Pourquoi nous maintenons le cap, 2ième partie: Ce n’est pas le marché boursier qui fait de l’argent, c’est les compagnies

24 avril 2020 | Charles F. Lasnier


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Vous souvenez-vous du film Le Jour de la marmotte (Groundhog Day en version originale) dans lequel Bill Murray se réveillait pour revivre la même journée, jour après jour ?

charles bow tie in page

Bonjour, 

Vous souvenez-vous du film Le Jour de la marmotte (Groundhog Day en version originale) dans lequel Bill Murray se réveillait pour revivre la même journée, jour après jour ? Il est sorti au cinéma en 1993. Bref, plus les journées passent, plus elles se ressemblent. En date d’aujourd’hui, l’indice boursier Dow Jones a fluctué de plus de 200 points, 39 des 43 sessions. Le S&P500 lui a bougé de 2% ou plus, 30 des 42 dernières journées. Cette grande volatilité est le reflet de l’environnement actuel. Le coronavirus, la réouverture possible de l’économie, l’intervention massive des banques centrale et la réponse fiscale des différents gouvernements occupent tout l’espace médiatique. C’est difficile d’avoir un certain recul.

Ce qui me rappelle une citation que j’ai toujours aimée : Ce n’est pas le marché boursier qui fait de l’argent, c’est les compagnies. Oui, les marchés réagissent à court terme aux nouvelles du jour et à long terme à la croissance économique. Mais rappelons-nous que d’acheter des actions, c’est détenir un pourcentage d’une business. Et son succès économique dictera si c’est un bon placement ou non.

Exactement comme si vous aviez une business privée (…d’ailleurs plusieurs d’entre vous en ont une). Que la compagnie vous appartienne à 100% ou que vous soyez actionnaires dans une compagnie publique, le succès de celle-ci réside dans sa capacité à faire des ventes profitables. Encore mieux, de croitre les ventes et que le profit augmente à la même vitesse, minimalement. Donc que la croissance des ventes ne soit pas faite au détriment de la profitabilité.  

Une autre mesure importante lorsqu’on évalue une compagnie, c’est le retour sur capitaux investis (ROIC). Ce qu’on recherche, c’est une mesure pour calculer la création de valeur de cette compagnie. Si la compagnie ne crée pas de valeur sur une base régulière, tôt ou tard, elle aura des difficultés financières, entre autres en cas de récession. Son endettement, qui joue un rôle dans cette mesure est un autre piège à surveiller. C’est bien vouloir utiliser du levier pour maximiser son retour (ce que Wall Street et Bay Street aiment toujours !), en cas de tempête ça devient rapidement problématique. Pensons seulement au Cirque du Soleil ou Bombardier.

Nos compagnies sont donc choisies en fonction de critères simples, mais importants. Ainsi, leurs profits futurs nous reviendront, à nous les actionnaires, sous forme de dividendes et de hausse du prix de l’action.

L’autre chose qu’il faut mentionner afin de conserver le cap, c’est que nos compagnies font face à une baisse très importante de la demande à court terme, mais pas une destruction permanente de cette demande.  Autrement dit, oui les compagnies de croisières et certaines lignes aériennes, par exemple, n’auront plus la même taille de clientèle (la demande donc), mais d’autres compagnies comme TJX ou Quincaillerie Richelieu auront retrouvé tous leurs clients à moyen terme et plus encore. Pourquoi ? Parce que bien des gens vont y penser deux fois avant de refaire une croisière avec les risques encourus (est-ce que le bateau à le temps, en quelques heures, de se désinfecter entre deux groupes de voyageurs ? En cas de nouvelle pandémie, je pourrais être forcé contre mon gré de rester sur un bateau, incapable d’accoster ? ). Mais si vous deviez rénover votre cuisine ou une salle de bain, éventuellement le projet de rénovation va avoir lieu. À ce moment, Richelieu vous vendra la quincaillerie nécessaire. Et n’ayant pas de dette, elle est en bonne position pour acheter un ou des compétiteurs actuellement en difficultés financières et ainsi accroitre sa part du marché (donc sa demande).    

Je suis sceptique de nature. Cette disposition naturelle est selon moi, un atout dans mon rôle de gestionnaire de portefeuille.  Je suis rarement influençable au gré des mode et courants populaires. Prenez l’action de Shopify. Cette semaine, cette compagnie basée à Ottawa est devenue la deuxième plus importante capitalisation boursière au Canada juste derrière la RBC. Elle vaut plus en bourse que la Banque TD, le CN ou Brookfield Asset Management. Elle offre des solutions de cybercommerce aux petites et moyennes entreprises qui voudraient miser principalement sur le web. OK, c’est une bonne idée et selon moi, c’est une bonne compagnie. Une, sinon, la meilleure compagnie de technologie au Canada.  Toutefois, tout à un prix. L’an dernier, Shopify a fait des ventes de $1,578 milliard de dollars et des pertes de $124.8 millions de dollars. Oui, elle connait une croissance fulgurante, mais quand même…

L’an dernier la TD a eu un chiffre d’affaires de 41 milliards de dollars et des profits de 11,4 milliards de dollars. Aux cours actuels, je sais quelle compagnie m’intéresse comme actionnaire. Rappelez-vous, ce n’est pas le marché boursier qui fait de l’argent, c’est les compagnies.     

Il y aura toujours un plat du jour, une mode importante. La marijuana, bitcoin, Valeant, Nortel et bien d’autres.  Certaines vont réussir à long terme (probablement Shopify), d’autres vont disparaitre (Nortel anyone?). Mais lorsqu’on extrapole le potentiel d’une telle situation, ça devient dangereux pour les investisseurs.  À titre d’exemple, la marijuana légale (oui, un vrai marché) versus les actions dans ce domaine (désolé, un mauvais placement).  Avoir un marché potentiel réel est TRÈS différent du prix d’une action. Le meilleur exemple est Microsoft. En l’an 2000, elle avait un incroyable potentiel, des ventes et des profits futurs importants. Mais le titre de Microsoft a mis 13 ans à revenir à son haut de 2000. De 2000 à 2013. Vous conviendrez avec moi que 13 ans, c’est long. Et ce, pour une des meilleures compagnies au monde !

En considérant tout ceci, nous allons continuer sur notre voie prudente, tout en diversifiant et rebalancant régulièrement notre portefeuille et en faisant preuve de patience.

Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez communiquer avec nous. L’ensemble de notre équipe est à votre disposition pour vous écouter et vous parler. Nous sommes aussi disponibles pour des membres de votre famille ou des amis qui voudraient être réassurés.

Au plaisir,

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