Sommaire exécutif: La préservation de l’ACEUM est essentielle sur le plan économique pour le Canada

13 octobre 2025 | Revue trimestrielle des représentants-conseils - automne 2025


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Dans cet épisode d’Opinion éclairée, Tasneem Azim-Khan, stratégiste en chef, Placements, à RBC PH&N Services-conseils en placements, présente deux analyses importantes et opportunes : la première porte sur les négociations à venir de l’ACEUM 2.0, et la seconde, sur la Réserve fédérale américaine.

Un drame commercial aux enjeux élevés se déroule, alors que des liens économiques vitaux sont en jeu

Le rideau se lève sur ce qui s’annonce être l’une des négociations commerciales les plus lourdes de conséquences dans l’histoire de l’Amérique du Nord. Alors que des discussions officielles sur la révision de l’ACEUM se profilent à l’horizon avant la date limite de juillet 2026, le Canada se trouve dans une situation diplomatique délicate qui pourrait modifier profondément son avenir économique.

Les enjeux ne pourraient être plus élevés. L’ACEUM sert actuellement de bouclier économique au Canada, étant donné qu’environ 90 % des importations américaines en provenance du Canada sont restées exemptes de droits de douane au deuxième trimestre de 2024 – ce qui constitue une protection essentielle à un moment où les taux moyens des droits de douane américains sont passés de moins de 3 % à près de 15 %, leur plus haut niveau depuis les années 1930. En raison de cette protection, le taux effectif des droits de douane du Canada demeure entre 2 % et 5 %, un avantage concurrentiel qui pourrait disparaître si les négociations achoppaient.

Le Canada a déjà commencé à faire des concessions stratégiques pour aplanir les obstacles à venir, augmentant les dépenses militaires et renforçant la sécurité frontalière, abolissant la taxe sur les services numériques pour les principales sociétés technologiques américaines et éliminant les droits de douane de représailles sur les biens qui sont conformes à l’ACEUM. Ces décisions répondent aux principales préoccupations de l’administration Trump, mais de plus grandes batailles se profilent à l’horizon.

Il faut s’attendre à des débats houleux sur le système de gestion de l’offre du Canada concernant les produits laitiers, les œufs et la volaille, qui fait depuis longtemps l’objet de critiques aux États-Unis. L’administration Trump pourrait aussi chercher à faire passer le contenu nord-américain des voitures au-delà du seuil actuel de 75 %, exiger que certaines parties des véhicules contiennent des pièces fabriquées aux États-Unis et remettre en question le caractère perçu comme « insulaire » du secteur bancaire canadien.

La dimension géopolitique ajoute un autre niveau de complexité. Étant donné que la Chine se trouve résolument dans la mire de Washington, les États-Unis pourraient tirer parti de la clause d’« économie non marchande » de l’ACEUM pour réduire davantage les investissements chinois en Amérique du Nord. Le Canada pourrait donc être contraint de choisir entre ses objectifs de diversification et le maintien de relations commerciales cruciales avec les États-Unis.

Fait intéressant, la préservation de l’ACEUM revêt aussi une importance énorme pour les États-Unis. L’accord exempte de droits de douane 95 % des biens américains exportés au Canada, qui représente le premier marché d’exportation de 32 États américains. En cas d’élimination des exemptions prévues par l’ACEUM, les taux moyens des droits de douane américains pourraient atteindre 20 %, ce qui imposerait des frais considérables aux importateurs et consommateurs américains.

Pour couronner le tout, la Cour suprême se prononcera bientôt sur la légalité du pouvoir d’imposition de droits de douane généralisés de M. Trump, ce qui pourrait entraîner le remboursement de dizaines de milliards de dollars de droits perçus et transformer l’ensemble du paysage commercial.

Si l’histoire envoie des signaux contradictoires, par exemple l’instabilité du style de négociation du président Trump par opposition à sa renégociation réussie de l’ALENA, les incitatifs politiques pourraient favoriser la conclusion d’un accord. À l’approche des élections de mi-mandat américaines à l’automne 2026, M. Trump voudra probablement se targuer d’un accord « victorieux » auprès de sa base électorale.

Les prochains mois s’annoncent marqués par la volatilité des marchés et l’incertitude économique, mais la logique fondamentale de l’intégration de l’économie nord-américaine reste de mise pour les trois pays.

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