C'est la GUERRE !

February 06, 2025 | Charles F. Lasnier


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Charles F. Lasnier - C'est la GUERRE !

Bonjour,

 

Donc, voilà, c’est fait!

 

L’administration Trump impose des tarifs au Canada et au Mexique. Comme première salve économique, avouons deux choses. Premièrement, c’est extrêmement décevant de commencer cette guerre économique envers ses propres alliés et deuxièmement, comme le bully qu’il est, Trump s’en prend à deux pays qui ne peuvent pas vraiment lui faire du mal à long terme. Autrement dit, c’est toujours facile de frapper plus petit que soit… Militairement, diplomatiquement, scientifiquement et économiquement, à terme, les États-Unis n’ont pas beaucoup à craindre de ses deux partenaires continentaux.

 

Et oui, c’est une mauvaise nouvelle économique pour nous. Qui de plus, entraînera des conséquences financières pour bien des gens et des entreprises.

 

Mais attention, il ne faut pas sombrer dans l’exagération. Ce weekend, j’entendais des gens parler de dépression. Quelqu’un m’a aussi demandé si je craignais de perdre toutes mes économies!

 

Soyons francs, la nervosité ambiante (y compris sur nos appels conférences ce matin) est en partie amplifiée par la couverture médiatique. Ce qui me fait dire que c’est le matin de Noël pour les médias (traditionnels et les autres). Couverture à 100%, cote d’écoute à la hausse, et surtout un contenu qui ne coute pas cher à produire parce qu’un panel d’experts est toujours moins cher à produire qu’une télésérie. Je ne veux en rien minimiser la situation, mais elle me rappelle l’industrie de la météo qui a inventé de nouveaux termes comme bombe météorologique et vortex polaire pour nous alarmer et nous faire revérifier les sites météo plusieurs fois par jour. Résultat, la publicité sur ces sites, basée sur l’achalandage, se vend très bien.

 

À ce stade, vous vous dites peut-être : mais il est dans le déni notre Charles !

 

Non, c’est simplement qu’une guerre commerciale avec une couverture médiatique digne du 11 septembre, ça va assurément inquiéter les investisseurs. Nous avons devant nous plusieurs journées, voir semaines, de volatilités. Ces turbulences financières masquent toutefois certains éléments fondamentaux.

 

Dans un portefeuille bien construit, la diversification, la solidité financière et la valorisation des titres sont importantes.

 

Certains secteurs/classe d’actifs seront plus touchés que d’autres. On peut penser aux pétrolières canadiennes (CNQ et Imperial Oil), Toromont, Métro et Canadian Pacific. Mais d’autres le seront moins, comme Dollarama, Fortis, Waste Connection ou Westshore Terminal. De plus, les obligations gouvernementales demeurent une valeur refuge. Mais ultimement, c’est la solidité de nos entreprises qui devrait vous rassurer.

 

Prenez un exemple simple.

 

Les banques canadiennes payent depuis des années un dividende. Mais saviez-vous depuis quand ? Depuis le 19e siècle. La Banque Scotia paye un dividende de façon ininterrompu depuis le 1er juillet 1833. La CIBC ? Dans son cas, depuis 1868. C’est ainsi pour les 5 grandes banques (rappelez-vous que la Banque Nationale est plus récente, le résultat d’une fusion entre la BNC et la Banque Provinciale)… Autrement dit, les cinq grandes banques ont payé un dividende malgré la Première Guerre mondiale, la dépression de 1929, la Deuxième Guerre mondiale et l’hyperinflation des années 1970. Et ce ne sont pas seulement les banques canadiennes. Plusieurs compagnies, comme Coca-Cola, Colgate-Palmolive, Eli Lilly, Exxon Mobil ont elles aussi commencé à payer un dividende au 19e siècle.

 

Que dire des compagnies qui n’ont pas ou presque pas de dette ? Westshore Terminal, Quincaillerie Richelieu et Novo Nordisk pour ne nommer que celles-là. Cette solidité financière va leur permettre de naviguer les eaux troubles qui se profilent devant nous. Aucune de nos compagnies (et bien d’autres encore) ne fermera ses portes subitement à la Lion Électrique. Elles ont la solidité financière pour affronter les prochains mois/années.

 

Et finalement, la valorisation. Plusieurs compagnies sont très bonnes, mais le prix demandé est simplement trop élevé. Et c’est là que le Canada est bien positionné; Nos compagnies n’ont pas actuellement le même multiple que les compagnies américaines. Prenez deux compagnies dans notre Global 35. Costco et Dollarama. Les deux ont eu une croissance d’un peu plus de 10% par année de leur revenu depuis 5 ans. Les deux ont une excellente équipe de direction et les deux ont un avantage concurrentiel bien identifiable par rapport à leurs rivaux. Les deux augmentent chaque année leur nombre de magasins (+/-24 par année pour Costco et +/-50 par année pour Dollarama au Canada et +/-50 en Amérique latine). Bref, deux bonnes business, mais Costco a un multiple C/B de 58 alors que Dollarama a un C/B de 35.

 

Bref, le risque de récession au Canada et peut-être même aux États-Unis vient d’augmenter. Ce qui me pousse à dire que nous allons traverser une période plus difficile, mais elle offrira des opportunités aux investisseurs qui ont trois caractéristiques. La patience, les nerfs et la capacité financière. Pour la très grande majorité d’entre vous, nous allons déployer ces caractéristiques et tirer avantage de la situation.

 

N’hésitez pas à partager ce mémo avec vos amis plus nerveux et si nous pouvons être utile et les rassurer, n’hésitez pas à nous les référer.

 

Merci de votre confiance et nous sommes au bureau si vous aimeriez nous parler.

 

 

Charles F. Lasnier, MBA - CIM

Gestionnaire de portefeuille principal et conseiller en patrimoine | RBC Dominion valeurs mobilières