Quelques jours seulement...

06 avril 2020 | Charles F. Lasnier


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J’espère que vous avez eu un meilleur weekend que le mien.

charles bowtie in page

Bonjour,

J’espère que vous avez eu un meilleur weekend que le mien. Écouter les nouvelles était déprimant, lire les journaux encore pire, il y avait une file d’attente devant chaque magasin que j’ai croisé (bonjour l’Union Soviétique !) et la météo était typique pour un début d’avril.

Mais je me suis levé très souriant ce matin. Pourquoi me dites-vous, outre le soleil radieux ?

Après une lecture apocalyptique des nouvelles financières (voici en anglais quelques titres)…

•           Julian Emanuel (U.S. broker-dealer BTIG): expects a “re-test of the March lows in April, as the public health and economic bad news is likely to reach its parabolic peak.”

•           Christopher Wood (Jefferies) expecting, at a minimum, “a re-test of the previous low on the S&P 500”

•           Andrew Slimmon, (Morgan Stanley Investment Management) also expects some “re-test of the lows” but said it is possible that “we will not get back to the lows.”

•           Brad McMillan (Commonwealth Financial Network)  “April is going to be a tough one, with lots of real — and very scary — headlines. The market will certainly respond to those headlines, so we should expect more volatility and quite possibly a retest of the March lows.”

•           Peter Oppenheimer (head of European macro research at Goldman Sachs) ``we think it is too early and the level and valuation of equity markets still too high,"

•           Raoul Pal (Real Vision) : 'The whole world's f---ed' 'largest insolvency event in all history' — and warns of another 20% plunge in stocks

…Je me suis rappelé que le dicton suivant, cette fois c’est différent, est l’une des phrases les plus dangereuses dans le monde de l’investissement.

J’ai souvent dit à quel point il était impossible de timer le marché (désolé pour l’anglicisme) et que de manquer seulement quelques bonnes journées pouvaient avoir un impact sur la performance d’une décennie. Prenons le TSX composite (l’indice phare de la bourse de Toronto). Du 1er janvier 1999 au 27 mars 2020, l’indice a fait en moyenne 5.8% par année. Si par malheur, quelqu’un avait manqué les 10 meilleures journées de cette période de plus de 20 ans, la performance aurait été de seulement 2.3% par année en moyenne. Imaginez, 10 jours seulement par rapport à plus de 20 ans !

Ces dix jours représentent à eux seuls 60.34% de la performance des vingt dernières années. C’est énorme, et ça illustre bien à quel point il faut être dans le marché pour participer à sa hausse. Manquer seulement quelques jours effacent des années d’efforts. Vous serez donc heureux et probablement surpris d’apprendre que 2 des meilleurs 10 journées depuis 20 ans ont eu lieu le mois dernier, soit le 13 et 24 mars. Notez aussi que les 8 autres meilleures journées en bourse depuis 20 ans ont eu lieu durant la Crise financière de 2008/2009. Une autre époque où les gens nous disaient souvent :  "Sortons des marchés quelques jours seulement et on va attendre".

Je ne veux pas prédire que les marchés baissiers sont terminés, loin de là. Mais il faut se rappeler que les périodes de fortes volatilités tendent à établir des séries de records à la fois vers le haut et vers le bas, comme c’est le cas actuellement.

Ma philosophie de placement demeure donc intacte, c’est-à-dire classique et démontrée dans le temps. Les marchés canadiens et américains sont en baisse de -22% en moyenne depuis le début d’année. Regardez vos performances en date du 30 mars, et vous verrez que vous n’êtes pas dans cette sphère. De plus, si nous acceptons un horizon de placement normal, c’est-à-dire 5 ans à 7 ans, nous serons récompensés par le simple fait que le marché est actuellement en vente. Tout ce que nous aimions il y a 8 semaines à peine est aujourd’hui moins cher. Une fois la crise du coronavirus passée, nos compagnies vont revenir à des niveaux de profitabilités normaux et le prix des actions le reflétera.   

Un portefeuille de placements n’est pas un substitut par rapport à un compte de banque. Ce n’est pas l’endroit pour placer son loyer du mois prochain ou sa mise de fonds pour l’achat d’une maison à court ou moyen terme. Un portefeuille de placement, c’est l’endroit où ont investi pour faire composer son avoir en vue d’une retraite. Et une fois à la retraite, c’est l’endroit où on place son avoir pour la financer. Parce qu’il faut se rappeler que la retraite est un exercice à long terme (du moins on se le souhaite tous !). Votre allocation entre les actions et les obligations doit tenir compte de cet horizon temporel. Elle doit aussi tenir compte de votre tolérance aux risques et surtout votre capacité à endurer à court terme les fluctuations (et je crois que fluctuation n’est pas exactement la même chose que le risque). Être trop conservateur, c’est accepter des rendements obligataires et aujourd’hui ça veut dire 1% à 2%. C’est difficile de planifier une retraite sur 1% à 2% !  Je comprends pleinement que cet équilibre entre votre horizon à long terme et votre endurance à court terme n’est pas simple comme équation. Et c’est pourquoi nous sommes là. Pour vous aider à résoudre cette équation.  

Comme vous savez, j’ai confiance envers les compagnies que nous détenons, je les étudie et je les compare régulièrement par rapport à d’autres pour voir si nous ne pourrions pas faire mieux. Pour nos obligations, ma philosophie demeure la même. C’est-à-dire mettre l’emphase sur la qualité, pas de nouvelles émissions, presque pas de municipales et une aversion aux actions privilégiées (que nous aurions tendance à considérer comme des actions ordinaires et non comme du revenu fixe). Et nous allons continuer d’investir, à l’occasion, avec un petit nombre de fonds externes pour leurs expertises particulières.

Les marchés boursiers regorgent d’actions de toute sorte. Je remarque depuis quelques semaines que les compagnies qui ont joué un rôle positif dans notre présente crise du coronavirus ont mieux fait, somme toute, que les marchés en général (pensez aux épiciers ou aux compagnies pharmaceutiques). Et que les compagnies plus cycliques, plus tributaires de facteurs externes ont plus soufferts. Je pense que cette tendance va continuer. De plus, sur le plan technique, je remarque que lors des journées négatives (comme vendredi dernier) un plus petit groupe de compagnies établit des bas (alors qu’au pire de la crise tout baissait sans discernement). C’est une indication technique positive.
Entretemps, je vous propose plutôt de vous concentrer sur vous, vos proches et de bien garder à l’esprit que nos portefeuilles sont conçus pour ce genre de marché.  C’est pour cela que nous les détenons. 

Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez communiquer avec nous. L’ensemble de notre équipe est à votre disposition pour vous écouter et vous parler. Nous sommes aussi disponibles pour des membres de votre famille ou des amis qui voudraient être réassurés.

Au plaisir,

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