La semaine qui s’achève a été marquée par une dose précoce d’optimisme grâce à des nouvelles prometteuses sur un vaccin potentiel contre le coronavirus, de même qu’à la progression du déconfinement et du redémarrage de l’économie. Ces bonnes nouvelles ont été partiellement contrebalancées par la lutte incessante pour ralentir la propagation du virus à l’échelle mondiale, tout particulièrement sur les marchés émergents. Malheureusement, la semaine s’est terminée sur une note négative, compte tenu d’une recrudescence des tensions entre la Chine et Hong Kong qui pourrait avoir des ramifications dans le monde entier. La semaine prochaine, l’actualité se tournera vers les annonces de résultats des banques canadiennes. Nous vous présentons ci-dessous nos réflexions.
Le point sur le coronavirus
Dans l’ensemble, les tendances des dernières semaines restent les mêmes. Le portrait en Europe continue de s’améliorer de façon générale. Ainsi, les pays européens assouplissent graduellement bon nombre de restrictions et relancent de plus en plus de volets de leur économie. Au Canada, un scénario semblable continue de se jouer, mais on ne voit toujours pas de diminution prononcée du nombre de nouveaux cas par jour en Ontario et au Québec. Malgré tout, les deux provinces ont procédé à la remise en marche de l’économie, comme prévu. Aux États-Unis, la situation reste contrastée, et le nombre de nouveaux cas par jour demeure stable. Précisons que les niveaux d’infection ont fortement reculé dans certains États, mais augmenté dans d’autres, ce qui annule essentiellement les progrès enregistrés. Fait encourageant, malgré l’assouplissement des restrictions et la relance graduelle de l’activité en Asie, en Europe, au Canada et aux États-Unis, le nombre de nouveaux cas ne semble pas encore indiquer une accélération.
L’épicentre de la crise sanitaire se trouve désormais dans les marchés émergents, où le nombre de nouveaux cas par jour est élevé et commence à augmenter fortement dans certains pays. Malheureusement, la Russie et le Brésil occupent maintenant les deuxième et troisième places au classement mondial du nombre de personnes infectées. Il est difficile d’imaginer cette tendance se renverser, tout particulièrement au Brésil, où le confinement semble être appliqué dans le désordre.
L’espoir d’un vaccin
Compte tenu des efforts sans précédent de la communauté scientifique internationale, nous avons souligné récemment la possibilité d’un vaccin dans un avenir lointain. Or, nous ne nous attendions pas à des nouvelles à ce sujet aussi rapidement. En début de semaine, une société américaine a annoncé des résultats encourageants au terme de ses essais de phase un. En résumé, elle a démontré que son vaccin pouvait pousser le système immunitaire à produire des anticorps de manière à assurer une protection à la fois sécuritaire et tolérable. Comme on pouvait s’y attendre, l’annonce a entraîné une remontée spectaculaire sur les marchés, qui ont rehaussé la probabilité du scénario le plus favorable, à savoir une immunité contre le virus. Cependant, quelques mises en garde s’imposent, comme c’est généralement le cas à un stade de développement clinique aussi précoce. Ainsi, il faut tenir compte de la taille limitée de l’échantillon (45 personnes), de l’absence d’informations et de données aux fins d’analyse et de la durabilité des anticorps, entre autres choses. Cela dit, même si la nouvelle est arrivée très rapidement et qu’il reste beaucoup de travail à faire, elle n’en demeure pas moins encourageante. À l’échelle mondiale, ce n’est qu’un parmi une dizaine d’essais cliniques sur des humains et plus d’une centaine d’essais précliniques (stade où la recherche n’est pas menée sur des humains).
Pleins feux sur les banques canadiennes
Les banques canadiennes devraient publier leurs résultats pour le deuxième trimestre la semaine prochaine. Leurs annonces revêtent une grande importance pour quelques raisons. Tout d’abord, les banques forment généralement un bon baromètre de la santé de l’économie en général. Les résultats pour la période de février à avril, jumelés aux perspectives de la direction, donneront quelques indications sur les tendances des dégâts économiques au pays, de même que sur leur ampleur. Par ailleurs, les banques représentent une part importante des portefeuilles de placement de la majorité des Canadiens. Si l’on se fie aux résultats des banques américaines, publiés il y a quelques semaines, les banques canadiennes ne risquent guère de briller. Cela dit, il est possible que les marchés anticipent déjà ce scénario à un certain point. Les actions bancaires ont atteint des niveaux d’évaluation jamais vus depuis la crise financière mondiale qui a éclaté il y a plus de dix ans. Les investisseurs s’attendent donc déjà à ce que ces entreprises composent avec des risques plus élevés, à savoir des défauts de paiement ultérieurs des emprunteurs et des faillites de la part des consommateurs. Même si ces problèmes de crédit pourraient ne pas surgir immédiatement, les banques doivent en tenir compte dès maintenant dans leurs budgets et, par extension, dans leurs résultats, selon les attentes générales. Heureusement, les banques ont renforcé leur capital au cours des dernières années, ce qui les aidera à amortir leurs éventuelles pertes de crédit. Même si leurs bénéfices pourraient être volatils et que leurs bilans seront mis à l’épreuve, les banques continueront selon nous à produire des revenus de dividendes durables pour les investisseurs.
Depuis quelques mois, ce ne sont pas les sources de préoccupation qui manquent. La Chine a annoncé l’imposition de nouvelles lois nationales frappant Hong Kong. Selon nous, il s’agit d’une autre source potentielle de tensions avec les États-Unis et d’un risque que nous continuerons à suivre de près.
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