Mise à jour bimensuelle - 22 mars 2024

22 mars 2024 | Mananjo Andriantsara


Partager

Chers lecteurs,

 

Les actions mondiales ont continué de bien se comporter dernièrement. Il convient toutefois de souligner l’étendue de la remontée : divers secteurs – pas seulement celui des technologies – ont enregistré des gains importants. Par conséquent, les marchés à l’extérieur des États-Unis ont aussi affiché une meilleure tenue; le Canada, notamment, a récemment surpassé son voisin du sud. Nous considérons que cet élargissement est de bon augure, car il laisse entrevoir une confiance grandissante à l’égard des perspectives de placement, et des rendements de portefeuille moins tributaires d’une partie restreinte du marché. Ci-dessous, nous portons notre attention sur la perspective de réductions des taux d’intérêt en Amérique du Nord, malgré les divergences entre les économies canadienne et américaine.

 

Le Canada est parvenu à éviter une récession jusqu’à présent. Son produit intérieur brut (PIB) réel le plus récemment publié se situait autour de 1 % au dernier trimestre de 2023. Or, cette croissance modeste camoufle une certaine faiblesse économique sous-jacente. Le PIB réel par habitant du Canada, qui tient compte de la forte croissance démographique du pays, est en baisse depuis plus d’un an maintenant. La faiblesse des dépenses de consommation et des investissements des entreprises ainsi que la baisse de la croissance de l’emploi ont freiné l’économie, mais cet effet a été en partie compensé par la vigueur des exportations. Aux États-Unis, les données économiques récentes ont brossé un tableau différent, surpassant généralement les prévisions. En février, le PIB réel des États-Unis a progressé à un taux annuel de 3,2 %, et le taux par habitant a affiché une vigueur semblable. Parallèlement, le marché américain de l’emploi est demeuré relativement serré, ce qui continue de soutenir les dépenses de consommation. Même si l’activité du secteur manufacturier affiche une tendance baissière depuis les sommets atteints lors de la pandémie, elle s’est accélérée au cours des derniers mois.

 

Les données récentes sur l’inflation ont également été révélatrices de la divergence économique entre le Canada et les États-Unis. L’indice des prix à la consommation (IPC) du Canada pour le mois de février, publié cette semaine, a fait état d’une inflation plus faible que prévu pour un deuxième mois consécutif. Un assouplissement généralisé des pressions sur les prix a été observé, à l’exception des coûts liés au logement, y compris les loyers, les intérêts hypothécaires et les dépenses associées à la propriété d’une maison. Les États-Unis, en revanche, ont connu une légère réaccélération de l’inflation au cours des deux derniers mois, alors qu’on s’attendait à un taux un peu plus faible.

 

Malgré ces différences, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont toutes deux annoncé la possibilité de réductions de taux en 2024. Les décideurs de la Banque du Canada ont récemment indiqué que des réductions pourraient être justifiées cette année si l’économie évolue conformément aux prévisions actuelles. Les arguments en faveur d’une baisse des taux d’intérêt au Canada sont devenus plus convaincants, car les données économiques récentes laissent entrevoir une atténuation de l’inflation. En revanche, l’argument en faveur de réductions de taux semble moins convaincant aux États-Unis, étant donné la persistance de la vigueur économique dans un contexte de taux élevés. Néanmoins, le président de la Fed, Jerome Powell, a réitéré la semaine dernière que la banque centrale estime qu’il pourrait être justifié de réduire les taux d’intérêt cette année. En réponse à des questions sur la réaccélération de l’inflation dernièrement, M. Powell a fait remarquer que l’inflation continue d’afficher une tendance baissière malgré les récents soubresauts. Les marchés prévoient actuellement trois réductions cette année au Canada et aux États-Unis, la première étant attendue dès le mois de juin.

 

Ce qu’il faut retenir, c’est que la possibilité de réductions de taux est bien réelle tant au Canada qu’aux États-Unis, même si la justification et l’ampleur de ces mesures pourraient faire l’objet d’un débat en raison de l’état actuel des deux économies. Historiquement, un contexte caractérisé par une baisse des taux d’intérêt tend à favoriser les rendements des placements. La bonne tenue des marchés boursiers au cours des derniers mois reflète peut-être en partie cet optimisme, mais il ne serait pas surprenant que les marchés poursuivent leur progression, du moins jusqu’à ce que des événements futurs entraînent une réévaluation des perspectives à l’égard de l’inflation, de la croissance et des taux d’intérêt.

 

Nous demeurons à l'écoute,

 

Le Groupe Martin Roy