Mises à jours bimensuelles - 19 avril 2023

19 avril 2024 | Mananjo Andriantsara


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Chers lecteurs,

 

Au cours des dernières semaines, l’activité sur les marchés mondiaux des actions, des titres à revenu fixe, des marchandises et des devises s’est accrue, marquée par une hausse de la volatilité. Deux événements ont particulièrement retenu l’attention. Le premier consiste en un changement important des attentes à l’égard des taux d’intérêt aux États-Unis, en raison des données récentes sur l’inflation. Le second est l’intensification des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, à la suite des attaques entre l’Iran et Israël, qui a poussé les investisseurs à réfléchir aux répercussions potentielles sur les marchés financiers. Nous nous penchons sur ces deux points ci-dessous.

 

Il y a près d’une semaine, l’Iran a lancé une attaque contre Israël en utilisant des centaines de drones et de missiles, en réaction à une possible frappe israélienne en Syrie plus tôt ce mois-ci qui a tué plusieurs membres des forces armées iraniennes. Bien qu’Israël ait réussi à se défendre contre l’attaque, celle-ci représentait une escalade notable des tensions : il s’agissait de la première intervention directe de l’Iran en sol israélien. Plus récemment, Israël aurait riposté en tentant une frappe qui semble limitée à des cibles militaires en Iran. Les prix du pétrole, qui ont tendance à refléter le plus étroitement le risque géopolitique dans la région, n’ont pas été étonnamment volatils au cours des dernières semaines, les investisseurs tentant d’évaluer la gravité de cette escalade et le risque d’une déstabilisation accrue dans la région.

 

Du point de vue du marché, les facteurs les plus influents ont été l’inflation et les taux d’intérêt. Les données sur l’inflation aux États-Unis pour le mois de mars ont montré que, pour un troisième mois d’affilée, l’inflation n’affiche plus le ralentissement observé pendant la majeure partie de l’année dernière et que, dans certains secteurs, elle connaît une réaccélération. La persistance des pressions inflationnistes pose un dilemme pour la Réserve fédérale américaine (Fed), qui avait manifesté précédemment une confiance croissante dans la possibilité d’abaisser les taux cette année. Or, au cours de la dernière semaine, le ton a changé; un certain nombre de dirigeants de la Fed ont reconnu la nécessité de faire preuve de patience avant de prendre des mesures à l’égard des taux. En conséquence, les attentes des marchés ont aussi radicalement changé : alors qu’on prévoyait jusqu’à sept réductions de taux d’intérêt aux États-Unis il y a quelques mois, on table maintenant sur une ou deux seulement. Cette réévaluation a entraîné une hausse des taux obligataires (et une baisse des cours des obligations), et les marchés boursiers ont aussi reculé récemment, quoique relativement calmement, les investisseurs étant aux prises avec la perspective de taux d’intérêt élevés sur une période prolongée, ce qui pourrait avoir une incidence sur la croissance et les bénéfices des sociétés.

 

Par ailleurs, le dollar américain s’est apprécié par rapport à la plupart des autres grandes monnaies, y compris le dollar canadien. On croit de plus en plus que les banques centrales au Canada et dans d’autres régions pourraient commencer à réduire les taux d’ici l’été, tandis que les États-Unis pourraient ne pas agir avant la fin de l’année, au plus tôt. Cette situation entraînerait un élargissement des écarts de taux d’intérêt entre les régions, ce qui est traditionnellement un facteur déterminant pour les devises.

 

Nous n’avons pas été très surpris du changement dans les attentes à l’égard des taux d’intérêt décrit ci-dessus. De plus, nous ne sommes pas convaincus qu’il altère fondamentalement les perspectives de placement. Notre approche continue de s’appuyer sur quelques points de vue globaux. D’abord, la hausse des taux obligataires a amélioré le potentiel de rendement des obligations, ce qui nous fournit un outil utile pour les portefeuilles de certains de nos clients. Ensuite, nous croyons que l’éventail des résultats possibles pour les actions au cours des prochaines années est un peu plus large que la normale, en raison de la série de hausses rapides des taux d’intérêt des dernières années. Cela dit, l’économie américaine s’est révélée moins sensible aux hausses de taux d’intérêt que d’autres régions jusqu’à présent, ce qui soutient son marché boursier. Néanmoins, compte tenu du contexte macroéconomique, nous gérons notre répartition de l’actif plus prudemment que d’habitude.

 

Nous demeurons à l'écoute

 

Le Groupe Martin Roy