Mises à jour bimensuelles – 28 novembre 2025

November 28, 2025 | Ping Yu Ni


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Chers lecteurs,

 

À l’approche de la dernière ligne droite de 2025, les économies du Canada et des États-Unis semblent bien positionnées pour poursuivre leur expansion. Les bénéfices solides, la combinaison favorable de politiques et l’apaisement de l’incertitude commerciale sont autant de facteurs qui devraient contribuer à stimuler les perspectives de croissance et à soutenir les marchés financiers. Nous nous penchons plus en détail sur ces thèmes ci-dessous.

 

Réflexions sur le contexte macroéconomique

 

L’économie canadienne devrait rebondir après la forte contraction enregistrée au deuxième trimestre, grâce à la normalisation des flux commerciaux et à l’amélioration des conditions sur le marché de l’emploi. Une accélération de la création d’emplois en octobre a contribué à faire baisser le taux de chômage, et le PIB réel devrait augmenter de 0,5 % au troisième trimestre, la résilience de la demande intérieure compensant la faiblesse des secteurs axés sur le commerce. On s’attend à ce que le dynamisme s’accentue davantage : la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 1,0 % au quatrième trimestre de 2025, puis 1,5 % d’ici le deuxième trimestre de 2026, avant de s’établir près de 2,0 % au deuxième semestre de l’année prochaine. Toutefois, la renégociation à venir de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) représente un risque important que nous surveillons et qui pourrait créer de l’incertitude quant aux perspectives.

 

Aux États-Unis, l’économie demeure résolument expansionniste. Le PIB réel devrait progresser de 2,9 % au troisième trimestre, avant de ralentir pour s’établir à 1,0 % au quatrième trimestre et de revenir à un rythme stable d’environ 2 % en 2026. Les dépenses des ménages restent le principal catalyseur, mais les dépenses publiques et les investissements des entreprises constituent également des facteurs favorables modestes. Même si les consommateurs ont relativement bien absorbé les pressions liées aux droits de douane jusqu’à présent, les données récentes sur les ventes au détail mettent en lumière des risques liés à une économie inégale en forme de « K », où la vigueur des dépenses est de plus en plus tributaire des ménages à revenu élevé. Néanmoins, la croissance marquée des salaires, les bilans solides des ménages et la perspective d’une baisse des coûts d’emprunt sont autant de facteurs qui devraient contribuer à soutenir la consommation au cours des prochains trimestres.

 

Paramètres fondamentaux des sociétés

 

Les perspectives globalement optimistes à l’égard des bénéfices des sociétés demeurent un pilier important pour les marchés boursiers. Du côté de l’indice composé S&P/TSX et de l’indice S&P 500, les bénéfices devraient augmenter d’environ 13 % cette année, et d’un peu plus de 10 % en 2026. Même si les valorisations restent élevées par rapport aux normes historiques, offrant une marge de sécurité plus étroite contre les mauvaises surprises, des bénéfices constants peuvent contribuer à justifier progressivement ces niveaux de valorisation et constituer un point d’ancrage fondamental permettant aux marchés boursiers de maintenir leur trajectoire haussière au cours des 12 prochains mois.

 

Banques centrales

 

La probabilité présumée du marché d’une réduction des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed) en décembre a été volatile, influencée par les signaux contrastés du marché de l’emploi et des décideurs. Même si les marchés ont largement intégré la perspective d’une réduction de 25 points de base le mois prochain, les dirigeants de la Fed ne s’entendent pas tout à fait sur l’évolution à court terme des taux dans un contexte de préoccupations persistantes liées à l’inflation. Par ailleurs, le marché des contrats à terme reflète des prévisions de réductions de taux d’environ 100 points de base au cours des 12 prochains mois. À notre avis, cette trajectoire des taux d’intérêt, ainsi que l’orientation des taux obligataires américains, demeure fortement tributaire de l’évolution des tendances du marché de l’emploi, de la croissance économique et de la dynamique de l’inflation.

 

Au Canada, en revanche, les attentes à l’égard des taux d’intérêt sont relativement modestes. Le taux des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans – un indicateur clé pour les taux hypothécaires fixes – a diminué au cours des dernières semaines, mais demeure supérieur aux niveaux enregistrés en octobre avant la réduction du taux directeur par la Banque du Canada (BdC) le mois dernier. Pour l’heure, la BdC a adopté une approche attentiste, les décideurs souhaitant évaluer les effets du budget fédéral récemment annoncé, qui devraient stimuler l’économie dans une certaine mesure. Dans l’ensemble, les marchés prévoient que le taux directeur se maintiendra à 2,25 % au cours de la prochaine année.

 

Points à retenir

 

Les marchés boursiers ont continué de braver le fameux « mur de l’inquiétude », ce qui a donné lieu à des rendements intéressants pour les investisseurs depuis le début de l’année. Même si des risques persistent, notamment l’imprévisibilité des politiques américaines, les valorisations élevées et la concentration accrue du marché dans les sociétés liées à l’intelligence artificielle, l’expansion économique actuelle offre un contexte favorable pour les bénéfices des sociétés, qui devraient rester solides en 2026. Soucieux d’équilibrer les risques et les occasions, nous gardons une approche de conservation des placements et de diversification, nous maintenons notre exposition aux actions près des niveaux de répartition stratégique à long terme, et nous nous préparons à faire face aux défis occasionnels qui pourraient perturber la tendance haussière des marchés boursiers mondiaux qui dure depuis maintenant trois ans.

 

Nous demeurons à l'écoute.

 

Le Groupe Martin Roy