Ce rapport fait partie de la série Nouvelle normalité, nouvelles occasions, dans le cadre de laquelle nous examinons les tendances à long terme qui se profilent pour l’après-COVID-19. La série portera sur divers thèmes qui se dégagent en raison de la distanciation sociale, du télétravail, des avancées en soins de santé, de l’engagement des sociétés et des changements généraux dans la société. Nous croyons qu’il est essentiel de définir ces tendances et de comprendre leurs conséquences sur les placements pour mieux aborder l’avenir. D’autres rapports seront publiés au cours des prochains mois.
Le poids de la COVID-19
Partout dans le monde, les gens sont probablement las d’être emmurés et ont hâte de sortir et de s’activer. Toutefois, dans la plupart des cas, les personnes demeurent confinées à leur domicile en raison des restrictions antérieures en matière d’abri sur place et des règles et directives de distanciation sociale pour combattre la COVID-19 et en limiter la propagation.
Au fil de l’hiver, les casse-tête, le papier hygiénique et le désinfectant ont disparu des étagères réelles et virtuelles à la vitesse de l’éclair. De plus, les produits alimentaires et de cuisson ont sans doute aussi été stockés à un rythme sans précédent, car les gens avaient grand besoin d’aliments réconfortants dans un nouveau contexte d’isolement relatif. Ce stockage d’articles dans les garde-manger semble avoir eu au moins une grande conséquence : un surcroît de consommation. Dans un sondage mené auprès de 2 000 adultes, Nutrisystem a constaté que 76 % d’entre eux admettent avoir pris jusqu’à sept kilogrammes depuis le début des mesures de précaution liées à la COVID-19. Deux facteurs semblaient être en cause : il était difficile de sortir en hiver et un grand nombre de gymnases étaient fermés en raison des restrictions découlant de la COVID-19. Beaucoup ont rouvert depuis, mais la peur des microbes a empêché de nombreux consommateurs de renouveler leur adhésion. Le 23 juillet, TD Ameritrade a annoncé que selon un sondage mené auprès de 2 009 adultes de 24 ans et plus, 59 % d’entre eux n’avaient pas l’intention de renouveler leur abonnement à un centre de conditionnement physique une fois la pandémie terminée. Cinquante-six pour cent des répondants ont affirmé qu’ils avaient découvert pendant la pandémie des façons moins coûteuses de faire de l’exercice et d’adopter des modes de vie plus sains.
Bien qu’il existe de nombreuses applications de conditionnement physique sur les téléphones intelligents et que des séances d’entraînement soient diffusées en continu sur d’autres appareils à écran, l’utilisation de l’équipement à la maison a également gagné en popularité. Les nouvelles entreprises abondent, et même lululemon athletica inc. prend cette tendance plus au sérieux, le fabricant de vêtements sport chics ayant conclu l’acquisition de Mirror, société de conditionnement physique interactif à domicile par abonnement, le 7 juillet. Selon lululemon, 64 % de ses clients ont participé à des entraînements numériques à la maison avant la pandémie, tandis que 75 % l’ont fait pendant la pandémie, et que 86 % ont utilisé des appareils à domicile et affirmé qu’ils avaient l’intention de s’en servir autant ou plus qu’avant l’épidémie de COVID-19. Grâce à un modèle d’affaires semblable, Peloton Interactive, Inc. compte 886 100 abonnés à l’activité physique connectés.
Nidification et jardins COVID-19
Hors des lieux de travail et des salles d’entraînement, les gens semblent privilégier des passe-temps tant anciens que nouveaux, dont beaucoup sont axés sur la maison.
L’intérêt actuel pour le jardinage est probablement sans précédent, ou à tout le moins, à un sommet historique récent. Scotts Miracle-Gro Company a récemment publié des résultats indiquant que les ventes du segment de la consommation aux États-Unis se sont accrues de 21 % d’une année sur l’autre au troisième trimestre de son exercice (terminé le 27 juin) et de 50 % depuis le début de l’année. La direction a noté que 30 % des activités de jardinage comestible provenaient de consommateurs qui font leurs premières armes dans ce domaine ou qui y reviennent après l’avoir délaissé. Le chef de la direction a rappelé aux investisseurs que l’avantage du créneau de la société pour le bien-être psychologique et physique des gens n’avait jamais été aussi évident qu’en 2020. Reuters a cité le président de la société de semences W. Atlee Burpee & Co., qui a déclaré que la société avait réalisé en mars dernier des ventes de semences sans précédent depuis sa création il y a 144 ans. Les données du Census Bureau des États-Unis indiquent que les ventes de matériaux de construction, d’équipement de jardinage et de fournitures ont augmenté de 7,1 % d’une année sur l’autre entre janvier et mai 2020, tandis que les ventes totales de services de détail et de restauration ont diminué de 4,6 %.
D’autres entreprises fournissant des articles de bricolage pour la décoration, la réparation et la rénovation de domiciles continuent d’obtenir de solides résultats, car de nombreuses personnes restant à la maison cherchent à améliorer leur environnement. Home Depot, Inc. a enregistré une croissance des ventes de 7 % d’une année sur l’autre au dernier trimestre, comparativement à environ 11 % pour Lowe’s Companies, Inc.
Les meilleurs amis de l’homme (et de la femme) sont en forte demande
Étant plus souvent à la maison, de nombreuses personnes ont adopté des animaux de compagnie. Le 10 avril, The Wall Street Journal a traité de l’explosion de la demande d’animaux domestiques dans un article intitulé Coronavirus Panic Buying :Puppies. Selon un guide de 2017-2018 intitulé Pet Ownership & Demographics Sourcebook, l’American Veterinary Medical Association estime que plus de 48 millions de foyers possèdent au moins un chien et que 32 millions de foyers hébergent un chat. Malgré le réconfort qu’elle apporte, la propriété d’animaux de compagnie, ainsi que les dépenses connexes, forme depuis quelques années une catégorie en plein essor qui résiste assez bien à la récession.
Total des dépenses annuelles aux États-Unis pour animaux de compagnie
Milliards de dollars
Sources : RBC Marchés des Capitaux, formulaire S-1 de Chewy, Packaged Facts
Cette catégorie a pris de l’expansion au cours de la dernière récession, alors que de nombreux types de dépenses ont diminué. Cette résilience est corroborée par un rapport annuel du détaillant en ligne d’animaux de compagnie Chewy, qui mentionne ce qui suit : selon le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, rien qu’en 2010, les dépenses consacrées au divertissement, à la nourriture, au logement et aux vêtements et services ont chuté respectivement de 7,0 %, de 3,8 %, de 2,0 % et de 1,4 % aux États-Unis, tandis que d’après l’American Pet Products Association, les dépenses pour animaux de compagnie ont augmenté de 6,2 %. Selon le formulaire S-1 déposé par Chewy auprès de la SEC avant son introduction en bourse, le secteur des animaux de compagnie aux États-Unis a bénéficié en 2017 de dépenses totales de 70 milliards de dollars et devrait croître à un taux annuel composé de 4,2 % de 2017 à 2022. Environ 42 % des dépenses sont consacrées à la nourriture et aux gâteries pour animaux de compagnie, environ 25 % aux frais de vétérinaire, et le reste à d’autres catégories, comme le toilettage, la pension et l’assurance (selon la société de santé animale Zoetis, seulement de 2 % à 3 % des animaux de compagnie américains sont assurés).
Nouvelle normalité
Des perturbations soudaines dans nos vies peuvent entraîner des changements durables. Certains aspects de l’existence qui nous ont manqué à nous tous reviendront inévitablement au fil du temps, mais nous nous attendons à ce que les changements mentionnés ci-dessus soient de nature permanente, même advenant un scénario optimiste dans lequel des vaccins et des traitements contre la COVID-19 seraient mis au point.
This article was originally published on Aug. 18, 2020
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