Au cours des dernières années, les Canadiens ont ressenti les effets de la hausse de l’inflation et des coûts d’emprunt sur leurs liquidités. Au printemps 2022, l’inflation a atteint son plus haut niveau en quatre décennies (elle a finalement culminé à 8,1 % en juin 2022). Pour juguler l’inflation, la Banque du Canada a mis en œuvre l’une des politiques monétaires les plus restrictives des 40 dernières années afin de freiner les dépenses. Son principal outil pour y parvenir a été la hausse des taux d’intérêt, qu’elle a fait passer d’un creux sans précédent de 0,25 % à 5 %. Pour les consommateurs et les entreprises, l’effet inattendu est le long décalage entre le sommet des taux d’intérêt et le moment où l’inflation ralentit suffisamment pour que la Banque du Canada puisse commencer à réduire ses taux d’intérêt.
En outre, la hausse des taux d’intérêt est généralement négative pour les obligations et les actions, et en particulier pour les actions à dividendes et celles procurant des distributions. Cette situation a eu un impact négatif supplémentaire sur les personnes qui dépendent des revenus générés par leurs portefeuilles, comme les retraités. Et bien que les hausses des taux d’intérêt, des taux obligataires et des rendements en dividendes puissent être avantageuses à long terme, elles ne changent pas grand-chose aujourd’hui pour ceux qui ont besoin des liquidités générées par leurs portefeuilles pour vivre.
Un trou dans votre budget
Les Canadiens âgés, notamment les retraités, sont particulièrement sensibles à l’augmentation du coût de la vie. Comme de nombreux Canadiens âgés de 65 ans ou plus vivent d’un revenu fixe, la hausse des coûts des produits de première nécessité, comme le logement, la nourriture et les services publics, est particulièrement difficile à gérer. Donc, tout ce qu’ils peuvent faire pour réduire les coûts est particulièrement bienvenu, d’autant plus que les taux d’intérêt et l’inflation sont des facteurs hors de notre portée.
Heureusement, il semble que la Banque du Canada soit sur le point de réduire les taux d’intérêt, puisque le taux d’inflation commence enfin à se stabiliser dans sa fourchette cible de 1 % à 3 % (il était de 2,8 % en février 2024). Bien que les spéculations sur la date à laquelle ces réductions commenceront aient fait l’objet de vifs débats, il est réjouissant de constater que nous allons dans la bonne direction, comme en témoigne le retour à un rythme plus normal d’augmentation de prix.
Cinq stratégies fiscalement avantageuses pour alléger le fardeau des retraités
Pour réduire le poids de la hausse des coûts, nous pouvons notamment tirer parti des moyens de planification en vue d’économiser sur les impôts. Voici cinq stratégies qui méritent une attention particulière :
- REER de conjoint : Si vous avez un conjoint et que vous prévoyez que votre revenu (et donc votre taux d’imposition) sera plus élevé que le sien, songez à établir un REER de conjoint et à y cotiser pour égaliser votre revenu imposable. Bien que vous utilisiez toujours vos droits de cotisation lorsque vous cotisez à un REER de conjoint, les fonds seront détenus au nom de votre conjoint. Vous aiderez ainsi votre conjoint à accumuler de l’épargne enregistrée. De plus, lorsqu’il sera temps de retirer les fonds pour répondre à vos besoins en liquidités à la retraite, ils seront imposés à un taux plus bas.
- Ordre de retrait de l’actif : L’ordre dans lequel vous recevez des fonds de vos diverses sources d’épargne et de revenu peut avoir une incidence significative non seulement sur vos liquidités après impôt, mais aussi sur votre souplesse en matière de revenu. Les revenus de régimes de retraite privés, les régimes de retraite du gouvernement, les régimes enregistrés immobilisés et les fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) sont généralement les sources de revenu les moins souples, car il s’agit de sources « non désactivables » dont les montants sont définis et souvent fixes. Dans le cas de comptes comme les FERR, un montant minimum doit être retiré après l’âge de 71 ans. Selon votre situation, ce sont souvent les meilleures sources de revenu à utiliser en premier, suivies de celles offrant plus de souplesse comme votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et les placements non enregistrés, ainsi que le revenu qu’ils génèrent, comme les dividendes et les gains en capital.
- Fractionnement du revenu de retraite : Si votre revenu est plus élevé, une autre façon de l’égaliser avec celui de votre conjoint – et de réduire ainsi l’impôt à payer – consiste à fractionner votre revenu de pension. Si le revenu est admissible, comme celui d’un régime de retraite privé, vous pouvez attribuer jusqu’à 50 % de votre revenu de pension à un conjoint à faible revenu. Ce transfert peut également vous permettre de réduire votre revenu et d’éviter ainsi les récupérations applicables aux programmes fondés sur le revenu, comme la Sécurité de la vieillesse (SV).
- Partage du RPC/RRQ : Si vous avez un conjoint âgé d’au moins 60 ans dont les antécédents professionnels sont limités et qui a versé des cotisations minimes au RPC/RRQ, vous pourriez être en mesure de bénéficier d’un partage des prestations du RPC/RRQ. Le processus consiste à combiner les droits à pension du RPC/RRQ que vous et votre conjoint avez accumulés au cours de la période où vous avez vécu ensemble, puis à allouer à chacun d’entre vous 50 % du montant combiné.
- Comptes d’épargne libre d’impôt (CELI) : Quel que soit le revenu, chaque Canadien ayant atteint l’âge de la majorité obtient un droit de cotisation à un CELI chaque nouvelle année (le plafond de cotisation de 2024 est de 7 000 $) et peut bénéficier du montant accumulé à compter de 2009 (la limite cumulative est de 95 000 $ en 2024). Bien que vous ne receviez pas de déduction d’impôt sur le revenu pour les cotisations comme c’est le cas pour les REER, les CELI offrent un excellent abri fiscal pour la croissance et le revenu des placements. En outre, vous ne payez aucun impôt sur les retraits. De plus, les retraits ne sont pas considérés comme des « revenus » lorsqu’il s’agit de prestations fondées sur le revenu, comme la SV, et ils ne limitent pas les droits aux programmes comme le supplément de revenu garanti (SRG) et le crédit en raison de l’âge.
Ce ne sont là que quelques-unes des stratégies les plus courantes que vous pouvez utiliser pour réduire vos impôts et accroître votre revenu. Comme toujours, il est important de discuter de ce qui précède et de toute autre stratégie d’économie d’impôt avec vos conseillers en fiscalité et en placement. Cependant, si vous prenez le temps de réfléchir aux moyens d’économiser sur les impôts, vous aurez beaucoup plus de facilité à faire des économies, mais aussi à augmenter vos revenus à la retraite et à garder votre argent en poche, là où il doit être.
Ces renseignements ne constituent pas des conseils fiscaux ou juridiques, et ne doivent pas être interprétés comme tels. Les lecteurs doivent consulter leur avocat, comptable ou autre conseiller professionnel lorsqu’ils prévoient mettre en œuvre une stratégie. Ces renseignements ne constituent pas des conseils de placement et doivent être utilisés uniquement dans le cadre d’une discussion avec votre conseiller en placement de RBC Dominion valeurs mobilières Inc. Ainsi, votre situation sera prise en considération comme il se doit et les décisions prises seront fondées sur l’information la plus récente qui soit. Les renseignements contenus dans les présentes ont été puisés à des sources jugées fiables au moment où ils ont été obtenus, mais ni RBC Dominion valeurs mobilières Inc., ni ses employés, ses mandataires ou ses fournisseurs de contenu ne peuvent en garantir l’exactitude ni l’intégralité. Le présent rapport ne constitue pas une offre de vente ni une sollicitation d’une offre d’achat de titres et ne doit, en aucune circonstance, être interprété comme telle. Il est fourni sur la base d’une entente selon laquelle ni RBC Dominion valeurs mobilières Inc., ni ses employés, ses mandataires ou ses fournisseurs d’information n’acceptent de responsabilité ou d’obligation de quelque nature que ce soit à son égard. Les portefeuilles de RBC Dominion valeurs mobilières Inc. peuvent parfois inclure des titres mentionnés dans les présentes. RBC Dominion valeurs mobilières Inc.* et Banque Royale du Canada sont des entités juridiques distinctes et affiliées. * Membre-Fonds canadien de protection des épargnants. RBC Dominion valeurs mobilières Inc. est une société membre de RBC Gestion de patrimoine, division opérationnelle de Banque Royale du Canada. ® / MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada, utilisée(s) sous licence.