Cette semaine, les marchés ont été relativement stables sur fond d’amélioration continue des données économiques malgré l’augmentation persistante du nombre de cas de COVID-19 à l’échelle mondiale. Par ailleurs, Ottawa a donné un aperçu de l’incidence de la pandémie sur la situation budgétaire du Canada.
Le point sur la COVID-19
Le nombre de nouveaux cas au Canada est demeuré généralement stable ou en baisse parallèlement à la mise en œuvre ou à l’amplification de mesures de redémarrage. Les autorités des provinces et des territoires semblent suivre de près la situation et faire preuve de prudence dans l’adoption des phases de reprise complète de l’activité économique qu’elles ont présentées.
Les États-Unis ont franchi un triste jalon cette semaine en recensant plus de trois millions de cas confirmés. Les États du sud, soit la Floride, le Texas, la Louisiane et l’Arizona, sont actuellement les points chauds du pays. Cependant, plus de 24 États ont signalé une hausse du nombre de cas enregistrés par jour cette semaine, tandis que les taux d’infections en pourcentage des tests administrés ont augmenté. La récente flambée aux États-Unis s’inscrit dans un contexte où les dirigeants de plusieurs États veillent au maintien des activités économiques dans leurs régions respectives. Lorsque le réseau de la santé commencera à être congestionné dans certaines régions, nous pensons que les autorités devront peut-être concilier les stratégies de redémarrage et les priorités de santé publique, et essayer d’enrayer une bonne partie des nouvelles éclosions, tout en en prévenant d’autres.
Ailleurs dans le monde, de nombreux pays n’échappent pas non plus aux difficultés liées au redémarrage de l’économie. Les autorités de l’Australie ont imposé des mesures de reconfinement à Melbourne et celles de la Grèce songent à imposer à nouveau des restrictions. De plus, l’instauration de nouveaux couvre-feux en Serbie rencontre une opposition de plus en plus vive au sein de la population. Le Brésil demeure durement touché par le virus. Le nombre de cas confirmés a dépassé les 1,5 million cette semaine dans ce pays, ce qui le situe au deuxième rang, après les États-Unis, quant au nombre total d’infections. Entre-temps, dans de nombreuses autres régions, soit sur le continent africain, en Amérique latine et en Inde, le nombre de cas continue d’augmenter.
Portrait budgétaire et données économiques
Bill Morneau, ministre des Finances du Canada, a présenté mercredi un portrait budgétaire et économique du Canada. À cette occasion, il a indiqué que le déficit estimatif de l’exercice 2020-2021 atteindrait la somme colossale de 343,2 milliards de dollars. Il s’agit d’une détérioration marquée par rapport au déficit de 28,1 milliards de dollars prévu en décembre dernier. Le gouvernement s’attend à ce que le PIB du Canada chute de 6,8 % en 2020, puis enregistre une croissance respectable de 5,5 % en 2021.
Le déficit annoncé est attribuable à de nombreux facteurs, notamment aux mesures de stimulation. Les dépenses annoncées à ce chapitre pour 2020 totalisent près de 230 milliards de dollars. La baisse des recettes et l’accroissement des dépenses découlant de la mise à l’arrêt de l’économie en raison de la COVID-19 ont aussi grandement contribué à la hausse du déficit. Par contre, la réduction de la charge d’intérêts sur la dette publique provenant de la forte baisse des taux d’intérêt se traduira par des économies d’environ quatre milliards de dollars.
En présentant l’aperçu, M. Morneau a précisé qu’il subsistait un degré élevé d’incertitude quant à la reprise économique, tant sur le plan de la durée que de l’ampleur. À l’heure actuelle, le gouvernement fédéral recourt fortement à l’emprunt pour financer les dépenses, mais il devra faire preuve de prudence dans la gestion de la situation au cours des prochains mois. Bien que ce portrait ait fourni des précisions sur la situation économique et budgétaire actuelle du Canada, nous souhaitons que le gouvernement fédéral donne des renseignements concrets sur la façon dont il prévoit gérer les programmes de stimulation ou d’aide de concert avec la détérioration de la situation budgétaire.
Malgré les tendances inquiétantes qui indiquent une résurgence de la pandémie aux États-Unis et ailleurs dans le monde, les données économiques publiées cette semaine continuent de faire ressortir une reprise de l’activité. L’indice des directeurs d’achats de l’industrie non manufacturière ISM des États-Unis, les données sur les demandes initiales et continues de prestations de chômage et celles sur les ventes au détail dans la zone euro ainsi que l’indice des directeurs d’achats Ivey du Canada ont été meilleurs que prévu.
L’amélioration de la teneur des données économiques et l’optimisme prudent entourant les progrès réalisés dans la mise au point d’un vaccin restent les principaux éléments qui favorisent la confiance des marchés financiers. Bien que les marchés aient tenu bon dans les dernières semaines, nous demeurons conscients que plusieurs risques pourraient maintenir une grande volatilité au cours des prochains mois.
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