Mon point de vue sur les marchés financiers

08 janvier 2019 | Charles F. Lasnier


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Quel automne ! Depuis 3 mois, les bourses mondiales nous donnent le vertige ! Le Dow a connu son haut le 3 octobre dernier à 26,828.39. Nous avons fermé vendredi, le 21 décembre, à 22,859.60.

Vous avez été nombreux à nous appeler et écrire depuis deux semaines et je vous comprends très bien. Les nouvelles sont très négatives et les journalistes ne sont pas très encourageants. Trump, guerre commerciale avec la Chine, démission de Mattis, chicanes inter-provinciales, pipelines, mise à pied, augmentation des taux d’intérêt… Et les bourses qui baissent.

Mais voilà, je pense qu’il s’agit d’une correction normale et non le début d’une dépression économique. Pourquoi me dites-vous?

Pour plusieurs raisons :

  •  Les compagnies rapportent encore une croissance de leurs ventes et profits.
  • Le taux de chômage aux É-U est très bas, l’endettement des ménages raisonnable.
  • Au niveau de vendredi, le multiple payé pour un placement boursier est redevenu très intéressant pour l’avenir.
  • Je note au passage que même au niveau de janvier 2018 ou d’octobre 2018, nous étions loin des bulles financières de 2000 ou 2008.
  • En fait, la seule classe d’actif qui est dans un niveau dangereux par rapport à sa moyenne historique est l’immobilier résidentiel au Canada et quelques autres petits pays/villes.
  • Les taux d’intérêt ont augmentés, mais demeurent raisonnables par rapport à la vigueur économique.
  • 2% pour 10 ans, 2.15% pour 30 ans sur une obligation du Canada.
  • 2.78% pour 10 ans et 3.01% pour 30 ans sur une obligation des É.-U.. Ce n’est pas complètement fou…
  • Ce qui a beaucoup augmenté, ce sont les taux à plus court terme, comme les 2 ans. De 0.48% à 1.93% au Canada et de 1.05% à 2.66% aux É.-U.. Mais par rapport à l’environnement économique, c’est encore correct.
  • Ce que nous avons fait au cours des derniers mois, des dernières semaines, est de revoir nos titres boursiers et obligataires et nous assurer que nous avions vraiment un niveau de qualité élevé.
  • J’ai vendu ceux qui pourraient avoir de la difficulté dans une éventuelle tempête financière (elle viendra bien un jour).
  • Nous avons réinvesti dans des entreprises plus solides financièrement. Dans un marché haussier, l’action de ces entreprises aura une croissance plus modeste, mais dans une baisse de marché, ces entreprises sont moins affectées.
  • Une de celles-ci est Fortis, une compagnie qui distribue de l’énergie (principalement de l’électricité).
  • Cette compagnie augmente son dividende chaque année depuis 1973. 45 ans d’augmentation.
  • Les origines de la compagnie remontent à 1885. Aujourd’hui elle a des opérations au Canada, aux États-Unis et dans les Caraïbes.
  • 99% de ses activités commerciales sont règlementées et donc par conséquent, très stables.
  • 92% des actifs de la compagnie sont des fils et poteaux électriques ainsi que des conduits de gaz naturel.
  • Avec un endettement stable et beaucoup de prévisibilité dans leur business, Fortis devrait s’avérer un placement profitable pour nous.
  • Finalement, il faut faire une distinction entre les résultats d’opérations d’une compagnie et la valorisation d’une compagnie.
  • Les entreprises dans lesquelles nous investissons ont des bons résultats d’opérations. Ils font des ventes et des profits.
  • Le prix que le marché est prêt à payer pour ces résultats d’opérations est une autre chose. Lorsque les gens sont optimistes, ils vont être prêts à payer un prix plus important pour un placement que s’ils sont pessimistes. C’est le multiple que le marché accorde à une entreprise.
  • Le 20 septembre dernier, aux É-U le multiple accordé était de 18.2. Aujourd’hui, il est de 15.3, soit une baisse de 16%.
  • Même compagnie, 16% de moins en 3 mois.
  • Ça illustre bien qu’à court terme, les résultats boursiers sont très influencés par la psychologie des investisseurs.
  • Heureusement qu’à long terme, les résultats sont largement (80% et +) influencés par la profitabilité d’une entreprise et non par la psychologie des investisseurs.

Une correction boursière, définie comme une baisse de 20 % et plus, est normale et inévitable. Comme mon dernier courriel le démontrait, c’est peine perdue d’essayer de faire du market timing. L’important, c’est d’avoir un plan financier à jour et raisonnable, un portefeuille diversifié et logique et de réaliser que +/-80% du temps, les marchés financiers nous sont favorables. Il ne faut donc pas réagir avec empressement et émotivité. Aucun de nos portefeuilles ne s’en va à zéro. Et tôt ou tard, ils vont remonter.

Entretemps, je me souviens du vieux dicton de Warren Buffet : soyez prudent quand tout le monde est optimiste et soyez opportuniste quand tout le monde est pessimiste. En janvier, ce sera le temps de faire nos contributions CELI pour 2019. Nous serons opportunistes.

Passez de joyeuses fêtes et au plaisir de vous revoir bientôt.