Vivre jusqu’à 100 ans : l’enjeu de la longévité sur un portefeuille

11 octobre 2024 | Revue trimestrielle des représentants-conseils – automne 2024


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Living to 100: The longevity challenge and your portfolio


Comme les Canadiens vivent de plus en plus longtemps, nous faisons face à de nouveaux défis inconnus à mesure que nous vieillissons – de la santé à la richesse en passant par le bien-être – qui exigent des solutions réfléchies et une planification pour les surmonter.


Pour beaucoup d’entre nous, la longévité est une bénédiction : elle nous donne l’occasion de profiter davantage de la vie, de passer du temps avec nos proches et de vivre des moments marquants. C’est quelque chose à célébrer. Toutefois, étant donné que le fait d’épuiser son patrimoine ou de manquer d’argent pour s’acquitter de ses obligations ou maintenir son mode de vie actuel est l’une des principales craintes des retraités d’aujourd’hui,1 elle présente également un certain risque financier. Comme la plupart des risques, ceux-ci peuvent être gérés si on s’y attaque le plus tôt possible dans sa vie, par une planification, une exécution et un engagement adéquats.

Comprendre la longévité

Aujourd’hui, les Canadiens vivent de plus en plus jusqu’à 85-90 ans, même au-delà de 90 ans, l’un des segments du pays qui connaît la croissance la plus rapide étant les centenaires (100 ans et plus).2 Et cette tendance ne ralentit pas : selon le professeur David Sinclair, codirecteur d’un laboratoire d’étude du vieillissement de Harvard, la première personne à vivre jusqu’à 150 ans « est déjà née ».3

Les données de Statistique Canada montrent que notre espérance de vie moyenne en 2022 était de plus de 81 ans, avec un âge moyen de presque 84 ans pour les femmes et un peu plus de 79 ans pour les hommes.4 Les projections actuarielles de notre probabilité d’atteindre une espérance de vie toujours plus grande sont plus révélatrices. Par exemple, un couple de 60 ans a aujourd’hui 25 % de chances que l’un d’eux (ou peut-être les deux) atteigne 98 ans, tandis qu’un couple de 30 ans a aujourd’hui 50 % de chances que l’un d’eux ou les deux atteignent 95 ans!5

Planification d’une longue vie : attentes par rapport à la réalité

Malgré ces statistiques et ces projections, selon un récent article publié dans le Journal of Risque of Insurance Economics,6 nous sous-estimons pour la plupart notre durée de vie, surtout en vieillissant. Si nous sous-estimons et planifions en fonction de ce que nous jugeons comme notre espérance de vie probable, nous pourrions très facilement cibler un âge inférieur à celui que nous atteindrons réellement, ce qui exacerberait les risques de cette étape de la vie.

Ces défis et ces risques varient grandement et dépendent entièrement de la situation de chaque personne, mais peuvent comprendre les problèmes de santé comme la perte de capacités cognitives ou physiques, le maintien de liens sociaux et l’évitement de l’isolement et de ses répercussions négatives, la détermination du meilleur endroit où vivre et la préparation aux enjeux de santé qui peuvent nécessiter des soins personnels coûteux ou le déménagement dans un établissement de soins de longue durée.

Bon nombre des défis de santé et de bien-être que nous devons relever en vieillissant ont des répercussions financières directes, qui peuvent directement influer sur la probabilité d’épuiser votre épargne de votre vivant ou vous obliger à changer de mode de vie de façon non désirée, particulièrement aux moments critiques et de vulnérabilité de votre vie. Cela sous-tend l’importance de se fixer un âge de fin de vie réaliste et de surestimer notre espérance de vie, comme nous avons tendance à la sous-estimer. À l’heure actuelle, plus d’un Canadien sur cinq de plus de 65 ans reçoit des soins pour personnes âgées ou fragiles,7 et les services d’un préposé aux bénéficiaires à temps plein coûtent en moyenne plus de 102 000 $ par année.8 Ceux qui optent pour des soins et des services de soutien personnels en tout temps, ou qui en ont besoin, à mesure qu’ils vieillissent et qui choisissent un établissement pour personnes âgées ou de soins de longue durée haut de gamme, les coûts peuvent facilement atteindre 15 000 $ ou plus par mois.9

Au-delà des principes de base

La plupart des Canadiens âgés sont admissibles à des prestations du gouvernement, du Régime de pensions du Canada (RPC) à la Sécurité de la vieillesse (SV), et même au Supplément de revenu garanti (SRG), ce qui permet de s’assurer que la plupart, sinon la totalité, de leurs besoins de base sont satisfaits. En plus de la structure de soins de santé du Canada et des soins de longue durée financés par l’État, encore une fois, les besoins de base peuvent souvent être satisfaits grâce aux prestations du gouvernement.

Pour de nombreux Canadiens cependant, ces régimes publics ne sont pas suffisants pour répondre à leurs besoins de liquidités liés au mode de vie à la retraite, et ils doivent plutôt compter sur leur propre source de revenu. Considérant les risques d’inflation, de marché et pour la santé – pour n’en nommer que quelques-uns –, il vous faut un plan patrimonial réfléchi et bien structuré, qui tient compte de vos besoins et de vos objectifs, pour assurer votre tranquillité d’esprit à l’avenir.

Gestion des risques grâce à la planification du patrimoine et à la gestion de portefeuille

Compte tenu de l’augmentation de la durée de vie, de nombreux conseillers structurent maintenant les finances et les placements de leurs clients en fonction d’une espérance de vie plus longue, pour qu’ils disposent de ressources financières suffisantes tout au long de leur vie. En ce qui concerne la planification des placements et la gestion de portefeuille, « vivre jusqu’à 100 ans » permet de s’assurer que votre plan patrimonial et votre portefeuille tiennent compte des défis liés aux retraites plus longues et aux besoins en fin de vie, et qu’ils sont souples et peuvent s’adapter aux dépenses liées à la santé potentiellement croissantes à mesure que nous vieillissons et jusqu’en fin de vie.

Afin de vous assurer que votre portefeuille de placements vous aide à « vivre jusqu’à 100 ans », trois risques doivent être pris en compte dans la planification :

1. Risque de marché

Les marchés des placements fluctuent, bien que l’histoire ait montré qu’ils ont régulièrement progressé au fil du temps. Bien sûr, comme dans la vie, rien ne garantit que ce qui s’est passé continuera à se produire. Encore une fois, comme dans la vie, nous devons travailler avec les probabilités, et les marchés, en particulier les marchés boursiers, ont généralement fourni de solides rendements à long terme aux investisseurs. Comme le dit l’adage toutefois, « tout est dans le choix du moment », et l’effet défavorable de la volatilité du marché sur les portefeuilles des investisseurs peut être durable.

Par exemple, commencer à effectuer des retraits de votre épargne-retraite pour couvrir vos besoins de liquidités en période de ralentissement du marché peut avoir des répercussions malheureuses importantes sur la viabilité à long terme de la production de liquidités de votre portefeuille, ce qui amplifie l’effet de vos retraits à mesure que la valeur de votre actif diminue.

Comment gérer le risque de marché

La diversification par une répartition de l’actif et une gestion efficaces des risques d’un portefeuille peut contribuer à réduire le risque de marché. Les rendements variables entre les différentes catégories d’actif indiquent qu’une gestion de portefeuille appropriée doit être rééquilibrée régulièrement pour qu’elle demeure conforme à vos objectifs à long terme et à vos besoins en constante évolution. De plus, le fait d’avoir des sources de revenu de placement différentes et variées – par exemple, des revenus locatifs qui ne sont pas liés aux marchés – peut nous éviter d’avoir à retirer des actifs pour financer les besoins en liquidités lorsque le moment n’est pas bien choisi.

2. Risque comportemental

La plupart des investisseurs, en particulier ceux qui ont établi des relations de confiance de longue date avec des conseillers compétents et bienveillants, savent que les rendements des marchés exigent de la patience et que les marchés peuvent être volatils à court terme. Par conséquent, la volatilité à court terme ne devrait pas entraîner de modification à votre portefeuille, à moins que quelque chose de fondamental n’ait changé pour vous (p. ex., évolution des objectifs de vie, passage à une autre étape de la vie, perte d’emploi ou de revenu, changement de situation familiale).

Les investisseurs peuvent toutefois être leur pire ennemi en apportant des changements (p. ex., en vendant des actifs en période de correction du marché) à leur portefeuille à des moments inopportuns, en suivant le mouvement de foule ou en cédant à l’anxiété de ratage. Cela peut entraîner des « écarts de rendement », qui représentent la différence entre le rendement moyen d’un fonds ou d’un indice et ce que l’investisseur moyen a gagné avec le même placement. Cela peut plomber les rendements à long terme et, par conséquent, la capacité du portefeuille à répondre aux besoins de revenu et de dépenses.

Comment gérer le risque comportemental

Des conseils fiables et un guide bien qualifié pour vous assurer que vous atteignez vos objectifs sont la meilleure façon de ne pas céder aux pires démons de notre nature et d’éviter les erreurs coûteuses pour nos portefeuilles. Lorsque vous disposez d’un plan patrimonial aligné sur ce qui compte pour vous – une préoccupation et un engagement cruciaux pour RBC PH&N Services-conseils en placements –, il est beaucoup plus facile de garder le cap lorsque les vents sont contraires. Comprendre les avantages à long terme d’une approche patiente et rigoureuse fait partie d’une relation solide et constructive avec votre gestionnaire de portefeuille.

3. Risque d’inflation

Pendant plus de deux décennies, le risque d’inflation a souvent été ignoré, car les augmentations de coûts sont demeurées constamment faibles. La période entre 2021 et 2023 témoigne toutefois de l’incidence négative que peut avoir l’inflation galopante sur les finances et un portefeuille, surtout lorsque les banques centrales augmentent leurs taux d’intérêt pour la combattre (ce qui pèse sur les cours obligataires et boursiers). Une hausse soudaine et significative des cours peut avoir une incidence dévastatrice pour ceux qui comptent sur un revenu fixe pour vivre, ou dont les portefeuilles sont conçus pour produire un certain niveau de liquidités en fonction d’un niveau d’inflation présumé (plus faible).

Comment gérer le risque d’inflation

Une façon importante de gérer le risque d’inflation consiste à structurer le portefeuille de placements et les actifs générateurs de revenus de l’investisseur de sorte que ses rendements prévus peuvent s’ajuster à la hausse pour absorber l’inflation et générer quand même un rendement net de l’inflation suffisant pour croître au fil du temps.

Cela signifie que le rendement de votre portefeuille doit au moins correspondre au taux d’inflation pour veiller à ce que le pouvoir d’achat de vos actifs ne diminue pas au fil du temps. Il est donc souvent nécessaire d’intégrer une composante de croissance à son portefeuille et de ne pas dépendre totalement des actifs productifs de revenu (c.-à-d., obligations, CPG, actions à faible croissance qui versent des dividendes), qui peuvent souvent s’établir en deçà du taux d’inflation et d’un rendement supérieur à celui-ci. Bien entendu, comme toujours, le portefeuille d’une personne devrait toujours correspondre à son profil de risque d’investissement.

Pour que toutes les pièces s’assemblent parfaitement

Plus important encore, il est crucial d’avoir un plan patrimonial adéquat qui tient compte de vos besoins tandis que vous vieillissez tout en restant suffisamment souple pour réagir aux imprévus, y compris les changements dans l’état de santé et la situation financière. Que 100 ans soit le bon âge sur lequel axer votre planification ou non, vous assurer de gérer les risques qui surviennent avec une plus grande longévité vous aidera à profiter du crépuscule de votre vie, tout en tenant compte de la possibilité de planifier votre héritage.

Nous sommes toujours là pour vous en tant que gestionnaires de votre patrimoine et gardiens de vos objectifs de vie. Votre gestionnaire de portefeuille peut vous aider à établir le plan patrimonial qui vous assurera que votre portefeuille travaille pour vous soutenir à toutes les étapes de votre vie. Comme toujours, nous adoptons une approche équilibrée et réfléchie pour répondre aux besoins et aux défis changeants de nos clients à mesure qu’ils vieillissent, en mettant l’accent non seulement sur la préservation et la croissance de leur patrimoine, mais aussi sur la prestation de conseils et l’offre de ressources pour les aider à naviguer dans les questions, les choix et les résultats importants qui se profilent à l’horizon dans leur parcours financier.


Sources :

1 Rewriting retirement: Exploring the shifting mindset of a new generation of retirees, RBC Wealth Management (décembre 2021).

2 Estimations démographiques annuelles: Canada, provinces et territoires, 2021, Statistique Canada (septembre 2021).

The first person to live to 150 has already been born, The World, Matt Purdy (2015).

4 Statistiques sur l’espérance de vie et décès, Statistique Canada (août 2024).

5 Normes d’hypothèses de projection. Institut de planification financière et FP Standards Council (avril 2024).

6 A behavioral gap in survival beliefs, Journal of Risque and Insurance (de la Wiley Online Library, 2024).

7 L’expérience et les besoins des aidants âgés au Canada, Statistique Canada (2020).

8 Audrey Miller, Elder Caring Inc. (2023).

9 Long-term care: How much it costs and how to pay for it, Jonathan Gott (juillet 2024).


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