Échos des marchés au 12 août 2024

Les marchés boursiers mondiaux ont récemment cédé une partie de leurs gains enregistrés depuis le début de l’année, tandis que les taux des obligations d’État ont baissé (ce qui se traduit par une hausse des cours obligataires), les investisseurs se tournant vers la sécurité des obligations de grande qualité. Cette activité sur le marché peut être attribuée à une période de publication des résultats marquée par des données contrastées, plusieurs sociétés technologiques à mégacapitalisation à forte valorisation ayant déçu les attentes élevées, ainsi qu’aux signaux économiques contradictoires en provenance des États-Unis dans un contexte de coûts d’emprunt obstinément élevés. Nous abordons ci-après les causes de cette dernière vague d’incertitude sur les marchés.

Plusieurs facteurs ont contribué à la récente faiblesse des marchés boursiers. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 a amorcé un repli à la mi-juillet, les bénéfices des géants technologiques ayant été moins bien accueillis que d’habitude. Plus précisément, les commentaires des équipes de direction ont laissé les investisseurs sur leur faim, ceux-ci cherchant à obtenir une idée plus claire du moment où les importantes dépenses en intelligence artificielle des sociétés porteraient leurs fruits. Puis, à la suite de la décision de la Réserve fédérale américaine de maintenir son taux directeur inchangé le 31 juillet, les données décevantes sur l’emploi et le secteur manufacturier ont ravivé les inquiétudes des investisseurs à l’égard de la capacité de l’économie américaine à réaliser un atterrissage en douceur (où l’inflation revient à la cible sans ralentissement économique important, surtout du côté des pertes d’emplois).

Toutefois, la faiblesse de ces données a été contrebalancée par d’autres données meilleures que prévu sur le secteur des services, qui représente environ les trois quarts de l’économie américaine. Par ailleurs, le PIB américain a progressé à un rythme annualisé solide de 2,8 % au deuxième trimestre, les dépenses de consommation sont demeurées robustes et la croissance de la productivité a dépassé les attentes, affichant un taux annualisé de 2,3 %. Nous surveillerons de près les données à venir sur le marché de l’emploi pour déceler toute détérioration des tendances, mais nous continuons de constater que l’économie américaine est résiliente, même si elle ralentit.

Quels sont les autres facteurs qui expliquent la volatilité des marchés? Probablement les activités des investisseurs ayant des objectifs différents des vôtres. Deux opérations ont été populaires cette année, en particulier du côté des fonds de couverture, soit l’achat d’actions de sociétés technologiques à grande capitalisation et le positionnement en prévision d’un repli du yen japonais. Ces opérations ont été rentables jusqu’à la mi-juillet, lorsque les tendances de rendement relatif ont commencé à favoriser les segments non technologiques du marché boursier. À peu près au même moment, le yen a commencé à s’apprécier, car les marchés ont anticipé des hausses de taux par la Banque du Japon, qui se sont concrétisées à la fin du mois de juillet. Les conditions du marché ayant changé abruptement, le dénouement de ces opérations par les fonds de couverture et d’autres investisseurs, dont certaines étaient financées par des emprunts, a amplifié la volatilité et contribué à la rapidité et à l’ampleur des fluctuations des cours sur les marchés financiers au cours des dernières semaines.

Malgré les récentes turbulences, le marché boursier américain des sociétés à grande capitalisation affiche toujours une hausse d’environ 12 % depuis le début de l’année en rendement total (dividendes inclus), tandis que le marché boursier canadien a progressé d’environ 8 %. Ces gains sont respectables, même si aucun autre progrès n’est réalisé. Les marchés boursiers américain et canadien ont progressé d’environ 30 % et 21 %, respectivement, depuis les creux d’octobre 2023. Même si les valorisations ont été rajustées à la baisse après la correction des cours dans les dernières semaines, elles demeurent quelque peu élevées par rapport aux moyennes historiques. Ce contexte donne à penser que les bénéfices des sociétés revêtiront une importance accrue pour soutenir les marchés boursiers au cours des prochains trimestres.

Après avoir observé une volatilité particulièrement faible pendant la première moitié de l’année, nous croyons qu’il est raisonnable de s’attendre à une volatilité un peu plus élevée d’ici la fin de l’année, car les marchés réagissent à l’évolution des attentes à l’égard des taux d’intérêt, aux nouvelles données économiques et aux élections prochaines aux États-Unis. Un certain optimisme plane peut-être à l’égard d’une première réduction des taux par la banque centrale américaine (largement attendue en septembre), mais nous tenons à souligner que les réductions de taux, comme les hausses, prennent du temps à se faire sentir dans l’économie. Un tel constat ne signifie pas pour autant qu’il faille rester passifs en tant qu’investisseurs. Au contraire, les turbulences sur les marchés peuvent offrir des occasions de revoir et de rééquilibrer les placements, de s’assurer que les portefeuilles sont bien diversifiés, ou encore d’établir ou d’étoffer des positions dans des titres dont les valorisations se sont améliorées. Comme toujours, nous continuons de veiller à ce que les placements de nos clients soient sur la bonne voie pour atteindre les objectifs à long terme établis, tout en reconnaissant que le maintien d’une rigueur en période d’instabilité des marchés est l’une des clés du succès en matière de placement.

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