Les marchés en dehors de l’Amérique du Nord regorgent d’occasions pour les investisseurs. En outre, la diversification par régions et par marchés peut procurer des avantages non négligeables en matière de rendement et de gestion du risque. Voici donc cinq raisons d’envisager d’ajouter des titres étrangers à son portefeuille.

À vos passeports-portefeuilles !

Les Canadiens aiment voyager. À la fin du printemps, en été et au début de l’automne, nous avons tendance à déployer nos ailes pour aller explorer le monde. Selon les données de Statistique Canada, les Canadiens ont effectué plus de 36 millions de voyages à l’étranger en 2023. Les États-Unis ont été la destination principale, mais nous avons aussi visité le Mexique, la France et le Royaume-Uni : ces trois pays ont attiré près de trois millions de Canadiens, soit environ le tiers des neuf millions de voyages effectués collectivement à l’extérieur des États-Unis et du Canada. Notons que nous avons également dépensé environ 15,4 milliards de dollars dans ces destinations non nord-américaines, cette année-là¹.

Il semble que ce soit le contraire quand il est question de nos placements. Nous avons tendance à rester très près de chez nous. Selon une étude récente², les investisseurs canadiens consacrent en moyenne quelque 55 % de leur portefeuille d’actions aux titres canadiens. Or, c’est 18 fois le poids du Canada dans la capitalisation boursière mondiale, c’est-à-dire environ 3 % seulement. Les marchés nord-américains offrent de belles occasions et permettent de diversifier ses placements, mais il y a également d’importants avantages à explorer outre-mer.

« Seulement au Canada, vous dites ? Dommage ! »

En tant qu’investisseur canadien, vous vous demandez peut-être si votre portefeuille exploite tout le potentiel des marchés mondiaux. Le marché canadien est familier, tandis que le marché américain peut être une source de croissance. Or, en vous limitant à l’Amérique du Nord, vous n’avez accès qu’à une fraction du potentiel mondial et ratez plusieurs « destinations » de placement intéressantes.

Notons que le Canada ne représente que 2,7 % à 3,2 % des marchés boursiers mondiaux, tandis que le Canada et les États-Unis représentent ensemble environ 50 % de la capitalisation boursière mondiale³. Autrement dit, environ 50 % des occasions se trouvent en dehors du continent. Elles sont dans les économies dynamiques de l’Europe, les marchés en expansion rapide de l’Asie et les régions émergentes du monde entier.

Au-delà de l’Amérique du Nord : cinq excellentes raisons de rechercher des occasions ailleurs dans le monde

1. Diversification géographique du portefeuille

Le marché canadien souffre d’un risque de concentration important. En effet, les secteurs des finances et des ressources naturelles représentent près de la moitié de l’indice composé S&P/TSX. Il peut donc être vulnérable au repli des prix des marchandises ou aux perturbations du secteur bancaire.

Les marchés étrangers permettent d’investir dans des secteurs sous-représentés au Canada. Voici des exemples :

• Innovation, produits industriels et technologie : fabrication et mécanique de précision allemandes, aéronefs et avions à réaction européens, semi-conducteurs néerlandais

• Avancées, soins de santé : produits pharmaceutiques suisses, technologies médicales européennes

• Leadership, biens de consommation : marques de luxe françaises, mode italienne, commerçants en ligne chinois, systèmes électroniques coréens et japonais

• Énergie renouvelable : énergie éolienne danoise, véhicules électriques chinois, technologie solaire espagnole

En investissant dans ces économies variées, vous créerez une véritable diversification sectorielle au lieu de reproduire les vulnérabilités économiques du Canada dans différentes régions.

2. Potentiel de croissance supérieur au sein des économies émergentes

Bien que les marchés développés offrent une certaine stabilité, les marchés émergents présentent un potentiel de croissance nettement supérieur par rapport à l’Amérique du Nord:

• L’économie de l’Inde devrait croître de 6 % à 7 % par année jusqu’en 2030, contre 1 % à 2 % pour le Canada⁴.

• Des pays de l’Asie du Sud-Est, comme le Vietnam et l’Indonésie, connaissent actuellement une expansion de la classe moyenne et une urbanisation rapides⁴.

• Des pays d’Amérique latine sont en train de renforcer leurs secteurs manufacturiers et technologiques.

Selon les prévisions économiques, les marchés émergents pourraient représenter 60 % de la croissance mondiale d’ici 2030, contre seulement 40 % pour les marchés développés⁵. Pour les Canadiens en quête de croissance au-delà de notre marché établi, ces régions permettent de profiter d’une expansion économique souvent inatteignable chez nous.

3. Gestion du risque au moyen de la diversification des devises

La valeur du dollar canadien fluctue considérablement en fonction des prix des marchandises, surtout le pétrole. Lorsque le dollar se renforce, les placements internationaux valent moins une fois convertis en dollars canadiens. Au contraire, quand il se déprécie, ces placements valent plus après la conversion.

Cette couverture naturelle du risque de change s’avère particulièrement utile en période d’incertitude économique :

• Lors de la chute des prix du pétrole de 2014-2016, le dollar canadien a reculé d’environ 25 % par rapport aux principales devises³.

• Les Canadiens ayant des placements internationaux ont vu leurs avoirs s’apprécier de 15 % à 20 % uniquement à cause des effets de change³.

• Même une pondération modeste en placements étrangers (de 10 % à 15 % du portefeuille) peut offrir une protection importante contre les chocs économiques intérieurs⁴.

La diversification des devises est un outil de gestion du risque important, unique aux investisseurs internationaux.

4. Exposition aux économies contracycliques

Les cycles économiques varient d’un pays à l’autre. Les placements contracycliques peuvent donc s’avérer avantageux :

• Les marchés nord-américains pourraient être confrontés à des taux d’intérêt élevés pendant que les économies asiatiques sont en train d’assouplir leur politique monétaire.
• Les sociétés européennes axées sur la consommation pourraient prospérer pendant que les actions canadiennes sont pénalisées par le repli des prix des marchandises.
• Les politiques économiques varient souvent d’une région à l’autre, ce qui peut avantager les investisseurs qui ont des placements diversifiés à l’échelle mondiale.

Cette absence de corrélation entre les marchés peut contribuer à réduire la volatilité globale du portefeuille. Des études indiquent que le fait de combiner des actions canadiennes et des actions d’autres pays réduit la volatilité du portefeuille de 14,8 % à 12,7 % par rapport à un portefeuille composé uniquement de titres canadiens, ce qui améliore les rendements corrigés du risque⁶.

5. Accès à des chefs de file mondiaux en matière d’innovation

Bon nombre des entreprises les plus innovantes du monde exercent leurs activités en dehors de l’Amérique du Nord :

• Technologie : La société taïwanaise TSMC fabrique des semi-conducteurs de pointe utilisés partout dans le monde.
• Énergie renouvelable : La société danoise Vestas est un chef de file en matière d’innovation dans le domaine des éoliennes.
• Automatisation : Fanuc, une entreprise du Japon, est une pionnière de la robotique industrielle.
• Véhicules électriques : Des constructeurs européens comme Volkswagen se sont engagés à investir des milliards de dollars dans la mobilité électrique.

Ces chefs de file sectoriels offrent des occasions de croissance qu’on ne trouve pas sur le marché canadien, plutôt concentré sur les ressources et les finances. Leur innovation engendre des avantages structurels qui génèrent de la valeur pour les actionnaires, indépendamment des fluctuations des prix des marchandises.

Diversification internationale : le mode d’emploi

Les investisseurs canadiens qui souhaitent investir à l’étranger peuvent s’y prendre de plusieurs manières :

1. Fonds internationaux : Ce sont des fonds qui offrent les avantages de la diversification ainsi qu’une exposition à divers marchés développés.
2. Fonds axés sur certaines régions : Pour investir de façon ciblée dans des régions précises.
3. Fonds de dividendes mondiaux : Pour les investisseurs qui cherchent avant tout un revenu, ce genre de fonds permet d’investir dans des sociétés internationales établies ayant de solides antécédents en matière de dividendes.
4. Option de couverture du risque de change : Les versions couvertes des fonds internationaux offrent une protection contre les fluctuations des devises, pour les investisseurs préoccupés par cet aspect.

Voyager avec son portefeuille de placements : l’avantage de l’investisseur mondial

La diversification internationale n’est pas seulement une affaire de quête de rendements : elle a aussi l’avantage de rendre le portefeuille plus résilient. Les investisseurs canadiens qui recherchent les occasions de croissance à l’étranger, se protègent contre les chocs économiques intérieurs et cherchent à profiter de l’innovation dans le monde entier profitent d’avantages structurels auxquels les placements nord-américains, à eux seuls, ne permettent pas d’accéder.

Le biais national (la tendance à surpondérer les placements de son propre pays) demeure fort chez les investisseurs canadiens, mais ceux qui arrivent à le surmonter ont souvent des portefeuilles plus robustes, capables de composer avec divers scénarios économiques. Les investisseurs les plus prospères savent que dans une économie mondiale interconnectée, les occasions de placement ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Les marchés en dehors de l’Amérique du Nord renferment des occasions intéressantes qui peuvent vous aider à améliorer le rendement, à réduire la volatilité, et à atteindre vos objectifs à long terme. Bon voyage !

Consultez votre gestionnaire de portefeuille pour en savoir plus sur la diversification internationale et pour discuter de la répartition qui vous convient selon votre plan de gestion de patrimoine et votre profil de risque.

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Sources

1. Statistiques sur les voyages et le tourisme. Statistique Canada (31 décembre 2023).
2. Canadians reducing home bias, eh ? Vanguard Investment Canada Inc. (juillet 2023).
3. International diversification: Does it belong in your investment portfolio ? ASC CheckFirst (10 octobre 2024).
4. Why invest internationally ? The Vanguard Group Inc. (2025).  
5. Global vs. Domestic Investing. Raintree Wealth Management Inc. (12 novembre 2024).
6. De bonnes raisons d’investir à l’étranger. RBC Gestion mondiale d’actifs Inc. (mai 2016).

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