La nouvelle série « Choisir une spécialité médicale » vous aidera à en apprendre davantage sur chaque spécialité et à déterminer laquelle correspond le mieux à vos valeurs, à vos intérêts et à vos aptitudes.
La plupart des gens pensent à tort que le rôle d'un anesthésiste se limite à « endormir » les patients. Or, l'anesthésiste est responsable d'apaiser la douleur des patients et d'assurer leur sécurité, avant, pendant et après une intervention chirurgicale.
« La vie des patients repose littéralement entre nos mains, dit la Dre Dolores McKeen, chef du service d'anesthésie obstétricale au IWK Health Centre à Halifax et présidente de la Société canadienne des anesthésistes. Nous prenons le contrôle de tous les aspects de leurs fonctions corporelles : fréquence cardiaque, respiration et conscience. »
Voici à quoi ressemble la vie d'un médecin spécialisé dans cette discipline difficile, mais gratifiante.
Journée typique d'un anesthésiste
En général, les anesthésistes travaillent dans la salle d'opération, bien qu'ils puissent également travailler dans des cliniques de gestion de la douleur chronique, dans des unités de travail et d'accouchement, dans des unités de soins intensifs ou dans des cliniques d'évaluation préopératoires.
« Une journée dans la salle d'opération commence habituellement dès 7 h 30, et vous pouvez devoir vous occuper de trois à sept chirurgies par jour, explique la Dre McKeen. En général, vous interviendrez sur le même type de chirurgie tout au long de la journée. Par exemple, si vous êtes affecté à une liste de patients en orthopédie, vous interviendrez uniquement sur des chirurgies orthopédiques ce jour-là, comme le remplacement d'un genou ou d'une hanche. Si vous êtes affecté à une liste de patients en ORL (oreilles, nez, gorge), vous interviendrez sur des actes médicaux comme l'ablation des amygdales et la chirurgie de la glande thyroïde. »
Certains anesthésistes enseignent et font de la recherche en plus de leur travail clinique. La Dre McKeen, par exemple, travaille deux jours par semaine en salle d'opération et fait également du travail de recherche et d'administration. En tant que professeure titulaire, elle passe deux jours par semaine à rédiger des rapports de recherche qui sont publiés dans des revues médicales et siège aussi aux comités d'hôpitaux et d'universités.
Spécialisée en anesthésiologie obstétricale, elle travaille également dans une unité de naissance où elle administre des injections épidurales aux femmes qui accouchent pour soulager leur douleur et où elle pratique l'anesthésie des patientes qui vont subir une césarienne.
À qui convient l'anesthésiologie ?
« Cette spécialité constitue un bon choix pour les étudiants qui aiment la physiologie et la pharmacologie. En effet, nous administrons un médicament et en constatons immédiatement les effets, comme une augmentation de la fréquence cardiaque, une diminution de la tension artérielle ou l'élimination de la douleur », indique la Dre McKeen.
L'anesthésiste exige également une coordination main-œil et une dextérité remarquables pour être en mesure de réaliser rapidement des interventions techniques complexes, comme insérer des tubes dans les voies respiratoires, poser un cathéter dans une veine profonde du cou ou injecter un anesthésique local autour d'un gros nerf repéré au moyen d'un appareil à ultrasons pour engourdir un membre entier en vue d'une chirurgie.
Bien que certains aspects du rôle de l'anesthésiste soient prévisibles, celui-ci doit parfois prendre soin de patients gravement malades dont la vie est en danger. « Il faut alors être en mesure de poser promptement un diagnostic et de prendre des décisions avec diligence dans un contexte extrêmement stressant », dit la Dre McKeen.
L'anesthésiste doit également être prêt à travailler de longues heures. « La plupart de mes collègues anesthésistes travaillent de 50 à 60 heures par semaine, affirme la Dre McKeen. Nous travaillons également souvent au moins un week-end par mois et effectuons beaucoup de gardes. Nous passons parfois toute la nuit dans un hôpital pour y effectuer des interventions chirurgicales d'urgence. La plupart des anesthésistes, en plus de travailler au moins un week-end par mois, sont souvent de garde de deux à quatre nuits par mois. »
Que faut-il pour devenir anesthésiste ?
Pour devenir anesthésiste, il faut généralement faire quatre années d'études de premier cycle en médecine, puis poursuivre une formation postdoctorale de cinq ans (un an de formation clinique de base et quatre ans de formation approuvée par le Collège royal).
Si vous voulez vous surspécialiser, en anesthésiologie obstétrique, en anesthésiologie cardiaque ou en anesthésie pédiatrique, par exemple, prévoyez de une à deux années d'études additionnelles.
Quel est le salaire annuel d'un anesthésiste au Canada ?
L'anesthésiologie est une spécialité médicale qui mérite de s'y attarder, car elle fait partie des plus recherchées au Canada. Le salaire brut moyen d'un anesthésiste est de 431 000 $ par année.
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Pourquoi envisager de se spécialiser dans l'anesthésie ?
L'anesthésiste n'interagit que très peu avec ses patients, mais il joue un rôle essentiel dans leurs soins médicaux. « Nous rencontrons les patients 20 minutes avant de les endormir par anesthésie générale, explique la Dre McKeen. Il s'agit d'une énorme responsabilité. »
La demande en anesthésistes devrait augmenter à l'avenir, car « près de 40 % des médecins qui travaillent déjà sur le terrain approchent de la retraite. »
De nombreux anesthésistes considèrent également que leur spécialité est très gratifiante. « Nous offrons aussi des soins pendant des moments de bonheur intense, comme la naissance d'un bébé. C'est vraiment un privilège de vivre ces moments précieux avec les gens. »
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Autres ressources :
- L'Association médicale canadienne – Anesthésiologie
- Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada – Formation requise pour devenir anesthésiste
- Société canadienne d'anesthésiologie (SCA)
Cet article a été publié pour sur le site RBC Soins de santé - Conseils et apprentissage.