Mises à jour bimensuelles – 31 octobre 2025

October 31, 2025 | Ping Yu Ni


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Alors que la paralysie du gouvernement fédéral américain est en cours depuis près d’un mois, la Réserve fédérale (Fed) est contrainte de prendre une décision sur le taux directeur en n’ayant seulement qu’une visibilité partielle sur l’économie.

Chers lecteurs,

 

Alors que la paralysie du gouvernement fédéral américain est en cours depuis près d’un mois, la Réserve fédérale (Fed) est contrainte de prendre une décision sur le taux directeur en n’ayant seulement qu’une visibilité partielle sur l’état de l’économie. Par ailleurs, les signes de faiblesse dans certains segments de l’économie canadienne ont incité la Banque du Canada (BdC) à emboîter le pas en réduisant le sien. Même si les tensions commerciales persistent, les marchés boursiers ont fait preuve de résilience, soutenus par les solides bénéfices des sociétés et la confiance des investisseurs à l’égard des données fondamentales sous-jacentes. Nous abordons ces thèmes plus en détail ci-dessous.

 

Bénéfices du troisième trimestre

 

La période de publication des résultats aux États-Unis bat son plein, près du tiers des sociétés de l’indice S&P 500 ayant publié leurs résultats cette semaine. En l’absence de nombreuses données officielles aux États-Unis, les résultats des sociétés et les commentaires de la direction sont devenus encore plus précieux pour évaluer la santé de l’économie. Jusqu’à présent, les bénéfices des sociétés ont dépassé les attentes, surpassant les prévisions des analystes à des taux supérieurs aux moyennes sur cinq et dix ans.

 

Comme de nombreux marchés boursiers mondiaux se situent près de sommets records, il sera essentiel de maintenir les bénéfices et les prévisions optimistes pour maintenir le momentum à la hausse. Au cours de la semaine dernière, les investisseurs se sont intéressés de près aux résultats financiers des grandes sociétés technologiques, suivant étroitement leurs tendances en matière de dépenses en immobilisations et évaluant les perspectives des investissements liés à l’intelligence artificielle. Jusqu’à présent, les résultats ont été bien accueillis, ce qui a soutenu les marchés boursiers, les sociétés technologiques annonçant la poursuite des investissements, de la collaboration et de l’innovation.

 

Baisse du taux directeur

 

En raison de la visibilité économique limitée causée par la paralysie du gouvernement, la Fed a choisi de réduire son taux directeur de 0,25 % cette semaine. En l’absence de nombreux rapports officiels, les décideurs se sont appuyés sur d’autres sources de données et sur les commentaires du secteur privé pour évaluer la dynamique de l’inflation et la demande des consommateurs. Le rapport sur l’inflation de septembre, publié à titre d’exception en raison de son rôle dans la détermination des rajustements des prestations de sécurité sociale, a offert l’un des rares signaux clairs. Même si l’inflation est demeurée supérieure à l’objectif de 2 % de la Fed, les données plus faibles que prévu et les tendances sous-jacentes stables ont rassuré les dirigeants quant à l’assouplissement de la politique monétaire.

 

Le président de la Fed, Jerome Powell, a toutefois prévenu que la persistance des perturbations dans les données pourrait compliquer les décisions futures. Il a fait remarquer qu’une nouvelle baisse du taux directeur en décembre « n’était pas acquise d’avance », soulignant la nécessité pour la Fed de trouver un équilibre entre « les risques de hausse de l’inflation et les risques de baisse de l’emploi » dans un contexte où les données sont de plus en plus incertaines.

 

Au Canada, la BdC a également abaissé son taux directeur de 0,25 %. Malgré une légère hausse de l’inflation globale, l’assouplissement des attentes des entreprises à l’égard de l’inflation, l’élimination des mesures de représailles et la morosité du marché de l’emploi ont permis une nouvelle baisse du taux directeur pour la deuxième réunion consécutive. Toutefois, les décideurs ont tempéré leurs attentes de nouvelles réductions au cours des prochains mois, soulignant que des perturbations commerciales persistantes pourraient causer des dommages structurels à l’économie, ce qui pourrait faire de la politique monétaire un outil moins efficace pour stimuler la croissance tout en maintenant l’inflation autour de sa fourchette cible.

 

Frictions commerciales

 

Le Canada a une fois de plus attiré l’attention de l’administration américaine, le président Trump ayant proposé d’imposer des droits de douane supplémentaires de 10 % sur les produits canadiens en réponse à la récente campagne publicitaire contre les droits de douane. Même si les détails demeurent nébuleux, la plupart des exportations canadiennes continuent de profiter des mesures de protection prévues par l’ACEUM, ce qui contribue à atténuer l’incidence globale. Néanmoins, les droits de douane sectoriels en vigueur, notamment sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, continuent de peser sur l’activité industrielle et pourraient freiner les perspectives de croissance. Comme les renégociations de l’ACEUM se profilent à l’horizon en 2026, nous surveillerons de près l’évolution de ces nouvelles frictions.

 

En revanche, les relations entre les États-Unis et la Chine ont connu un revirement plus positif. La rencontre en personne entre les présidents Trump et Xi Jinping en Corée du Sud cette semaine a permis de réaliser une percée temporaire, mais constructive. Les deux pays ont convenu de suspendre les contrôles à l’exportation sur les minéraux de terres rares et certains semiconducteurs dans le cadre d’une trêve commerciale plus large d’un an qui verra également les États-Unis réduire les droits de douane liés au fentanyl et la Chine reprendre ses achats de soja. Bien que l’accord contribue à réduire le risque immédiat d’une nouvelle escalade des droits de douane, la courte durée de la trêve signifie que l’incertitude entourant la politique monétaire est susceptible de persister et pourrait demeurer une source de volatilité sur les marchés.

 

Points à retenir

 

Comme la période de publication des résultats des sociétés a commencé du bon pied et que les banques centrales prennent des mesures pour soutenir la croissance, l’optimisme prudent à l’égard des marchés boursiers semble intact. La combinaison de baisses du taux directeur et de bénéfices résilients renforce notre opinion selon laquelle il reste approprié de maintenir une position « investie mais sélective ». Nous continuons de surveiller de près l’évolution des politiques monétaires, en équilibrant les occasions et la vigilance dans un contexte toujours incertain.

 

Nous demeurons à l'écoute.

 

Le Groupe Martin Roy