Marché Baissier (Bear Market) Juin 2022

22 juin 2022 | Alexander Petrov


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Alors que l’été approche, nous entrons dans l’hiver de l’investissement – le marché baissier (Bear Market).

Un « marché baissier » est un marché qui connaît une baisse de 20 % ou plus de son sommet. Nous appelons habituellement une baisse de moins de 20 % une « correction ». Une autre caractéristique c’est quand le déclin est généralisé et affecte la plupart, sinon tous les secteurs. Les éléments déclencheurs de ces déclins sont toujours uniques. Ceci nous donne toujours l’impression que « Cette fois, c’est différent ». Il est également important de savoir que les marchés baissiers ne coïncident pas nécessairement avec les récessions. Une récession est définie comme deux trimestres consécutifs de baisse de la croissance du PIB (Produit intérieur brut). Ce sont deux sujets distincts.
Voici deux points que les marchés baissiers et les récessions ont en commun : Ils sont toujours confirmés en observant le passé et ils ne peuvent pas être prévus de façon fiable à l’avance. Tenter de faire des prévisions est une conversation amusante pendant qu’on prend un verre, mais ne peut pas être la base d’une politique de placement.
 
Aperçu du marché depuis le début de l’année (au 21 Juin 2022)
  • S&P 500 (21.07%)
  • Dow Jones (16.30%)
  • Nasdaq (29.07%)
  • S&P TSX (8.95%)
  • Euro Stoxx 50 (20.01%)
  • VEA (19.84%)
  • XBB (14.91%)
 
(Données recueillies de FactSet le 21 Juin 2022 à 12h25)
 
L’élément déclencheur du marché baissier
Le marché boursier s’est très bien comporté au cours des dernières années. Nous avons eu un bref marché baissier de cinq semaines en mars 2020, au cours duquel le Dow Jones a diminué d’environ 37 %. Si vous vous souvenez, il y a eu une panique incroyable sur le marché, les banques centrales ont agi rapidement avec leur politique monétaire et des taux d’intérêt extrêmement bas (sans doute à l’excès). Ce bref marché baissier a été suivi d’une montée impressionnante en 2020 et 2021. Certains investisseurs se sont éloignés des données fondamentales et les valorisations de certaines entreprises ont été beaucoup plus élevées que ce que je considère réaliste. Entre-temps, les politiques covid restrictives ainsi que d’autres facteurs dans le monde ont engendré des problèmes de chaîne d’approvisionnement dans pratiquement toutes les industries. Comme je l’ai écrit il y a plus d’un an dans mon bulletin, l’inflation est une conséquence inévitable dans le cycle lorsque cette quantité d’argent a été imprimée, les taux d’intérêt réduits à des creux historiques tout en faisant face à des pénuries d’approvisionnement.
L’élément déclencheur actuel de ce marché baissier est l’inflation persistante et la crainte que les banques centrales augmentent leurs taux directeurs et que s<en suive une récession. La hausse des taux d’intérêt contribue à réduire la demande, mais elle ne résout pas le problème de l’offre et ne peut donc être le seul outil. Les gouvernements devront peut-être réfléchir à la façon d’encourager la production car la productivité est le moteur de l’économie.
Nous avons trouvé cet article rédigé par Eric Lascelles, Économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs, qui analyse en profondeur les données économiques actuelles.
 
 
Voici l’aperçu d’Éric pour ceux qui souhaitent un résumé des points de discussion. Si vous voulez lire en profondeur, veuillez cliquer sur le lien ci-dessus.
 
Aperçu
 
Cette semaine, le bulletin apporte des précisions sur plusieurs thèmes clés, soit l’inflation élevée, les tendances économiques, le risque de récession, les prochaines interventions des banques centrales, les chaînes logistiques et la Chine. Il traite également de la situation du Royaume-Uni au bord de la stagflation et des turbulences qui secouent les cryptomonnaies.
 
Faits positifs :
  • Les prix de certains produits ont baissé, ce qui est peut-être un signe précurseur d’un repli de l’inflation.
  • Plusieurs données objectives publiées récemment annoncent encore une croissance de l’économie.
  • On note une légère amélioration des chaînes logistiques et d’autres progrès semblent possibles.
Faits négatifs :
  • Aux États-Unis, l’inflation a encore été plus élevée que prévu le mois dernier.
  • Les banques centrales des pays développés semblent (une fois de plus) prêtes à dépasser les attentes en ce qui concerne les hausses des taux d’intérêt.
  • Après avoir amorcé un déconfinement, la Chine impose de nouveau des restrictions après qu’une augmentation des cas de COVID-19 a été enregistrée à Shanghai et à Beijing.
  • Les attentes des entreprises se sont considérablement détériorées au cours des derniers mois.
  • La probabilité d’une récession était déjà élevée, mais a encore augmenté.
Allons-nous vers une récession? Comment puis-je rester optimiste si c’est le cas?
Nous sommes peut-être déjà en pleine récession. Je crois que c’est un scénario probable, mais encore une fois, nous allons tous le découvrir en même temps. La hausse des taux d’intérêts peut réduire l’inflation, mais elle impacte la demande (les gens dépensent moins) et ne fait rien pour accroître la productivité. Voici un bref résumé des points de vue de Ray Dalio, l’un de mes penseurs préférés sur le sujet de la machine économique.
 
« En résumé, mes points principaux sont les suivants : 1) il n’y a rien que la Fed puisse faire pour lutter contre l’inflation sans créer de la faiblesse économique, 2) avec des actifs et des passifs d’emprunt aussi élevés qu’ils le sont et qui devraient augmenter en raison du déficit public, et la Fed qui vend également des dettes publiques, il est probable que la croissance du crédit privé devra se contracter, ce qui affaiblira l’économie, et 3) à long terme, la Fed tracera très probablement une voie médiane qui prendra la forme d’une stagflation. » – Ray Dalio
 
« La seule façon d’améliorer le niveau de vie à long terme est d’augmenter la productivité et ceci n’est pas le rôle des banques centrales. » – Ray Dalio
 
La bonne nouvelle par contre est que les marché boursiers regardent vers l’avant et les prix sont déjà escomptés en fonction du risque de récession en ce moment. Il est impossible de dire quand et où se trouve le fond mais le marché est efficace pour incorporer ces variables dans le prix sur une base prospective. Pour un investisseur à long terme, l’optimisme est la seule façon de penser qui concorde avec les faits. Le marché boursier est sur une ligne de tendance en constante hausse avec des corrections et des marchés baissiers temporaires sur cette ligne. Ces marchés baissiers offrent d’excellentes occasions d’achat.
 
Généralement, si le consensus est pessimiste (comme en ce moment), je deviens plus optimiste et opportuniste. Si le consensus est l’optimisme ou l’euphorie, j’ai tendance à devenir un peu plus prudent.
 
Historique des marchés baissiers (S&P 500)
Il y a eu un total de 28 marchés baissiers depuis 1928. La baisse moyenne était de -35,62 % et la durée moyenne était de 289 jours. Il y a une moyenne de 3,6 ans entre les marchés baissiers. (source : seeking alpha)
 
Dates
Decline Percentage
Length in Days
9/7/1929–11/13/1929
-44.67%
67
4/10/1930–12/16/1930
-44.29%
250
2/24/1931–6/2/1931
-32.86%
98
6/27/1931–10/5/1931
-43.10%
100
11/9/1931–6/1/1932
-61.81%
205
9/7/1932–2/27/1933
-40.60%
173
7/18/1933–10/21/1933
-29.75%
95
2/6/1934–3/14/1935
-31.81%
401
3/6/1937–3/31/1938
-54.50%
390
11/9/1938–4/8/1939
-26.18%
150
10/25/1939–6/10/1940
-31.95%
229
11/9/1940–4/28/1942
-34.47%
535
5/29/1946–5/17/1947
-28.78%
353
6/15/1948–6/13/1949
-20.57%
363
8/2/1956–10/22/1957
-21.63%
446
12/12/1961–6/26/1962
-27.97%
196
2/9/1966–10/7/1966
-22.18%
240
11/29/1968–5/26/1970
-36.06%
543
1/11/1973–10/3/1974
-48.20%
630
11/28/1980–8/12/1982
-27.11%
622
8/25/1987–12/4/1987
-33.51%
101
3/24/2000–9/21/2001
-36.77%
546
1/4/2002–10/9/2002
-33.75%
278
10/9/2007–11/20/2008
-51.93%
408
1/6/2009–3/9/2009
-27.62%
62
2/19/2020–3/23/2020
-33.92%
33
 
Il est facile de se décourager quand on voit des baisses à deux chiffres, mais l’histoire nous dit que les taureaux dépassent les ours à chaque fois.
 
« Timing du marché » VS « le TEMPS dans le marché»
La fausse idée classique que nous entendons souvent est la suivante : «Je vais quitter les marchés maintenant pendant que les choses sont incertaines et je vais y revenir lorsque les choses seront plus stables.» Cela semble logique en théorie, mais les prix sont plus bas lorsqu’il y a plus d’incertitude et les prix sont plus élevés lorsque les choses vont mieux. Agir sur cette pensée signifie que vous vendriez bas et acheter haut - créant ainsi la perte dont vous aviez peur en premier lieu. C’est le contraire de ce que vous devriez faire.
 
Faire le « timing du marché » est une proposition perdante. Ne me croyez pas sur parole, regardons quelques preuves historiques, gracieuseté de CI Global Asset Management.
 
Il y a deux points principaux à ce sujet:
  1. Les meilleurs et les pires jours dans le marché ont tendance à se produire dans une période groupée.
2. Si vous manquez certains des meilleurs jours dans le marché, vos rendements annualisés à long terme sont considérablement réduits.
Jetons un coup d’œil à « L’histoire des trois investisseurs » de RBC Gestion mondiale d’actifs.
 
 
 
Comment survivre un marché baissier?
Maintenir une diversification adéquate par région, par secteur et ne posséder que des entreprises fondamentalement saines et éviter les surpondérations. Si vous accumulez toujours des actifs, continuez à investir graduellement à des prix moindres dans le portefeuille de placements. Si vous avez un montant en espèces, je recommande également de rentrer graduellement dans le portefeuille de placements plutôt que de tout déployer en même temps. Si vous êtes à la retraite, nous vous aurions déjà conseillé d’avoir un ou deux ans de dépenses en espèces pour passer à travers les temps volatiles. Les marchés baissiers sont certes désagréables, mais qu’ils peuvent en réalité vraiment vous nuire si vous vendez sur la base de l’émotion.
 
L’investissement est essentiellement un reflet de la vie en général. Le succès vient à ceux qui surmontent l’adversité et restent optimistes lorsque la plupart des gens abandonnent. Sur le plan factuel, le comportement des investisseurs est le facteur déterminant entre le succès et l’échec – et non le marché baissier.
 
Alexander et le Groupe Gestion de Patrimoine Petrov
 
PS. Nous acceptons un nombre limité de nouveaux clients au cours d’une année donnée et nous travaillons principalement par recommandation. Dites-nous s’il y a quelqu’un que vous connaissez qui a besoin d’aide en cette période de volatilité.