Le tour du monde en 80 secondes

01 août 2025 | Le Conseiller – été 2025


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Le tour du monde en 80 secondes

Canada

L’économie s’est avérée plus vigoureuse que prévu au cours des derniers mois du premier trimestre et au début du deuxième, de nombreuses entreprises ayant devancé leurs achats à l’importation et leurs ventes à l’exportation avant la mise en œuvre des droits de douane de représailles sévères attendus de la Maison-Blanche de Donald Trump. Les récents pourparlers n’ayant pas abouti à une entente avant la date limite du 1er août imposée par l’administration Trump, le Canada s’est vu imposer des droits de douane de 35 % sur toutes ses exportations non conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), tandis que les surtaxes visant déjà des produits clés (y compris les automobiles, l’énergie, l’aluminium et l’acier) restent en vigueur. Les droits de douane et l’incertitude créée par les décisions commerciales erratiques du président Trump ont jeté un froid sur la capacité des entreprises à prévoir les achats, les ventes et même les conditions économiques pour les mois à venir – et ont donc plombé les dépenses et les embauches. Cette situation devrait donner lieu à une croissance du PIB inférieure à la normale en 2025 (1,2 % selon notre estimation), et même une croissance encore plus faible de 1 % l’an prochain. Étonnamment, en juin, le taux de chômage a baissé légèrement. Plus de 80 000 emplois ont été créés, bien que bon nombre d’entre eux soient à temps partiel (ce qui témoigne peut-être de la réticence des employeurs à embaucher à cause des droits de douane, ou en prévision de ceux-ci et de leurs répercussions). L’élection du premier ministre Mark Carney en avril a suscité un certain optimisme quant aux perspectives de croissance à long terme du pays, et le gouvernement s’est employé à rapidement mettre en œuvre une législation et des projets favorables à la croissance, de même qu’à augmenter les dépenses, notamment en matière de défense. Soutenus par les secteurs des matières (en particulier de l’or), de la consommation discrétionnaire, de la consommation de base et de la finance, les marchés canadiens ont fait belle figure après leur repli d’avril, surpassant l’indice S&P 500 au cours de l’année écoulée. Dans les mois à venir, les marchés devraient bénéficier de l’approche plus accommodante de la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt que celle de la Réserve fédérale américaine, plus ferme. Cela dit, nous croyons que la Banque du Canada attendra que la situation économique se clarifie avant de procéder à de nouvelles baisses de taux.

 

États-Unis

Malgré les craintes d’une récession rapide, ou d’une faible croissance, en raison des droits de douane du président Trump, dans l’ensemble, l’économie américaine tient toujours le coup. Si le PIB s’est contracté au premier trimestre, surtout parce que les importateurs avaient fait des réserves en prévision de l’instauration des droits de douane réciproques, il a rebondi au deuxième trimestre, ce qui a donné lieu à une croissance modérée pour le premier semestre de l’année. La croissance de l’emploi a commencé à s’essouffler. Les données de juillet sur le secteur non agricole ont été étonnamment peu élevées et les chiffres sur l’emploi de mai et de juin ont été fortement revus à la baisse, ce qui fait craindre un ralentissement marqué au second semestre. Quoi qu’il en soit, un optimisme prudent persiste quant au fait que les droits de douane imposés par M. Trump ne provoqueront pas une flambée dangereuse de l’inflation. Par ailleurs, les ventes au détail, un aspect crucial de l’économie américaine, ont mieux résisté que prévu, et ce, en dépit des signes précurseurs d’une baisse considérable des dépenses de consommation en juillet. Les États-Unis (et le monde) sont toujours en train de jauger l’impact des droits de douane annoncés le 1er août (en plus des autres), même si des joueurs clés, notamment l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud ont réussi à conclure des accords avec le gouvernement américain. Malgré ces défis, de nombreuses grandes sociétés américaines cotées en bourse demeurent optimistes, mais prudentes dans leurs perspectives. L’indice S&P 500 s’est remis de sa chute d’avril et enregistre maintenant de solides gains en cumul annuel, même s’il demeure à la traîne de ses pairs canadiens et européens. Le marché a maintenant tourné son attention vers la prochaine décision, prévue en septembre, de la Réserve fédérale concernant les taux d’intérêt. Nombreux sont ceux qui pensent qu’elle va les baisser à ce moment-là et peut-être même une deuxième fois avant la fin de l’année. 

 

Europe

Malgré la vigueur de ses marchés boursiers ces derniers mois, l’économie européenne continue d’afficher une croissance modérée. En effet, elle se prépare à subir les répercussions des droits de douane américains, même si elle a réussi à conclure un accord avec Washington. La Grande-Bretagne s’est entendue avec les États-Unis avant l’Union européenne, mais la croissance y reste anémique et le chômage, en hausse. L’Allemagne, la plus grande économie de la région, a enfin commencé à montrer des signes de sortie de son marasme, alors que son nouveau gouvernement de centre droit s’efforce de tirer parti des déficits budgétaires pour relancer l’économie. De nombreux grands pays européens accroissent également leurs dépenses militaires, alors que les États-Unis cherchent à se désengager de la protection de l’Europe et craignent une Russie de plus en plus revancharde et belliqueuse. Avec l’inflation qui ralentit et l’emploi qui reste ferme, l’optimisme grandit quant à la capacité de la Banque centrale européenne de continuer à réduire le coût d’emprunt, ce qui améliorera encore les perspectives de croissance.

 

Marchés émergents

En raison des craintes de guerre commerciale et de droits de douane, la demande mondiale devrait s’affaiblir tout au long de 2025 et en 2026, ce qui entraînera une baisse de la demande de biens et services des marchés émergents. Cette situation risque également d’avoir un impact sur les dépenses d’investissement, ce qui se traduira par une croissance plus faible que prévu pour les économies émergentes du monde entier. Toutefois, la baisse du dollar américain pourrait enfin favoriser les exportations vers les États-Unis et réduire le fardeau de la dette libellée en dollars américains. De nombreux pays émergents se sont empressés de conclure des accords commerciaux avec les États-Unis avant le 1er août afin d’échapper aux droits de douane réciproques. À quelques exceptions près, la plupart d’entre eux n’y sont toutefois pas parvenus et subiront désormais les conséquences des surtaxes plus élevées. L’un des points positifs pour les pays émergents a été le solide rendement de leurs marchés boursiers, qui s’inscrit dans une dynamique favorable pour le reste de l’année. La Chine continue de s’efforcer de surmonter les droits de douane et les restrictions commerciales des États-Unis, et dans le cadre d’un accord entre le président Trump et le président Xi, elle a pu réduire temporairement les droits de douane qui lui ont été imposés récemment. Il est à noter que les échanges commerciaux entre la Chine et les États-Unis ont à peine évolué au cours des 15 dernières années, tandis que les exportations de la Chine vers le reste du monde ont augmenté de 80 %. Les États-Unis ont donc un moins grand pouvoir de négociation qu’auparavant et pourraient devoir faire des compromis avec leur rivale, deuxième économie en importance au monde.


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