Mise à jour bimensuelle - 5 octobre 2023

05 octobre 2023 | Sylvain Labrecque


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Le mois de septembre a été difficile pour les investisseurs mondiaux, en raison de la volatilité accrue et de la baisse des prix dans la plupart des secteurs.

Il y a lieu d’ailleurs de souligner que le secteur des technologies n’a pas été épargné, lui aussi ayant été victime de baisses, alors qu’il s’est démarqué pendant la majeure partie de l’année. Par ailleurs, le dollar américain s’est raffermi par rapport à la plupart des grandes devises, comme c’est souvent le cas durant les périodes de faiblesse généralisée sur les marchés. Le dollar canadien a toutefois fait exception à cette tendance, car il a largement suivi le billet vert en raison surtout de la hausse des prix du pétrole. Les taux obligataires ont pour leur part affiché une hausse marquée dernièrement, tandis que les cours des obligations ont chuté. Nous abordons ci-après les causes de cette nouvelle période empreinte de préoccupations.

L’un des facteurs à l’origine de la hausse de la volatilité a été l’inquiétude croissante concernant le fait que les taux d’intérêt pourraient rester élevés plus longtemps que prévu. Les banques centrales du Canada, des États-Unis et de l’Angleterre ont laissé leur taux directeur inchangé lors de leur dernière réunion. Néanmoins, elles ont clairement mis l’accent dans leur discours sur un message qu’elles tentent de livrer depuis un certain temps, soit la nécessité de faire preuve de prudence dans les décisions futures en matière de politique monétaire et d’éviter de réduire les taux trop tôt. La plupart des banques centrales ont reconnu que l’inflation avait baissé, mais elles attendent d’obtenir des preuves plus formelles que l’inflation est maîtrisée. De plus, une hausse de l’inflation en Amérique du Nord, une augmentation du nombre d’emplois créés aux États-Unis et une certaine amélioration du secteur manufacturier aux États-Unis laissent entrevoir une résilience sous-jacente de l’économie, ce qui justifie le maintien de taux élevés.

Il convient tout particulièrement de mentionner la hausse rapide des taux des obligations d’État (et la baisse correspondante des cours de ces titres). Par exemple, le taux des obligations d’État américaines à 10 ans est passé de près de 4,25 % au début de septembre à presque 4,75 % récemment, soit son plus haut niveau des 16 dernières années. La tendance au Canada a été semblable, car le taux des obligations à 10 ans est passé d’environ 3,55 % à 4,15 % au cours du dernier mois. Ces hausses ne sont pas attribuables à un seul facteur. La résilience de l’économie, les attentes à l’égard d’une longue période marquée par des taux d’intérêt élevés, les préoccupations persistantes à l’égard de l’inflation et la baisse de la demande des investisseurs traditionnellement de grande envergure comme les gouvernements étrangers, les banques centrales et les banques commerciales pourraient avoir contribué à cette tendance. De plus, l’offre d’obligations a augmenté, car les gouvernements ont accru leurs émissions afin de réduire leur déficit budgétaire. Autrement dit, la baisse de la demande et la hausse de l’offre ont toutes deux joué un rôle à cet égard.

La hausse des taux des obligations d’État a une incidence plus vaste sur les marchés qu’on pourrait le croire. La plupart des gens savent que la hausse des taux augmente les coûts d’intérêt pour les emprunteurs. Toutefois, ces taux influent également sur les prix que les investisseurs sont prêts à payer pour divers placements. En effet, le rendement minimal que les investisseurs exigent des autres catégories d’actif est souvent déterminé par les obligations d’État, qui sont généralement considérées comme étant presque sans risque. Si ces titres sont conservés jusqu’à l’échéance, les investisseurs peuvent s’attendre à ce que le gouvernement leur rembourse la totalité de leur capital, en plus des versements d’intérêts promis au fil du temps. En tant qu’investisseur, si vous constatez que ces obligations offrent actuellement un rendement de 4 %, contre 1 % il y a quelques années, cela pourrait changer la manière dont vous évaluez la possibilité d’investir dans des actifs plus risqués, comme des actions ou l’immobilier. Cette réévaluation peut se traduire par un rajustement des valorisations, étant donné que les cours chutent à mesure que les taux obligataires augmentent, et vice versa. Certains placements sont naturellement plus sensibles à ce phénomène que d’autres.

Même si la hausse de la volatilité et le repli des marchés survenus récemment n’ont pas créé de turbulence jusqu’à maintenant, nous sommes conscients que les taux obligataires pourraient continuer d’augmenter à court terme. Toutefois, nous croyons que les taux actuels, qui frôlent des sommets inégalés depuis dix ans, offrent certaines des occasions les plus intéressantes qu’a recelées le segment des titres à revenu fixe depuis un certain temps. Par conséquent, nous continuons de considérer cette catégorie d’actif dans le cadre des portefeuilles des clients lorsque nous le jugeons approprié. Nous sommes également d’avis que les taux d’intérêt qui restent élevés finiront par peser sur l’économie, ce qui devrait contribuer à rétablir les avantages de la diversification au moyen des titres à revenu fixe dans les portefeuilles à mesure que les taux obligataires commenceront à se stabiliser.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous.