Voici une mise à jour de notre compréhension sur la situation actuelle. Le temps passe et les marchés évoluent à la vitesse grand V. Qui aurait cru à la fin mars que les marchés seraient à la hausse de plus de 35% deux mois plus tard?
Il est réconfortant de voir croître les marchés. Les hausses ne surviennent cependant pas toutes au même rythme. Sous la surface, certaines sont parfois attribuables à quelques actions importantes et d’autres, à une multitude d’actions plus modestes. La présente reprise est parfois dénigrée parce qu’elle est grandement due aux actions de grandes sociétés technologiques et à d’autres prétendus titres de croissance, qui composent de plus en plus une bonne partie de nombreux marchés boursiers. Toutefois, au cours des dernières semaines, cette tendance s’est transformée puisque d’autres segments du marché ont eu un effet plus important sur les gains du marché boursier dans l’ensemble. Nous croyons qu’il s’agit là d’un signe positif qui reflète la confiance croissante quant à la reprise de l’économie en cours.
Ci-dessous quelques réponses aux questions souvent demandées par nos clients aux cours des dernières semaines.
Pourquoi le marché monte-t-il ?
La réouverture de l’économie - Au fur et à mesure que le monde entier rouvrira ses portes, les marchés continueront de répondre positivement. Les économies récemment rouvertes connaissent une linéarité positive et le marché extrapole cette amélioration de manière linéaire dans le futur. Cette extrapolation n'est peut-être pas appropriée selon certains observateurs, mais cela ne signifie pas qu'elle ne continuera pas.
Les mesures de relance sans précédent des banques centrales - Les mesures de relance par les banques centrales continuent d’être annoncées – le Japon a essentiellement doublé sa réponse budgétaire à la COVID, portant son stimulus budgétaire global à un incroyable 40% du PIB, tandis que l'Union Européenne a déployé un fonds de relance de 750 milliards d’Euros et que les États-Unis travaillent sur un 5ème projet de loi budgétaire. Dans sa mise à jour économique du 3 juin, la Banque de Canada a annoncé qu’elle poursuivrait ses achats massifs d’actifs pour stabiliser les marchés et que son taux directeur à 0,25% resterait probablement jusqu’en 2022.
La course contre la montre pour développer un vaccin se poursuit - Vu la concentration des ressources médicales envers la COVID-19, y compris celles contrôlées par les gouvernements, les fondations et les entreprises, les chances de trouver un traitement et/ou vaccin sont élevées. Plusieurs scientifiques, dont le Docteur Fauci, prédisent qu’un vaccin sera disponible d’ici la fin de l’année. De plus, la capacité des pays à répondre aux futures poussées de COVID-19 est nettement améliorée par rapport à mars (tests, traçage, équipements de protection, etc.) signifiant qu’une deuxième vague cet automne ne causerait pas autant de perturbations.
Expansion des multiples des marchés boursiers - Il ne faut pas oublier que les multiples boursiers sont une fonction subjective de la psychologie et peuvent s'étendre bien au-delà de ce que certains investisseurs pourraient considérer comme «juste». Avec une linéarité positive et des programmes de stimuli agressif – 20x est certes «riche» selon les normes historiques et peut ne pas être durable pendant une longue période de temps, mais il peut facilement être atteint.
Qu’est-ce qui pourrait mal tourner pour les marchés boursiers (éléments qui perturberaient le rallye… par ordre d’importance)?
La tendance des cas de coronavirus s’inverse et retourne à des niveaux plus hauts dans les anciens points chauds (Italie, Espagne, NY, NJ, etc.). Également, un échec à l’égard des principales recherches médicales en cours causerait une grande déception.
La reprise économique stagne – l'activité économique globale est bien en deçà des niveaux d'avant la crise, mais les marchés semblent extrapoler l'amélioration naissante à une reprise complète. Tout plafonnement des données / tendances (ou une autre inversion à la baisse) porterait évidemment un coup à ce sentiment.
Une intensification accrue des tensions avec la Chine – les tensions s'intensifient clairement entre Washington et Pékin et les relations géopolitiques entre les deux parties demeurent ardues. Cependant, les marchés se soucient le plus des relations économiques et, du moins pour l'instant, les conditions demeurent meilleures qu'elles ne l'étaient en 2019.
Le marché commence à s'inquiéter d'un changement politique en novembre - le consensus prévoit que le statu quo prévaudra après novembre (c'est-à-dire que Trump, McConnell et Pelosi conserveront tous leurs emplois actuels), mais les chiffres des sondages suggèrent le contraire. Il est encore très tôt et Trump bénéficiera d'un rebond continu de l'économie, mais si les chiffres des sondages ne changent pas, les marchés commenceront à s'inquiéter davantage de la politique américaine.
Les marchés commencent à se soucier de l'évaluation des titres – Un ratio cours/bénéfices élevé (19x) sur des bénéfices entièrement récupérés laisse très peu de place à l'erreur.
Comment les investisseurs devraient naviguer dans la situation actuelle?
La question se résume une fois de plus au ratio cours/valorisation et non pas au niveau d’une analyse fondamentale de la situation. L'économie rouvre, les tendances s'améliorent depuis le creux de mars/avril et les mesures de relance restent puissantes, mais le S&P 500 évalue déjà tout cela à environ 19 fois le consensus de 163 $ pour 2021 (et alors que les plus optimistes inscrivent déjà un chiffre de 170 $ et plus pour 2021, nous croyons que 160-165$ est sensiblement généreux). Le marché semble être sur le pilote automatique en ce moment et il est difficile de maintenir une pensée contraire. Le débat entre la valeur fondamentale et la croissance future ne semble pas avoir lieu en ce moment. Le focus semble situé au niveau d’une justification d’une augmentation du multiple mais cela ne signifie pas que les actions n'ont pas dépassé les fondamentaux… ils l'ont déjà fait selon nous.
Bref, nous croyons qu’au niveau actuel des marchés, la proposition risque/rendement n’est pas suffisamment attrayante pour justifier une allocation agressive – soit au-delà du point neutre – en actions. Nous continuons donc de maintenir une allocation en actions quelque peu sous le point neutre vis-à-vis votre énoncé de politique d’investissement.
N’hésitez pas à communiquer avec nous si vous aimeriez discuter de votre situation personnelle plus en détail.
Roberto et Mathieu
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