Canada
Bien qu’elle ait fait preuve d’une résilience exceptionnelle au cours de la dernière année, l’économie canadienne commence à s’essouffler. La croissance des salaires se modère et le marché de l’emploi se resserre. Bien que ce dernier demeure tendu, la forte hausse des taux d’intérêt freine la demande de biens et de services des consommateurs. L’inflation et la demande restant trop vigoureuses, la Banque du Canada a décidé de relever le taux directeur de 0,25 % lors de sa réunion, ce qui a pris par surprise les marchés. Elle compte bien l’augmenter à nouveau si l’économie ne montre pas d’autres signes de ralentissement. L’indice composé S&P/TSX a eu du mal à progresser au cours du trimestre, et il est de plus en plus probable qu’une récession survienne d’ici la fin de l’année.
États-Unis
Bien que l’inflation aux États-Unis demeure élevée, des signes laissent entrevoir un ralentissement important. Le taux s’est établi à 4 % d’une année sur l’autre en mai. Par conséquent, la Réserve fédérale américaine (Fed) a indiqué qu’elle était enfin prête à ralentir le rythme des hausses de taux d’intérêt, qui visaient à juguler l’inflation. Notons qu’elle a porté son taux de 0,25 % au début de 2022 à 5,25 %. Elle prévoit le relever encore de 25 à 50 points de base au cours des prochains mois. Les dépenses de consommation demeurent soutenues et le marché du logement montre des signes de fermeté. La hausse de l’endettement et le ralentissement de la croissance des salaires devraient toutefois avoir un effet inhibiteur sur les dépenses jusqu’à la fin de l’année 2023. Les indices boursiers ont poursuivi leur redressement, principalement grâce au secteur des technologies d’intelligence artificielle, tandis que l’ensemble du marché a tiré de l’arrière.
Europe
La zone euro a sombré dans une récession : le PIB a chuté de 0,1 % au dernier trimestre de 2022 et au premier trimestre de 2023. Jusqu’à présent, cette contraction représente une légère récession technique, mais elle a néanmoins plombé l’économie de la région. Les données économiques sont cependant meilleures que prévu en dépit de la crise de l’énergie et du coût de la vie. Autre bonne nouvelle : la récession pourrait rendre la Banque centrale européenne plus hésitante à continuer de hausser les coûts d’emprunt. Notons d’ailleurs qu’elle a relevé les taux d’intérêt de 0,25 % en juin. Les actions européennes continuent de se négocier à des prix historiquement très avantageux par rapport aux actions américaines. De plus, les sociétés continuent généralement d’accroître leurs bénéfices au-delà des attentes des analystes.
Marchés émergents
Les banques centrales asiatiques semblent avoir terminé en grande partie leur cycle de relèvement des taux. Elles devraient commencer à assouplir leur politique monétaire dès la fin de l’année. La croissance de l’Asie a faibli au premier semestre de 2023, compte tenu d’un ralentissement des exportations vers l’Europe et d’une diminution de la demande manufacturière. L’économie du continent devrait se raffermir au second semestre de 2023 en raison du rebond de la croissance en Chine. Cependant, le resserrement des conditions financières aux États-Unis représente un risque pour sa croissance. Étant donné l’assouplissement de l’inflation et de la politique monétaire, les actions des marchés émergents devraient bénéficier de l’amélioration des rendements des capitaux propres et de la croissance des bénéfices. La faiblesse prévue du dollar américain devrait d’ailleurs stimuler davantage la croissance de l’économie et des marchés.
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