Le prix de l'énergie : réduction de la facture d'électricité carboneutre du Canada

九月 20, 2022 | Colin Guldimann


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Le Canada est-il prêt à faire face à une hausse de 50 % de la consommation d'électricité au cours de la prochaine décennie ? C'est un défi de taille, même improbable au rythme où les décisions sont prises à l'heure actuelle.

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Le prix de l’énergie est le dernier bulletin de la série sur le climat des groupes Services économiques et Leadership avisé de RBC. Il fait suite au rapport phare de l’équipe, Une transition à 2 billions de dollars. Cette série sur le climat vise à informer et à donner des idées pour assurer la prospérité du Canada ; elle appuie également l’engagement de RBC à défendre des solutions climatiques intelligentes, un pilier clé de la Stratégie climatique RBC. Son électricité propre sera la pierre angulaire de l’économie carboneutre. Il sera essentiel au cours de la prochaine décennie de développer adéquatement le réseau électrique carboneutre du Canada.

Le Canada est-il prêt à faire face à une hausse de 50 % de la consommation d’électricité au cours de la prochaine décennie ? C’est un défi de taille, même improbable au rythme où les décisions sont prises à l’heure actuelle. Ajoutez à cela une autre complexité : nous nous sommes engagés à établir un réseau carboneutre d’ici 2035, mais le gaz naturel continue de présenter un argument convaincant en matière d’économie et de fiabilité.

La situation est devenue urgente en Ontario, le moteur économique du Canada, qui connaîtra des pénuries d’énergie dès 2026, et qui doit décider entre diverses sources d’énergie, y compris l’élimination totale du gaz de son réseau. D’autres provinces devront aussi bientôt prendre de telles décisions difficiles et coûteuses d’ici dix ans. Si elles se trompent, le Canada pourrait subir le même sort que l’Europe et être aux prises avec un réseau inadapté et peu sûr en matière d’énergie qui fait grimper les factures des consommateurs.

Il n’y a pas un moment à perdre, d’autant plus que les États-Unis et d’autres concurrents envisagent une décarbonisation rapide de leurs infrastructures énergétiques à la suite de la crise énergétique déclenchée par la Russie.

Le Canada ne devrait pas se contenter de leur emboîter le pas, il doit accélérer l’expansion de son réseau électrique ou risquer de prendre du retard dans une nouvelle course au réseau carboneutre.

Voici l’ampleur du défi que devront relever nos décideurs au cours des trois prochaines décennies :

Principales conclusions

L’énergie éolienne et solaire devraient être les principaux ajouts au réseau canadien à court terme, mais d’autres sources ont un rôle à jouer. Les décideurs devront gérer les coûts liés aux fluctuations de l’énergie éolienne et solaire en tirant parti de l’éventail d’options à notre disposition.

Le gaz naturel est inévitable dans le bouquet énergétique à court et à moyen terme. Le maintien des centrales au gaz existantes au moins jusqu’en 2035 est probablement la meilleure façon de relever les défis à court terme, tandis que nous tentons de favoriser une transition en douceur vers un réseau carboneutre.

L’Ontario sera la première à faire face à ce dilemme. La province pourrait connaître des pénuries d’énergie dès 2026, surtout à l’échéance des contrats des centrales d’énergie renouvelable et des centrales au gaz. Dans les années 2030, la demande accrue nous obligera à choisir entre de nouvelles centrales au gaz naturel en misant sur la capture du carbone, l’expansion du nucléaire ou de l’hydroélectricité ou miser tout sur l’énergie éolienne, solaire et le stockage.

L’Alberta et la Saskatchewan font aussi face à des choix difficiles. Les Prairies peuvent tabler sur leurs excellentes ressources solaires et éoliennes, mais le rôle important qu’a joué le charbon signifie que les producteurs prévoient se convertir au gaz à court terme. La question est de savoir combien de temps ces centrales et toute nouvelle centrale au gaz seront exploitées ; un débat plus politique compte tenu de l’abondance de gaz dans la région.

Le Canada a le choix entre une électricité carboneutre moins chère ou fiable, mais il lui sera difficile d’avoir les deux. Un projet d’énergie éolienne ou solaire coûte 40 $ US par MWh, contre 60 $ US par MWh pour l’énergie au gaz. Ajoutez 70 $ de plus par MWh pour une centrale au gaz équipée d’un système de captage du carbone, ou 230 $ par MWh pour la petite part d’énergie renouvelable que nous devons stocker par batteries, et l’énergie électrique et nucléaire commencent à devenir intéressantes même si elles sont plus chères.

Les tarifs d’électricité pourraient augmenter de 30 %. Parallèlement à la hausse des factures d’électricité, les dépenses globales en énergie des consommateurs diminueront à mesure que les véhicules électriques et les pompes à chaleur résidentielles plus efficaces remplaceront les voitures à essence et les générateurs d’air chaud à gaz naturel.1

Le nucléaire doit jouer un rôle dans le réseau canadien résilient aux changements climatiques. Notre modélisation montre qu’un réseau qui intègre et table sur le nucléaire (et l’hydroélectricité) pourrait être plus abordable. Un réseau ne reposant que sur l’énergie renouvelable avec stockage par batteries pourrait faire grimper les coûts annuels de 7 milliards de dollars, tandis que la hausse serait réduite d’environ de moitié dans le cas d’un réseau plus diversifié.

L’hydroélectricité est l’atout du Canada. La source sans émission peut servir d’énergie de base et les réservoirs peuvent pallier les approvisionnements intermittents en énergie éolienne et solaire. Exclure les projets hydroélectriques du réseau parce qu’on les juge actuellement chers – compte tenu du temps qu’ils prennent à construire – risque d’éliminer une source rentable et durable à long terme.

 

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