Mise à jour bimensuelle - 5 avril 2024

05 avril 2024 | Mananjo Andriantsara


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Chers lecteurs,

 

Au cours des dernières semaines, les marchés boursiers mondiaux ont été relativement stationnaires, marquant probablement une pause après un premier trimestre raisonnablement favorable. Les investisseurs digèrent les données sur l’emploi récemment publiées au Canada et aux États-Unis. Par ailleurs, la majorité des analystes croient toujours que des réductions de taux sont à venir dans la seconde moitié de l’année, même si le moment exact et l’ampleur de celles-ci font l’objet de débats, étant donné les commentaires récents de quelques dirigeants de la Réserve fédérale américaine. Compte tenu des gains solides des marchés boursiers mondiaux au cours de la dernière année, nous nous penchons sur la trajectoire future des valorisations boursières et les prévisions de rendement.

 

Nous nous appuyons toujours sur un cadre à la fois simple et intuitif pour investir à long terme. Essentiellement, ce cadre indique que les rendements à long terme peuvent être particulièrement avantageux lorsque les placements sont effectués à des valorisations bon marché. De même, les résultats se sont révélés moins satisfaisants au fil du temps lorsque les placements étaient effectués à des valorisations élevées. Fait important, ce principe n’a aucune incidence réelle sur les rendements des placements d’une année à l’autre. En revanche, par l’analyse de périodes plus longues, il s’est avéré particulièrement utile pour évaluer le potentiel de rendement à long terme de diverses catégories d’actif. En réfléchissant à cette règle de base récemment, nous nous sommes posé la question suivante : où en sont les valorisations aujourd’hui? Et surtout, à quoi devrait-on s’attendre des rendements à long terme des actions?

 

À première vue, le marché boursier américain des sociétés à grande capitalisation, mesuré par l’indice S&P 500, semble cher. Ce n’est pas surprenant, compte tenu de son excellent rendement depuis les creux atteints à l’automne 2022. Son ratio cours/bénéfice (C/B) prévisionnel, qui reflète le cours actuel divisé par le bénéfice attendu des sociétés de l’indice au cours des 12 prochains mois, se situe actuellement à environ 21. À titre de comparaison, sa moyenne des vingt à trente dernières années est de 16. Toutefois, comme cela a été bien documenté pendant les derniers mois, les gains du marché américain au cours de la dernière année ont été fortement influencés par le rendement des « sept merveilles », un groupe de sept géants technologiques. Or, si nous éliminons les titres de ces sept sociétés, le ratio C/B du marché se situe dans une fourchette plus raisonnable de 17 à 18. Autrement dit, le marché américain n’est pas bon marché, mais il n’est pas nécessairement aussi cher qu’on pourrait le croire.

 

Une situation semblable peut être observée ailleurs. Le ratio C/B prévisionnel du marché boursier canadien est tout juste inférieur à 15, soit près de sa moyenne à long terme. Ce même ratio pour les marchés développés à l’étranger est également tout juste en deçà de 15, ce qui est légèrement supérieur à sa moyenne à long terme. Du côté des marchés émergents, le ratio est de près de 12, soit un peu plus élevé que sa moyenne à long terme.

 

Ce qu’il faut retenir, c’est que même si les marchés boursiers se sont bien comportés depuis les creux atteints en 2022, les valorisations (si l’on exclut celles de certains des plus importants titres technologiques au monde) ne se situent pas nécessairement à des niveaux aussi élevés que ceux qui appelleraient les investisseurs à rajuster sensiblement leurs prévisions de rendement à long terme. Néanmoins, si les marchés continuent de progresser sans une hausse importante des bénéfices, nous devrons peut-être revoir cet exercice, car ce scénario pourrait indiquer que les marchés ont devancé une partie du potentiel de rendement futur de cette catégorie d’actif.

 

Nous demeurons à l’écoute,

 

Le Groupe Martin Roy