Le tour du monde en 80 secondes

30 octobre 2025 | Le Conseiller - automne 2025


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ATW

Canada

Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les principales exportations canadiennes, notamment l’énergie, l’aluminium, l’acier et tous les autres produits qui ne sont pas visés par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), ont freiné la croissance économique du pays, les derniers chiffres sur le PIB (-0,3 % en glissement mensuel en août) et sur l’emploi faisant état de contractions significatives au cours des derniers mois (en dépit du bond de l’emploi en septembre). L’incertitude créée par la restructuration de l’économie mondiale a également une incidence négative à l’échelle planétaire, réduisant encore davantage la demande pour les exportations canadiennes. Alors que le gouvernement fédéral collabore avec le secteur privé pour mettre en œuvre des projets d’infrastructure en vue de stimuler l’activité économique et de bâtir une économie plus solide au fil du temps, les entreprises et les consommateurs diminuent leurs dépenses. Une telle situation contribue à expliquer la croissance négative du PIB (-1,6 % en glissement annuel) au deuxième trimestre. Compte tenu de l’orientation à la baisse de la plupart des indicateurs économiques, une récession (généralement définie comme au moins deux trimestres consécutifs de recul du PIB) pourrait se profiler si la tendance se poursuit au troisième trimestre. Malgré le ralentissement de l’économie, le principal indice boursier du pays, l’indice composé S&P/TSX, a continué de battre des records. Depuis le début de l’année, les secteurs de la finance (p. ex., banques), des matières (p. ex., or, argent, uranium) et de la technologie de l’information sont ceux qui enregistrent les meilleurs résultats.

États-Unis

L’économie a commencé à montrer des signes évidents de ralentissement, du fait de l’incidence des droits de douane sur un nombre toujours croissant d’importations et de l’incertitude générale créée par les politiques économiques souvent déroutantes et erratiques de l’administration Trump. Les chiffres du PIB et de l’emploi indiquent une nette décélération au cours des derniers mois. La répression de l’immigration illégale et la réduction importante de l’immigration légale nuisent également aux chiffres de l’emploi, qui stagnent récemment. Depuis la paralysie budgétaire du gouvernement, les données statistiques se font rares, ce qui vient amplifier l’incertitude quant à l’état de l’économie. Les stocks constitués par anticipation en début d’année avant l’entrée en vigueur des droits de douane étant largement écoulés, les entreprises commencent à ressentir pleinement le poids des coûts liés aux surtaxes. Cette situation entraîne une hausse de l’inflation (3 % en glissement annuel en septembre), ce qui crée des conditions de plus en plus stagflationnistes (c.-à-d., une croissance nulle ou négative conjuguée à une inflation élevée ou croissante). Malgré ces obstacles multiples, les marchés boursiers américains ont atteint des sommets, propulsés par l’IA et l’assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale, laquelle a diminué son taux directeur de 0,25 % en septembre et en octobre. De nombreux observateurs pensent que la Fed n’aura d’autre choix que de procéder à une nouvelle baisse d’un quart de point de pourcentage d’ici la fin de l’année, étant donné les perspectives de plus en plus sombres pour l’économie en général.

Europe

En 2025, la croissance demeure anémique dans cette région et le FMI prévoit une croissance annuelle du PIB inférieure à 1 %. L’économie de la région a souffert de l’incertitude suscitée par les droits de douane et la politique commerciale des États-Unis, et du ralentissement généralisé de la demande à l’échelle mondiale. Même les plus grandes économies de la région, comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, devraient seulement annoncer une croissance faible cette année et des prévisions de croissance d’un peu plus de 1 % en 2026. En France, l’instabilité découlant de la nouvelle chute du gouvernement au début de septembre contribue à la flambée des taux des obligations d’État françaises. Le récent virage de l’Allemagne vers une politique de relance budgétaire ranime les espoirs d’un retour prochain de la croissance, mais l’effet des dépenses envisagées ne devrait se faire ressentir qu’à compter de 2026. Toutefois, malgré un contexte difficile, si les données macroéconomiques peuvent se maintenir dans les mois à venir et si les « accords commerciaux » conclus avec l’administration Trump contribuent à réduire l’incertitude qui pèse sur la région, les rendements des actions européennes (+30 % pour l’indice MSCI Europe – cumul annuel au 30 octobre, en $ US) devraient demeurer solides jusqu’à la fin de l’année 2025 et peut-être même en 2026.

Marchés émergents

La plupart des actions de marchés émergents se sont nettement redressées après les ventes massives qui ont suivi la décision du président américain Donald Trump d’imposer, au début d’avril, des droits de douane mondiaux généralisés. L’indice MSCI Marchés émergents a progressé de plus de 34 % depuis le début de l’année (au 30 octobre, en $ US). Ce rebond s’est produit après que Donald Trump a suspendu l’application de ses droits de douane et réduit les taux de certains pays. Le dollar américain a perdu de sa valeur cette année et pourrait à nouveau se déprécier, car l’indice du dollar demeure surévalué d’environ 20 % en termes de parité de pouvoir d’achat. La dépréciation du dollar américain a contribué aux bons résultats récents des titres des marchés émergents, et l’histoire nous enseigne qu’un recul supplémentaire du billet vert leur serait favorable. Les valorisations ne sont plus aussi intéressantes qu’elles l’étaient plus tôt cette année. Il faudra donc que la croissance des bénéfices s’améliore au cours des prochaines années pour que les rendements se maintiennent.


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