très prudents avec vos portefeuilles, ce que nous avons tendance à faire de façon naturelle.
Je termine là-dessus avant de prendre vos questions.
Écoutez, vous avez vu dans vos différents portefeuilles, certaines transactions récentes.
Nous avons acheté dans les compagnies que vous voyez là.
Vous avez en dessous les raisons pour lesquelles nous les avons achetées.
Westshore Terminals, on a acheté dans les deux gros portefeuilles.
Uni Sélect dans le Global 35, dans notre portefeuille de fonds négociés en bourse, le iShare de la Corée qui à date, ne fonctionne pas, vous avez vu pourquoi, le pétrole.
On a vendu dans notre Global Revenu, une action qu'on détenait depuis plusieurs années, AT&T, quand ils ont annoncé la vente...
pas la vente mais la coupure du dividende, chose qu'ils avaient toujours promis qu'ils ne referaient pas.
Puis, ils venaient d'acheter une compagnie, ils ont décidé d'en acheter...
Ils ont décidé que peut-être ils voulaient ressortir de cette acquisition-là.
Donc, je vois un relâchement stratégique qui me déplaît et nous avons acheté dans Global Revenu, Medtronic parce qu'on pense que la réouverture de l'économie va être très bonne pour cette entreprise-là.
Et surtout, comme c'est une technologie extrêmement pointue, les barrières à l'entrée sont très difficiles.
Donc, écoutez, je m'excuse, j'ai été plus long que prévu, j'aurais voulu finir en 45, 48 minutes.
Ça fait une heure que je parle.
J'ai terminé.
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