La force financière de vos portefeuilles. Deuxième partie.

20 mars 2020 | Charles F. Lasnier


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Tel que promis, voici mon deuxième courriel sur la force financière des entreprises dans votre portefeuille.

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Bonjour,

Tel que promis, voici mon deuxième courriel sur la force financière des entreprises dans votre portefeuille. Aujourd’hui, regardons nos compagnies étrangères.

Mais avant, vous avez été nombreux à me demander hier si j’étais de retour chez McDonald pour une troisième journée consécutive. Vous sembliez inquiet de l’alimentation de votre humble serviteur. Premièrement, je pense que la fabrication (oui, c’est le mot que j’utilise) m’assure qu’aucun microbe ou  virus ne peut survivre dans mon lunch! Par ailleurs, soyez assuré que mon épouse, qui est aussi cliente et qui reçoit mes courriels, m’a fortement incité à me préparer un lunch, ce qui fût fait. Ce qui a fait dire à Michael, en riant, Hell must be freezing over (l’enfer doit être en train de geler) !  

Bref, regardons quelques compagnies dans différents secteurs.

Commençons par les compagnies industrielles. Nous en détenons quelques-unes. Je vous propose de vous parler d’Honeywell.

Elle est présente dans plusieurs secteurs comme l’aéronautique, l’efficacité énergétique, les produits de consommation personnels, des filtres et même l’informatique quantique. Bref, c’est un groupe très diversifié, présent dans 70 pays avec 110,000 employés. Sa dette à long terme représente 18.96% de ses actifs, son flux de trésorerie des opérations courantes était de presque $7 milliards l’an dernier. Avec cet argent, elle n’a pas besoin de réinvestir énormément dans sa business ($840 millions l’an dernier). Elle paye en dividende $2.4 milliards, chiffre qui monte tranquillement. C’est normal, Honeywell augmente son dividende régulièrement. Mais sa flexibilité financière vient du fait qu’elle rachète ses actions. Plus de $8 milliards en deux ans. C’est 17% des actions en circulation qui ont été rachetées en 18 ans. Pendant cette même période, le dividende est passé de $0.75 par action à $3.66 par action. Avec un endettement raisonnable, un flux de trésorerie solide et la possibilité d’arrêter pendant un certain de temps de racheter ses actions, Honeywell est bien positionné pour affronter les prochains mois.

Ok, Charles, une compagnie qui fait plein de produits qu’on ne connait pas vraiment ça va, mais que dire des autres secteurs comme le commerce au détail, me dites-vous?

Parlons de TJX (Winners, Homesense, Marshalls, etc.). Actuellement, toute la compagnie est fermée. Tous les magasins (aux É.-U., au Canada, en Europe et en Australie), ainsi que ses trois plateformes électroniques. Disons que ça va mal !

Mais avec une dette qui représente seulement 9.26% de ses actifs nets, $3.2 milliards de cash en banque et seulement $1.5 milliard de dettes à repayer dans les 5 prochaines années, TJX n’est pas à la merci de ses créanciers. Après 22 ans de croissance annuelle de son dividende, je pense que celui-ci est protégé. La flexibilité de TJX  viendra, elle aussi, de la suspension des rachats d’actions. L’an dernier, elle a dépensé 1,550 milliard pour racheter ses actions. En 18 ans, elle a racheté 42% de ses actions. C’est énorme.  C’est à notre bénéfice, mais la compagnie va fort probablement cesser ses achats pour conserver son trésor de guerre.

Le coronavirus nous force à repenser le télétravail. Presque toutes les compagnies avaient commencé à investir dans l’informatique dans le nuage (cloud computing). La crise que nous vivons va simplement accélérer et solidifier cette tendance. Qui sont les leaders du nuage informatique ?  3 de nos compagnies sont dans le top 5 mondial. Microsoft, Amazon et Google. Nos autres joueurs technologiques sont également en bonne posture. Visa Inc profitera de la tendance vers le paiement par carte (débit et crédit), alors que les autorités sanitaires nous disent de manipuler le moins de billets de banque possible et des ventes en ligne (cybercommerce) qui nécessitent évidemment une carte de crédit. Facebook avec Messenger et WhatsApp, pour s’informer de sa famille et de ses amis, ne sera pas sévèrement impacté à moyen terme.

Apple est durement impacté par la crise du coronavirus. Les gens en quarantaine n’achètent pas. De plus, sa production a été fortement touchée par la fermeture des usines en Chine plus tôt cette année. Il faut comprendre à quel point la compagnie est vulnérable par rapport à la Chine. C’est 20% de ses ventes et l’endroit où la compagnie produit son iPhone qui représentent 52% des revenus de la compagnie. Comme TJX, ça va mal chez Apple. De plus, la compagnie a une dette de +/- $100 milliards. 

Mais attention, la compagnie a plus de $100 milliards de cash en banque (surtout à l’extérieur des É.-U., ce qui explique la dette), sa dette représente 27.12% de ses actifs nets et un flux de trésorerie qui a fluctué au cours des dernières années entre 64 milliards et 80 milliards par année. Donc, même avec une année écourtée, la compagnie génère largement assez de cash pour faire face à ses obligations. Elle aussi, sa flexibilité viendra en partie d’arrêter d’acheter ses propres actions. Son paiement de dette était de $8.8 milliards l’an dernier. Encore là, rien d’inquiétant.

En terminant, regardons du côté des pharmaceutiques.  La compagnie que nous détenons depuis le plus longtemps, c’est Novo Nordisk. 

Basée au Danemark, c’est le leader mondial en insuline. Pour les gens malheureusement atteints du diabète, c’est un incontournable avec 50% des ventes mondiales. La compagnie a $79 millions de dettes. C’est tout. $2.350 milliards de cash en banque. Un ratio d’endettement de 2%. Son flux de trésorerie génère 7 milliards de cash par année. Je ne serais pas surpris qu’elle continue de racheter ses actions cette année en plus de faire croitre son dividende. Son chiffre d’affaires augmente lentement, mais sûrement. C’est littéralement la tortue dans la fable de La Fontaine. Une action pour bien dormir la nuit qui malgré tout est actuellement en baisse de 12% pour l’année.

Comme vous le constatez, nous n’avons pas seulement suivi aveuglément une liste de recommandation pour bâtir votre portefeuille. Nous avons étudié chacune de nos compagnies. Dans certains cas, j’ai fait une erreur dans mon appréciation. Et quand cela arrive, je corrige dès que possible cette erreur. Mais dans l’ensemble, votre portefeuille est une collection de très bonnes compagnies qui avec le temps vont prendre de l’expansion et dont les profits futurs pour vous vont se composer. Certains d’entre vous m’ont demandé si je pensais que vendre cette semaine pour racheter après la tempête était une bonne idée. Et la réponse est non. Personne n’avait vu venir une pandémie mondiale et son impact sur les bourses. Donc, lorsqu'on pense vendre pour racheter, il faut être chanceux dans son timing deux fois. À la vente et au rachat. Chose que je n’ai jamais vue.

Je vous propose plutôt de vous concentrer sur vous, vos proches et de bien garder à l’esprit que nos portefeuilles ne vont pas s’écrouler. Ils ont absolument baissé, mais la crise va se terminer d’ici quelques semaines/mois et ces compagnies vont être encore là. Et elles feront des ventes et du profit pour des années à venir. C’est pour cela que nous les détenons. Pour leurs profits futurs qui nous reviennent, nous les actionnaires, sous forme de dividendes et de hausse du prix de l’action.

Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez communiquer avec nous. L’ensemble de notre équipe est à votre disposition pour vous écouter et vous parler. Nous sommes aussi disponibles pour des membres de votre famille ou des amis qui voudraient être réassurés.

Au plaisir,

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