Mises à jour bimensuelles – 5 septembre 2025

September 05, 2025 | Ping Yu Ni


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Chers lecteurs,

 

À l’approche de la fin de la période de publication des résultats du deuxième trimestre, nous entrons dans un mois où les actions ont historiquement été plus faibles. Même si les données économiques continuent d’afficher un faible momentum, la perspective d’un assouplissement monétaire a renforcé la confiance et stimulé de nombreux grands marchés boursiers mondiaux. Ailleurs, les nouvelles questions sur la durabilité des finances publiques dans plusieurs grandes économies ont exercé des pressions à la hausse sur les taux obligataires à long terme. Nous nous penchons sur ces éléments ci-dessous.

 

La saisonnalité de septembre

 

Depuis 1928, septembre a été le mois le plus faible de l’indice S&P 500, avec une baisse mensuelle moyenne de 1,2 %, un résultat inférieur à tous les autres mois. Les rendements de septembre ont également été négatifs 55 % du temps au cours de cette période. Des tendances saisonnières semblables sont également observées au Royaume-Uni et au Canada. Compte tenu de cette saisonnalité historique et du fait que les catalyseurs de bénéfices sont désormais largement derrière nous, les participants au marché devraient se tourner vers les données économiques, les signaux de politique monétaire et l’évolution des politiques à la Maison-Blanche. Au-delà du caractère saisonnier à court terme, toutefois, les paramètres fondamentaux des bénéfices des sociétés demeurent solides et demeurent le fondement à long terme des marchés boursiers.

 

Surveillance des données américaines

 

Les signes de ralentissement continu du marché américain de l’emploi ont fait grimper les attentes du marché à l’égard d’une baisse du taux directeur par la Réserve fédérale dès ce mois-ci. Le rapport décevant sur l’emploi de juillet a été accompagné d’importantes révisions à la baisse des données des deux mois précédents. Parallèlement, l’inflation demeure supérieure à la cible de 2 % de la Fed, certains indicateurs laissant entrevoir que les pressions sur les prix pourraient de nouveau s’intensifier. Le contexte signifie que les décideurs de la Fed devront composer avec un équilibre délicat entre le soutien de la croissance et la stabilité des prix. L’optimisme croissant à l’égard des mesures d’assouplissement monétaire a contribué à stimuler les marchés boursiers depuis le symposium de la Fed à Jackson Hole à la fin d’août, ce qui rend les données à venir sur l’emploi et l’inflation cruciales pour façonner les perspectives en matière de taux d’intérêt.

 

Marchés obligataires

 

Même si les taux des obligations du Trésor à court terme aux États-Unis ont diminué en raison des attentes de réduction du taux directeur, les taux à long terme ont augmenté, ce qui a entraîné une accentuation de la courbe des taux. Plusieurs facteurs ont probablement contribué à cette dynamique, notamment les préoccupations à l’égard du déficit budgétaire des États-Unis et la rhétorique de l’administration Trump qui a soulevé des questions au sujet de l’indépendance des banques centrales.

 

Toutefois, la hausse des taux obligataires à long terme a été un phénomène mondial, les taux des obligations d’État à 30 ans dans plusieurs grands pays développés (Royaume-Uni, Allemagne, France, Japon) ayant récemment atteint leurs plus hauts niveaux en plus de dix ans. Les pressions à la hausse sur les taux de rendement à long terme ont comme dénominateur commun les déficits budgétaires élevés, car de nombreux gouvernements font face à des compromis budgétaires de plus en plus complexes, devant trouver un équilibre entre les priorités politiques, les dépenses militaires et la politique industrielle pour les secteurs d’importance stratégique, d’une part, et la nécessité de restreindre les dépenses budgétaires afin de maintenir la crédibilité des finances publiques et la confiance des investisseurs, d’autre part.

 

Points à retenir

 

La résilience des bénéfices des sociétés et l’optimisme à l’égard des réductions potentielles du taux directeur de la Fed ont contribué à soutenir les marchés boursiers mondiaux, ce qui leur a permis de prolonger leurs gains malgré un contexte de croissance économique décevante. Toutefois, compte tenu de la tendance historique à la faiblesse observée en septembre et des valorisations qui semblent refléter des perspectives optimistes, nous estimons qu’une attitude « investie, mais vigilante » reste judicieuse pour les portefeuilles, tandis que nous continuons à surveiller les données économiques, les tendances des bénéfices et les rendements obligataires mondiaux.

 

Nous demeurons à l'écoute.

 

Le Groupe Martin Roy