Mise à jour bimensuelle - 2 juin 2023

02 juin 2023 | Sylvain Labrecque


Partager

Nos pensées vont à tous ceux qui ont été touchés par les nombreux incendies de forêt qui ont ravagé les provinces d’un bout à l’autre du pays.

En ce qui concerne les placements, les investisseurs se sont préoccupés du plafond de la dette des États-Unis, comme prévu. Heureusement, un accord a été conclu et un projet de loi a été adopté par le Congrès, ce qui permet aux États-Unis de gagner du temps avant que la question ne ressurgisse (en 2025). Ainsi, la plupart des investisseurs ont pu se concentrer à nouveau sur les enjeux fondamentaux. Compte tenu de ce qui précède, nous vous proposons quelques points saillants tirés des résultats récents des banques canadiennes.

Nous faisons périodiquement le point sur les banques canadiennes, car leur pondération dans le marché boursier national demeure de loin la plus importante. À bien des égards, il est difficile de se prononcer sur les actions canadiennes sans se pencher sur le secteur bancaire. Plus important encore, les banques jouent le rôle de principaux prêteurs pour les consommateurs, les ménages et les entreprises dans l’ensemble du pays. Par conséquent, leurs résultats d’exploitation et les commentaires des dirigeants peuvent nous donner un aperçu de la santé de l’économie.

Comme toujours, il y a eu des points positifs et négatifs concernant les bénéfices de chaque banque au cours des dernières semaines. Toutefois, ceux-ci ont été décevants dans l’ensemble. Les tendances en matière de crédit demeurent la principale préoccupation des investisseurs. Lorsque les banques prévoient que leurs clients pourraient avoir plus de difficultés à rembourser leurs prêts à l’avenir, elles ont tendance à mettre de côté des capitaux (souvent appelés « provisions ») pour absorber les pertes prévues sur prêts. La plupart des investisseurs s’attendent à ce que les banques canadiennes augmentent régulièrement leurs provisions pour faire face à un contexte de plus en plus difficile. En moyenne, les banques l’ont bel et bien fait, mais les hausses enregistrées à ce jour sont nettement en deçà de la fourchette des attentes. En outre, les équipes de direction n’ont pas encore émis de signes indicateurs importants sur les pertes potentielles dans des domaines comme les prêts hypothécaires ou les prêts commerciaux. En résumé, les mesures adoptées et les commentaires formulés à ce jour laissent croire que les banques canadiennes se préparent à une détérioration généralisée et notable des tendances du crédit, sans toutefois l’avoir constatée.

Bien que les problèmes de crédit soient supportables jusqu’à présent, les banques sont actuellement confrontées à un bon lot de défis. Tout d’abord, la croissance des revenus s’avère difficile. Les banques génèrent des revenus de diverses manières, mais la hausse des prêts et les marges nettes d’intérêt en constituent deux sources majeures. Dans le premier cas, un ralentissement est observé en raison de la baisse de la demande de prêts. Cette situation n’est pas surprenante : puisque les taux d’intérêt ont augmenté, il est plus coûteux pour les consommateurs et les entreprises d’emprunter de l’argent. Parallèlement, les marges nettes d’intérêt ont profité de la hausse des taux au cours de l’année écoulée, car les banques ont pu revoir la tarification de leurs prêts plus rapidement que celle des dépôts de leurs clients. Cet avantage s’est estompé maintenant que la Banque du Canada a décidé de faire une pause.

Le deuxième défi à relever par les banques se situe au niveau des dépenses. Les banques ont beaucoup dépensé, que ce soit pour embaucher de nouveaux talents, pour investir dans la technologie, pour procéder à des acquisitions ou pour engager d’autres dépenses discrétionnaires. Cependant, ces dépenses sont examinées de près par les investisseurs et les équipes de direction ont reconnu qu’elles avaient l’occasion de mieux gérer les dépenses face à la faible croissance des revenus.

Dans l’ensemble, il ressort des résultats et des commentaires des banques que le contexte devient de plus en plus délicat, mais que les problèmes de crédit qui préoccupent les investisseurs ne se sont pas encore concrétisés. Néanmoins, nous croyons que l’arrivée du cycle à un tournant n’est qu’une question de temps et que la situation générale se compliquera alors pour l’économie et le marché boursier. Entre-temps, en ce qui a trait aux banques elles-mêmes, nous sommes d’avis qu’elles sont bien capitalisées et qu’elles continuent de se préparer à ce qui les attend. Les investisseurs doivent faire preuve de patience à l’égard du secteur, mais ils peuvent toujours compter sur les banques pour obtenir des revenus réguliers.

N’hésitez pas à communiquer avec nous si vous avez des questions.