L'investissement durable est un thème qui a pris de l'ampleur au cours des dernières années. Parfois évoqués par des termes tels que les investissements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) ou ISR (investissement socialement responsable), ils peuvent généralement être considérés comme synonymes et liés à l'intégration de la «durabilité» dans le processus d'investissement lors de la gestion des actifs. Selon un rapport publié par McKinsey (lien ci-dessous), au début de 2016, ils estimaient que plus de 25% des 88 billions de dollars d'actifs gérés dans le monde étaient gérés selon une approche qui incluait des considérations ESG.
Nous voyons souvent des portefeuilles externes dans l'industrie qui semblent accorder peu ou pas d'importance à la durabilité pendant la construction de leur portefeuille. C'est peut-être parce que beaucoup associent toujours l'investissement durable au processus d'exclusion des entreprises qui opèrent dans certains secteurs de l'univers des placements (ex: compagnies pétrolières, compagnies de tabac, etc.). Cette approche consistant à exclure les entreprises appartenant à certaines catégories est connue sous le nom de « screening négatif » et devient de moins en moins répandue à mesure que le domaine de l'investissement durable évolue. Au lieu de cela, le nouveau centre d'intérêt de la discipline est le « screening positif », qui est beaucoup moins noir et blanc. Plutôt que d'exclure les entreprises en fonction de leurs opérations, un filtrage positif vise à mettre en évidence et à soutenir les entreprises qui démontrent des pratiques environnementales, sociales ou de gouvernance d'entreprise positives.
Cette évolution du modèle d'investissement durable détourne l'attention de la limitation de l'univers des placements et vise plutôt à encourager la progression et l'adoption de pratiques commerciales durables par toutes les entreprises, peu importe leur secteur d'activité. Ceci a bien l’effet d'augmenter l'attractivité des entreprises qui opèrent dans des domaines tels que les énergies renouvelables, ou celles qui font la promotion de l’égalité des sexes. Cependant, il permet également de reconnaître et de soutenir les entreprises opérant dans des secteurs traditionnellement considérés négativement (ex: les producteurs de pétrole), qui s'imposent comme leaders dans d'autres domaines tels que la restauration des terres ou utilisent leurs capacités financières pour soutenir les problèmes sociaux comme la réduction de la pauvreté.
L'intérêt accru porté à la notion de développement durable est dû en grande partie à la reconnaissance des primes de valorisation et, en général, à la performance financière supérieure des sociétés qui appliquent des normes ESG supérieures à celles de leurs pairs. Un article d'octobre 2017 publié dans le Financial Times (lien ci-dessous) présente quelques explications potentielles de cette surperformance. Il y a un débat sur la question de savoir si ces résultats supérieurs sont dus à une tendance générale à favoriser les entreprises qui tentent de pratiquer l'une des anciennes devises de Google: « Don’t be evil », ou si elle découle du risque croissant de conséquences financières pour des entreprises qui n'agissent pas de manière éthique ou qui sont en infraction avec des choses telles que les réglementations environnementales. Dans l'un ou l'autre cas, il est clair que le risque associé à de mauvaises pratiques ESG devient rapidement plus sévère tant sur le plan de la réputation que sur le plan financier.
Il ne fait aucun doute que la durabilité est une tendance qui continuera à prendre de l'ampleur alors que de plus en plus d'entreprises réalisent l'impact positif que peut avoir la réforme de leurs politiques ESG. Pour nous, la prise en compte du développement durable devrait clairement faire partie de l'approche d'investissement, et nous continuons à l'intégrer dans notre propre processus décisionnel.
Rapport McKinsey:
Article du Financial Times:
https://www.ft.com/content/80c833ce-b994-11e7-8c12-5661783e5589