Mise à jour bimensuelle - 17 novembre 2023

17 novembre 2023 | Sylvain Labrecque


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Jusqu’à présent, le mois de novembre s’est avéré l’une des meilleures périodes de l’année, les marchés boursiers et obligataires mondiaux ayant nettement progressé.

Ces gains ont compensé en partie la faiblesse observée au début de l’automne. La vigueur des derniers temps est peut-être attribuable à quelques facteurs, mais aucun n’est plus important que les tendances inflationnistes, qui continuent de montrer des signes d’atténuation. Nous nous pencherons plus en détail sur le sujet ci-dessous.

Les plus récentes données sur l’inflation aux États-Unis pour le mois d’octobre ont été publiées au cours de la dernière semaine. De nos jours, toutes sortes de mesures d’inflation ont tendance à être évaluées. En général, il y en a deux principales : l’inflation « globale », qui englobe toutes les catégories (biens et services), et l’inflation « de base », qui exclut les secteurs plus volatils comme l’énergie et l’alimentation. Dans le cas présent, les deux ont affiché des données inférieures aux attentes. Plus important encore, les deux mesures ont laissé entrevoir que l’atténuation des pressions inflationnistes se poursuit. Il y a un an, les données sur 12 mois s’établissaient à près de 8,0 % pour l’inflation globale, et à près de 6,5 % pour l’inflation de base. Aujourd’hui, ces chiffres avoisinent 4,0 % et 3,2 %, respectivement.

Au Canada, les données sur l’inflation sont comparables. Les chiffres d’octobre seront publiés au cours des prochains jours. Toutefois, les données de septembre, publiées il y a près d’un mois, montraient une atténuation des tendances inflationnistes, ce qui a quelque peu rassuré les investisseurs qui sont devenus un peu nerveux après une brève réaccélération de l’inflation au cours de l’été. En septembre, l’inflation globale et l’inflation de base au Canada se situaient sous la barre des 4,0 %, ce qui est nettement inférieur à la fourchette de 6,5 % à 7,0 % d’un an auparavant.

Sous la surface, certaines pressions demeurent plutôt intenses au Canada. Par exemple, d’importantes pressions liées aux prix se maintiennent dans le secteur du logement, qui est la principale composante de l’indice des prix à la consommation (IPC) du Canada (représentant un peu plus d’un quart de l’indice). Cette situation s’explique principalement par le fait que les frais d’intérêt hypothécaires ont augmenté de près de 30 % sur 12 mois et ont été le principal facteur ayant influé sur l’IPC canadien dernièrement. Il est difficile d’imaginer que cette tendance ralentira, compte tenu du nombre de ménages canadiens qui devront refinancer leur propriété au cours des prochains mois. Cela donne à penser que l’un des moteurs importants de l’inflation sur 12 mois au Canada pourrait demeurer élevé pendant encore un certain temps.

Les principaux points à retenir en ce qui a trait aux tendances inflationnistes varient selon les perspectives. Pour les consommateurs, par exemple, la diminution de l’inflation n’implique pas nécessairement une baisse des prix. Elle signifie plutôt que les prix n’augmentent pas autant qu’avant. Il s’agit d’une distinction importante, car le coût de la vie pourrait être encore relativement élevé pour les consommateurs, comparativement à quelques années auparavant, où les prix de presque tout étaient beaucoup plus bas. Pour les investisseurs, la baisse de l’inflation constitue plutôt un important facteur favorable, car elle augmente la probabilité que les banques centrales, comme la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada, n’aient pas à resserrer davantage les conditions financières en relevant les taux d’intérêt pour contrer les pressions inflationnistes. C’est en grande partie ce qui s’est produit cette année; la baisse du taux d’inflation a modifié les attentes des investisseurs à l’égard des hausses de taux d’intérêt et s’est traduite par une volatilité inférieure cette année par rapport à l’année dernière lorsque l’inflation s’accélérait.

Peu importe le point de vue adopté, il est important de faire la distinction entre la fin des hausses de taux d’intérêt et le début des réductions de taux. Pour que ces dernières se concrétisent, un ralentissement plus important du rythme de l’inflation ou l’émergence d’une faiblesse économique plus généralisée serait nécessaire. Ces scénarios sont possibles alors que nous commençons à envisager les conditions de l’an prochain à la même période.

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