Avez-vous une personne-ressource de confiance ?

29 mars 2023 | Leanne Kaufman


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Apprenez à faire la différence entre une personne-ressource de confiance et une procuration et pourquoi vous devriez pouvoir compter sur l’une comme sur l’autre.


« Pensez à cette personne comme à quelqu’un qui vous offre une paire d’yeux et une paire de bras supplémentaires qui peut vous venir en aide et vous soutenir. Cette personne ne peut apporter la moindre modification à votre compte. Elle ne peut intervenir de quelconque façon à l’égard de votre testament ou de vos documents de procuration. Elle ne peut prendre de décisions en votre nom. Cependant, elle peut être une personne vers laquelle il est possible de se tourner en cas de problème. »
- Laura Tamblyn Watts, fondatrice et cheffe de la direction de CanAge

Transcription

Orateur initial:

Bonjour, et bienvenue à Au-delà de la richesse avec votre animatrice, Leanne Kaufman, présidente et cheffe de la direction de RBC Trust Royal. Pour la plupart d’entre nous, parler de sujets comme le vieillissement, la fin de la vie et la planification successorale n’est pas facile. C’est pourquoi nous leur consacrons ce balado qui vous donne l’occasion d’en entendre parler tout en profitant des grandes connaissances de certains des meilleurs experts dans le domaine au pays. Aujourd’hui, nous voulons vous fournir des renseignements qui vous aideront à vous protéger, vous et votre famille, dans le futur. Voici votre animatrice, Leanne Kaufman.

Leanne Kaufman :

Les dernières années ont permis de se sensibiliser considérablement à la situation des aînés canadiens et à la vulnérabilité qui peut être la leur face aux escroqueries, à la fraude et à l’exploitation financière. Manifestement, les aînés ne sont pas les seuls membres vulnérables de notre société. Quiconque d’entre nous peut devenir vulnérable à chacune des étapes de la vie. Cependant, les statistiques démontrent que les escroqueries et les fraudes ciblant les Canadiens âgés sont en hausse et, compte tenu du fait que la plus importante génération de baby-boomers de notre histoire vieillit, il est opportun que nous discutions de la façon dont nous pouvons contribuer à nous protéger nous-mêmes.

Bonjour, mon nom est Leanne Kaufman, et je vous souhaite la bienvenue au balado Au-delà de la richesse de RBC Gestion de patrimoine. Aujourd’hui, je suis heureuse d’accueillir de nouveau Laura Tamblyn Watts, la fondatrice et cheffe de direction de CanAge, l’organisme national de défense des droits des aînés du Canada. Laura est devenue une incontournable commentatrice vers qui se tournent les médias, en plus d’être une porte-parole de confiance pour les aînés canadiens, ce dont attestent les plus de 20 années d’expérience qu’elle a accumulées au chapitre de la défense des droits et de la dignité des personnes âgées en tant qu’avocate et que dirigeante avisée. Laura participe activement aux initiatives de réforme réglementaire, financière et juridique touchant les aînés engagées au Canada, aux États-Unis, en Australie et dans le Sud du Pacifique, alors qu’elle siège notamment au sein de plusieurs conseils consultatifs et groupes de travail de gouvernements fédéraux, où elle s’emploie à orienter les dispositions législatives et les normes en matière de politique publique. Laura est une experte dans le domaine des droits relatifs aux soins de longue durée et des résidents, et elle a de surcroît écrit de nombreux articles et contribué largement à la recherche portant sur les questions relatives au vieillissement.

Laura s’est déjà jointe à nous dans le cadre d’un épisode antérieur du balado alors que nous nous étions penchés sur les conclusions du plus récent rapport pancanadien portant sur la démence au Canada produit par CanAge, et j’aimerais remercier Laura de s’être de nouveau jointe à nous.

Laura Tamblyn Watts :

Merci de m’accueillir.

Leanne Kaufman :

Laura, vous siégiez au sein d’un certain nombre de groupes sectoriels et, à titre de spécialiste dans ce domaine, vous avez certainement noté une intensification de la réglementation et de l’intérêt général concernant les clients vulnérables et la prise en charge financière des aînés. De manière générale, pour débuter, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le travail que vous accomplissez auprès de ces organisations, en nous précisant pourquoi elles s’intéressent tant au sort des aînés canadiens.

Laura Tamblyn Watts :

Il y a quelques années, vers 2017, j’ai rédigé un rapport avec Marian Passmore. Nous avons voyagé partout au pays et avons rencontré et interrogé des conseillers en placement, des banquiers, des comptables, des gens qui travaillent dans le secteur, y compris dans le domaine de l’assurance-vie, de même que des tuteurs et des curateurs publics, en leur posant les deux questions suivantes : « Dans quelle mesure vous inquiétez-vous d’enjeux comme celui de la capacité mentale ? Dans quelle mesure vous inquiétez-vous de l’influence indue, de la maltraitance des aînés, et ainsi de suite ? » Ils nous ont répondu que ces aspects figuraient parmi leurs principales préoccupations et qu’ils étaient tous plutôt interpellés par le fait que ces questions se posaient désormais. Peut-être aussi s’inquiétaient-ils du fait que ces problèmes se présentaient et qu’ils n’étaient pas encore en mesure de les identifier. Et, lorsqu’ils parvenaient à les identifier, ils ne savaient pas ce qu’il y avait lieu de faire à ce propos. Même s’ils connaissaient les gestes qu’ils devaient poser, ils ne savaient pas où aller et que faire précisément. Enfin, même s’ils savaient là où aller et ce qu’ils devaient faire, ils ne disposaient d’aucun des outils nécessaires pour intervenir à l’égard de ces enjeux.

Nous avons observé que les différents secteurs commençaient à véritablement se pencher sur cette question, le secteur des placements ayant été le premier à le faire, et nous avons pu noter que furent engagés d’authentiques processus de réflexion portant sur la façon dont il serait possible de contourner ces questions liées à la vie privée. Si vous vous inquiétez véritablement du fait que vos clients perdent leurs capacités ou facultés mentales ou qu’ils sont victimes de mauvais traitements et de négligence et que vous ne pouvez parvenir à les joindre – si quelque chose ne va manifestement pas mais que vous ne voulez pas violer leur vie privée, ce qui constitue manifestement l’un des défis les plus importants, sans compter les répercussions non négligeables sur votre relation client –, y aurait-il lieu d’envisager le recours à une personne-ressource de confiance ? Qui représente une démarche mise de l’avant aux États-Unis dans un certain nombre d’autres domaines d’intervention. En termes simples, cette approche consiste à nommer d’avance une personne à qui vous donnez votre consentement de telle sorte que votre soutien financier, votre conseiller, votre banquier – quel qu’il soit – soit en mesure de communiquer avec quelqu’un s’il n’est pas en mesure de vous joindre vous-même. Je pense toujours au scénario selon lequel, s’il s’avère impossible de me joindre, c’est que je me retrouve sur un bateau de croisière, quelque part, profitant d’un soleil radieux, mais il est vraisemblablement plus probable que quelque chose ne tourne pas rond en ce qui concerne mes comptes. Le concept de personne-ressource de confiance a été mis de l’avant et est en voie d’être mis en œuvre à travers le pays dans le secteur des placements.

Du côté bancaire, il y a plusieurs années fut créé le Code de conduite envers les aînés. Pour être bien honnête, s’il présente un caractère volontaire, il ne l’est pas tout à fait. Il requiert en effet de la part de chacune des banques qu’elle compte sur les services de « champions des services aux aînés », qui font un travail louable en favorisant l’éducation au sujet de ces enjeux clés et à la mise en place de ce que nous qualifions de « protocole de conduite ». Celui-ci est utile lorsque quelqu’un qui est peut-être le caissier ou un employé de première ligne se bute à une situation à l’égard de son client – qu’il connaît vraisemblablement – et s’inquiète à son sujet. Il dispose dès lors d’un mécanisme interne pour permettre aux personnes visées d’obtenir de l’aide et du soutien en cours de route. Si cette solution s’est avérée utile, nous savons pertinemment qu’elle ne représente que la pointe de l’iceberg.

Leanne Kaufman :

Nous avons tous entendu de terribles histoires d’exploitation financière d’aînés souvent perpétrée par quelqu’un qui jouit d’une position de confiance envers ces personnes. Pourriez-vous m’en dire un peu plus sur la différence entre la personne-ressource de confiance et, peut-être, la procuration, puisque vous et moi savons très bien qu’il arrive que des mauvais traitements soient infligés en vertu de ce document de procuration, par opposition à toute autre influence que pourrait exercer cette personne ?

Laura Tamblyn Watts :

Les mauvais traitements ou l’exploitation et la négligence présentent, selon moi, une foule de facettes différentes. En vérité, bon nombre de personnes sont confrontées à cette situation, qu’il s’agisse d’honnêtes gens qui font leur travail, d’enseignants, de comptables, de mécaniciens, qui s’efforcent simplement de vivre leur vie normalement. Puis, tout d’un coup, ils se retrouvent face à ce fardeau supplémentaire, à ce véritable défi qu’ils sont appelés à assumer, et ils éprouvent de la difficulté. Peut-être ne savent-ils pas clairement ce qu’ils sont censés faire. Peut-être finissent-ils par penser qu’ils sont censés gérer l’argent de leur mère comme s’il s’agissait de leur propre argent, ou peut-être choisissent-ils simplement de verser tout l’argent dans un seul et même compte.

Comme je le souligne, il s’agit fréquemment de gens de bon cœur qui ne savent pas qu’ils doivent engager une forme d’intervention tout à fait spécialisée qui relève de la « comptabilité fiduciaire ». Laquelle démarche est en toute honnêteté très fastidieuse, ce qui constitue l’une des raisons pour lesquelles il me semble qu’il est extrêmement important, lorsque vous pouvez le faire, de confier ce genre de mission à une société de fiducie, pour autant que vous le puissiez, puisque le fait d’assumer un tel rôle constitue souvent une source de problèmes bien réels.

D’autre part, un peu plus loin le long du spectre que nous évoquions plus tôt, se retrouvent des gens qui, eux, profitent manifestement de la situation. En matière de mauvais traitements et de négligence, les statistiques sont claires : les personnes qui s’en rendent coupables sont, à hauteur des deux tiers, des membres de la famille et des amis, et, à la hauteur du tiers, de parfaits étrangers. Vous vous rendez compte, il est ici question de parents et d’amis dans une proportion des deux tiers ! En matière d’exploitation financière, la proportion se rapproche des 50/50, uniquement dans la mesure où apparaissent des gens qui s’accrochent à vous et qui deviennent alors des membres de la famille ou des amis.

Dans une très large majorité des cas, ce sont ceux en qui vous avez le plus confiance qui sont les plus susceptibles de vous infliger des mauvais traitements et de se montrer négligents à votre endroit. Je sais que cela semble effroyable.

Pour ce qui concerne la procuration, c’est en fait un document qui vous permet de vous glisser dans la peau de quelqu’un d’autre, et de vous substituer dès lors à cette personne en vertu de cette fiction juridique, si vous voyez ce que je veux dire. Vous n’êtes plus parfaitement vous-même. Vous ne dépensez pas votre propre argent. Vous ne posez pas les gestes que vous souhaitez poser. Supposons que je me glisse dans la peau de ma mère. Je dois alors gérer son argent de la façon dont elle aimerait qu’il soit géré. Cependant, vous vous en doutez bien, ce pouvoir est important. Et vous pouvez entreprendre de signer des chèques… Il est aussi parfois difficile de déterminer précisément ce que vous êtes censé faire et il arrive que vous vous disiez, en toute transparence, que ces 100 000 $ additionnels, dont ma mère ne saura jamais véritablement qu’ils ont disparu, pourraient vraiment m’être utiles.

Leanne Kaufman :

Nous parlons ici des « héritiers impatients », si je me réfère à cette formule que j’ai déjà entendue pour désigner ce genre de personnes.

Laura Tamblyn Watts :

Oui, il s’agit bien des héritiers impatients. Je me rappelle avoir eu une conversation avec une personne à qui j’avais demandé ce qu’elle faisait dans la vie. Et elle m’avait alors répondu que sa vocation était de « servir ». Je lui dis alors que j’avais moi-même travaillé comme serveuse pendant plusieurs années. Elle me répondit ceci : « Non, pas du tout, j’attends plutôt de me servir de mon héritage. » En réalité, Leanne, il se trouve que personne n’est désormais plus disposé à attendre. Ces gens se font nommer de telle sorte qu’ils puissent obtenir cette procuration. Qui leur confère le pouvoir dont ils ont besoin. Notamment s’il se peut qu’ils ne soient pas appelés à toucher de l’argent en vertu de l’héritage. Comme nos concitoyens vivent désormais plus longtemps qu’avant, cette impatience commence à se manifester dans la mesure où certains tentent désormais de mettre la main sur l’argent avant même le décès de la personne. Il s’agit là d’une tendance que nous observons véritablement. Que pouvons-nous donc faire à cet égard ?

Certains tiennent les propos suivants : « Eh bien, si j’ai une procuration, si j’ai choisi un avocat, ne devrais-je pas choisir la même personne à titre de personne-ressource de confiance ? » Eh bien, en vérité, cela dépend de votre situation. Personnellement, je préfère qu’intervienne une autre personne puisque, si un problème devait survenir avec la première, vous pourriez à tout le moins compter sur les services de quelqu’un d’autre en qui vous avez confiance. Manifestement, tout le monde n’agira pas de la sorte et telle est la réalité à laquelle nous sommes confrontés. Certaines personnes peuvent n’avoir qu’un seul être de confiance dans leur vie et, si tel est le cas, selon moi – et je tiens à insister qu’en l’espèce je me limite à vous donner mon opinion personnelle –, vous devriez peut-être envisager sérieusement la possibilité de faire en sorte qu’une société de fiducie entreprenne de prendre vos décisions pour vous, en plus de nommer une personne-ressource de confiance qui pourrait intervenir et vous aider lorsque la situation le justifie.

Leanne Kaufman :

Aidez-moi à recadrer ce que vous venez de nous dire de manière pratique. La personne-ressource de confiance ne sera appelée à intervenir que si mon institution financière se met en rapport avec elle, advenant qu’elle s’inquiète en constatant qu’il se pourrait que quelque chose ne soit pas parfaitement sous contrôle. Que ce soit à l’égard de la façon dont je gère mes propres affaires ou si elle soupçonne qu’il se pourrait qu’un tiers ait une influence indue sur moi. Ai-je bien compris ?

Laura Tamblyn Watts :

C’est tout à fait le cas. Imaginons, si vous le voulez bien, une personne que nous nommerons Tanya. Tanya va à la banque une fois par mois. Elle retire de l’argent. Elle paie certaines factures en personne. Peut-être entretient-elle toujours des liens authentiques avec la succursale. Puis, un jour, sans que rien ne le laisse présager, la situation devient tout à fait étrange. Peut-être se présente-t-elle, par exemple, à la succursale munie d’un sac de sport et qu’elle souhaite retirer de l’argent ; peut-être souhaite-t-elle vider l’ensemble de ses comptes. Voilà en vérité un comportement qui donnerait lieu à s’inquiéter véritablement. Et j’en profite pour vous souligner que ce genre de situation ne relève pas de la fiction et que je vous cite ici des exemples authentiques. Vous tentez alors de parler à cette personne, mais si vous n’y parvenez pas et si quelque chose ne tourne véritablement pas rond, avec qui devez-vous alors vous mettre en rapport ? Eh bien, en l’espèce, vous pourriez compter sur le fait que ce consentement au préalable ait été donné, ce qui vous permettrait de vous mettre en rapport avec la personne-ressource de confiance.

Voici un autre exemple. Qu’en est-il si vous examinez les comptes et que vous observez la présence de signaux d’alarme importants ? Tout d’un coup, cette personne, au demeurant très conservatrice, se met à investir massivement en ligne dans les cryptomonnaies. Voilà qui constitue un changement notoire. Peut-être, aussi, décide-t-elle de remettre de grosses d’argent à quelqu’un d’autre ou de lui transférer des biens. Voilà d’autres signaux d’alarme. Peut-être constateriez-vous que, parmi ces autres personnes à l’égard desquelles des signaux d’alarme importants ont été levés, figure celle qui a été nommée l’avocate en vertu de la procuration. Serait-il dès lors judicieux de commencer par communiquer avec elle ? Probablement pas. En effet, le client a déjà consenti à ce que vous vous mettiez en rapport avec cette personne-ressource de confiance.

(Bien évidemment, vous auriez tout d’abord dû vous mettre en rapport avec le client, mais si vous n’y parvenez pas, pour une raison quelconque, vous pourrez vous adresser à quelqu’un en toute confiance et vous saurez d’emblée quel sujet vous pourrez aborder.)

Manifestement, vous ferez preuve de discrétion. Vous n’aborderez pas sur-le-champ chacune des préoccupations qui sont les vôtres. Vous tenterez de déterminer dans quelle situation se retrouve cette personne et de vous assurer que tout va bien. Vous n’avez pas eu la chance de communiquer avec elle et vous aimeriez le faire. Si vous ne pouvez toujours pas poser ces gestes, vous avec le droit de faire part de vos inquiétudes au sujet de sa santé ou de sa situation financière.

Leanne Kaufman :

Les personnes qui nous écoutent et qui sont des clients devraient-elles, en tout état de cause, s’inquiéter de leur vie privée ? À titre d’exemple, comprennent-elles bien les situations dans lesquelles il se pourrait que l’on se mette ou non en rapport avec la personne-ressource de confiance ?

Laura Tamblyn Watts :

Représentez-vous les choses de la façon suivante : pensez à la situation dans laquelle vos enfants partent en voyage scolaire et où vous leur donnez les coordonnées d’une personne-ressource d’urgence. Jamais dans mon cas a-t-on communiqué avec cette personne-ressource d’urgence. Elle n’interviendrait que si quelque chose de grave devait se produire. Pour la plupart des gens, on ne communiquera jamais avec cette personne-ressource de confiance. Cependant, c’est à vous que revient le choix, à titre de client, de communiquer un tel nom. Si vous vous inquiétez véritablement, vous n’avez pas à en donner un. Cela ne pose aucun problème puisque vous n’y êtes pas tenu. Cependant, votre conseiller ou votre soutien financier, qu’il intervienne sur le plan de vos activités bancaires, de vos placements, etc., vous demandera de nommer une telle personne-ressource de confiance puisque cette intervention s’inscrit dans le cadre de la démarche de connaissance de la clientèle.

Cela signifie que cette personne s’emploiera à s’assurer qu’elle sache véritablement ce qui se passe dans votre vie. Notamment dans le contexte que je qualifie du test de la carte-cadeau ou de la carte de souhaits Hallmark, s’il advient que vous fassiez parvenir une carte à quelqu’un, que ce soit à l’occasion d’une naissance, d’un décès ou pour quelque autre forme de trouble de santé, si quelqu’un déménage ou va s’installer dans un établissement de soins de longue durée, ce genre de situations incitera votre conseiller ou votre soutien financier à entreprendre de vous poser des questions, en vous enjoignant à préciser si la situation a changé d’une quelconque façon. Cela pourrait signifier, par exemple, que votre avocat se retrouve en situation délicate ou qu’il est lui-même devenu incapable ou est décédé.

Le fait de pouvoir compter sur cette personne-ressource de confiance protège votre vie privée puisque c’est à vous qu’incombe la décision de choisir ou non quelqu’un, de choisir la personne de votre choix… Cependant, si tel est le cas, quelqu’un effectuera vraisemblablement un contrôle probablement sur une base annuelle.

Leanne Kaufman :

Pensez-vous que cette situation n’est applicable qu’aux personnes qui s’inquiètent de la démence liée à l’âge ? Ou quiconque devrait-il avoir en dossier le nom d’une personne-ressource de confiance ?

Laura Tamblyn Watts :

Tout adulte devrait avoir une personne-ressource de confiance et, pendant que nous y sommes, tout adulte devrait également avoir une procuration ainsi qu’un testament.

Leanne Kaufman :

Oui, c’est absolument le cas.

Laura Tamblyn Watts :

Lorsque mes enfants ont atteint l’âge de la majorité, je leur ai remis leur testament et leur procuration. Ils m’ont certainement regardée d’une manière un peu particulière et, en vérité, ils espéraient également que j’aie prévu autre chose en guise de cadeau d’anniversaire. Mais, à vrai dire, ces conseils touchent quiconque puisque n’importe qui, en effet, peut traverser la rue, se faire frapper par une voiture et se retrouver en situation d’urgence médicale, auquel cas il demeure néanmoins nécessaire de payer les factures, d’obtenir de l’aide et du soutien. Cela n’est pas le propre de l’âge. Quiconque peut devenir inapte ou incapable à tout moment, que ce soit pour des raisons liées à la santé mentale, à la consommation de drogues ou d’alcool, peu importe. La présence de cette personne-ressource de confiance devrait vous rassurer plutôt que vous inquiéter. Encore une fois, pour autant que vous soyez mentalement apte, vous aurez toujours le droit d’annuler cette nomination, de la modifier ou de vous priver d’un tel recours.

Leanne Kaufman :

Permettez-moi de vous poser une dernière question à ce sujet. Vous avez parlé de la procuration et du fait de vous glisser dans la peau de quelqu’un d’autre. Mais qu’en est-il de la personne-ressource de confiance ? Cette personne dispose-t-elle de l’autorité légale ou de la capacité d’apporter des modifications à un compte ou de poser des gestes de cette nature ?

Laura Tamblyn Watts :

Ce n’est pas le cas, et il s’agit là d’un aspect important. Pensez à cette personne comme à quelqu’un qui vous offre une paire d’yeux et une paire de bras supplémentaires qui peut vous venir en aide et vous soutenir. Cette personne ne peut apporter la moindre modification à votre compte. Elle ne peut intervenir de quelconque façon à l’égard de votre testament ou de vos documents de procuration. Elle ne peut prendre de décisions en votre nom. Cependant, elle peut être une personne vers laquelle il est possible de se tourner en cas de problème, et vous avez donné la permission à votre soutien financier, à votre conseiller en placement, à votre banquier de lui parler.

Leanne Kaufman :

Merci, Laura. Voilà qui a été extrêmement éclairant. Alors que nous nous apprêtons à terminer, pourriez-vous nous préciser, s’il n’y avait qu’une seule chose dont vous espériez que les personnes qui nous écoutent puissent la retenir, de quoi s’agirait-il ?

Laura Tamblyn Watts :

Merci. Pour ma part, je considère que cette question relève du contrôle périodique : vous payez vos impôts à une période donnée de l’année. Profitez-en pour vérifier en même temps vos documents de planification personnelle et ce qu’il en est de votre personne-ressource de confiance. Posez tous ces gestes simultanément, cela vous facilitera la vie.

Leanne Kaufman :

Merci beaucoup, Laura. La question de l’exploitation financière et notamment celle de nos concitoyens canadiens vieillissants en est une dont nous devons nous soucier à titre de société plutôt qu’elle ne concerne que ceux d’entre nous qui travaillent dans le secteur financier. Nous vous sommes vraiment reconnaissants de nous avoir fait part de vos réflexions et de vos connaissances dans ce domaine un peu nébuleux. Merci de nous avoir parlé de la procuration, des personnes-ressources de confiance ainsi que de tous les autres sujets que nous avons pu aborder ici aujourd’hui, en nous précisant pourquoi tout cela compte Au-delà de la richesse.

Laura Tamblyn Watts :

Merci.

Leanne Kaufman :

Vous pourrez en apprendre plus sur Laura en consultant son profil LinkedIn, en plus d’en découvrir plus sur CanAge à l’adresse canage.ca. Si vous avez aimé cet épisode et si vous souhaitez contribuer à appuyer notre balado, je vous invite à en faire part à d’autres personnes, en parler sur les médias sociaux, ou encore à donner une note et à rédiger une critique. Au plaisir de vous retrouver. Mon nom est Leanne Kaufman. Merci de vous être joints à nous.

Orateur final :

Qu’il s’agisse de planifier votre succession ou les besoins de votre famille ou de votre entreprise, ou de bien remplir votre rôle d’exécuteur testamentaire (appelé liquidateur au Québec) de la succession d’un être cher, nous pouvons vous guider, aplanir les difficultés et soutenir votre vision. Faites équipe avec RBC Trust Royal afin que les générations futures profitent longtemps de votre legs. Laissez un héritage, pas un fardeau™. Allez à rbc.com/trustroyal.

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