Chers lecteurs,
Le gouvernement fédéral américain est toujours paralysé. Si l’incidence économique globale a généralement été modérée, l’absence de données économiques officielles publiées durant l’impasse ajoute une couche d’incertitude. Pour l’instant, l’attention des investisseurs se tourne vers la période de publication des résultats du troisième trimestre, les tensions commerciales renouvelées entre les États-Unis et la Chine accentuant le climat d’incertitude. Nous nous penchons plus en détail sur ces sujets ci-dessous.
Paralysie persistante
Cela fait maintenant plus de deux semaines que le gouvernement fédéral américain est paralysé, les législateurs n’arrivant toujours pas à s’entendre sur les conditions d’adoption d’un projet de loi sur les dépenses. On ne sait toujours pas ce qu’il faudra pour combler le fossé qui divise manifestement les républicains et les démocrates sur des questions clés, comme les subventions liées à l’assurance maladie, afin de permettre la reprise des activités gouvernementales. Dans le passé, les paralysies du gouvernement américain n’ont pesé que temporairement sur la croissance. Or, plus l’impasse dure longtemps, plus le risque de répercussions économiques et boursières importantes est grand. Compte tenu de la mise à pied de nombreux fonctionnaires fédéraux et la suspension de la majorité des publications de données gouvernementales, il est de plus en plus difficile d’évaluer les perspectives économiques à court terme.
Bénéfices des sociétés
La période de publication des résultats trimestriels s’est amorcée cette semaine, les banques américaines donnant le ton grâce à de solides revenus issus des activités de négociation et des services bancaires d’investissement. En l’absence de données économiques officielles aux États-Unis en raison de la paralysie du gouvernement, les bénéfices des sociétés et les commentaires des directions sur les perspectives seront particulièrement utiles pour analyser les tendances économiques et la demande des consommateurs. Nous surveillerons de près les prévisions pour le reste de l’année 2025 et le début de 2026, en particulier en ce qui a trait aux plans de dépenses en immobilisations ainsi qu’à la façon dont les sociétés composent avec les politiques commerciales imprévisibles des États-Unis et les coûts liés aux droits de douane. Les prévisions consensuelles pour l’indice S&P 500 tablent actuellement sur une croissance des bénéfices de près de 10 % sur 12 mois au troisième trimestre, ce qui indique que les bénéfices des sociétés américaines devraient continuer d’augmenter (à moins d’un choc inattendu). Compte tenu des valorisations élevées qui reflètent déjà des perspectives favorables, de solides bénéfices seront probablement essentiels pour soutenir la tendance haussière persistante des marchés boursiers.
Du côté nord de la frontière, les actions canadiennes se sont bien comportées depuis le début de l’année, profitant de la remontée des prix de l’or et des excellents rendements des banques. À mesure que les sociétés canadiennes publieront leurs résultats financiers, nous surveillerons les commentaires des secteurs tributaires des exportations pour évaluer l’incidence des droits de douane américains, ainsi que ceux des sociétés qui dépendent de la consommation pour mieux comprendre les tendances en matière de dépenses nationales. Pour l’indice composé S&P/TSX, les prévisions consensuelles tablent sur une croissance des bénéfices d’environ 9 % cette année, et de près de 13 % en 2026.
Tensions commerciales
Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont refait surface après la décision récente de la Chine d’imposer des contrôles supplémentaires sur les exportations de minéraux des terres rares. L’administration Trump a réagi en menaçant d’imposer à la Chine des droits de douane « beaucoup plus élevés », qui pourraient entrer en vigueur le 1er novembre. Les dernières escalades pourraient constituer une « prise de position tactique » en prévision de la réunion bilatérale entre les présidents Trump et Xi Jinping, qui devrait toujours avoir lieu à la fin d’octobre. En outre, l’administration Trump s’est montrée réticente à pleinement mettre en œuvre les politiques qui ont suscité de fortes réactions défavorables sur les marchés jusqu’à présent. Les marchés ont initialement mal réagi à ces nouvelles, mais ils se sont stabilisés depuis, ce qui donne à penser que les investisseurs sont probablement d’avis qu’une entente demeure l’issue la plus probable. Néanmoins, le risque de volatilité élevée à court terme pourrait persister si les pourparlers achoppent ou si le ton monte.
Points à retenir
La paralysie du gouvernement américain assombrit le tableau économique et les nouvelles frictions commerciales entre les États-Unis et la Chine alimentent l’incertitude. Dans ce contexte, nous prévoyons que la période de publication des résultats du troisième trimestre contribuera de manière déterminante à faire le point sur l’économie et à stabiliser la confiance des marchés. Bien qu’une certaine volatilité à court terme soit possible, nous croyons que l’idée de conserver ses placements, mais de rester prudent demeure une approche judicieuse pour les portefeuilles, alors que nous continuons de surveiller l’évolution de la politique commerciale et des bénéfices des sociétés.
Nous demeurons à l'écoute.
Le Groupe Martin Roy