L’expression « en territoire inconnu » est surutilisée, mais nous croyons qu’elle décrit bien le cycle économique actuel qui, en juillet 2019, est devenu le plus long depuis la Seconde Guerre mondiale. Bien que la phase d’expansion tire à sa fin, elle pourrait s’avérer plus longue qu’à l’habitude, comme ce fut le cas des phases du début et du milieu du cycle.
Selon nous, les politiques monétaires accommodantes adoptées par les banques centrales en 2019 et les mesures de stimulation budgétaire supplémentaires devraient permettre à la plupart des pays développés d’afficher une croissance en 2020, et même par la suite. Les sociétés devraient donc dégager de plus gros bénéfices, et augmenter les dividendes et les rachats d’actions. Nous croyons que les cours des actions suivront eux aussi cette tendance. Néanmoins, compte tenu des indicateurs de récession qui incitent à la prudence, nous tolérons moins les portefeuilles affichant une surpondération ou une pondération supérieure à la cible dans les actions. Les investisseurs ne devraient pas relâcher leur vigilance.
Nous sommes aussi en « territoire inconnu » à un autre égard : les taux d’intérêt très bas sont susceptibles de persister. En effet, des titres de créance représentant pas moins de 17 billions de dollars étaient assortis d’un taux d’intérêt négatif dans les derniers mois.
Nous avons d’ailleurs consacré deux articles aux taux d’intérêt très bas et négatifs. Dans le premier, nous nous penchons sur leurs causes et sur les distorsions qu’ils pourraient entraîner sur les marchés financiers. Dans le deuxième, nous abordons l’incidence des taux d’intérêt bas et négatifs sur les stratégies de titres à revenu fixe de vos portefeuilles et sur vos finances.
Notre dernier article est à saveur futuriste. Nous y examinons un vaste éventail de tendances perturbatrices en matière d’innovation qui, selon nous, pèseront lourdement sur le secteur des produits industriels au cours des dix prochaines années et par la suite. Nous réfléchissons aux occasions découlant de ces tendances, puisque certaines d’entre elles ont déjà une incidence sur les valorisations des actions du secteur.
Nous espérons que cette édition de Perspectives mondiales 2020 vous plaira.
Coprésidents du Comité des Services-conseils en gestion mondiale de portefeuille
Jim Allworth
Vancouver, Canada
Kelly Bogdanova
San Francisco, États-Unis
Frédérique Carrier
Londres, Royaume-Uni
Table des matières
Position à l’égard des placements en 2020
Certaines mesures de protection économique devraient permettre à l’expansion de se poursuivre sans trop de perturbation en 2020, favorisant ainsi une croissance modérée. Nous sommes optimistes à l’égard des actions, tout en sachant qu’une vigilance constante est de mise.

Tout compte fait
Notre maxime « investir dans des actions tant qu’aucune récession ne se profile à l’horizon aux États‑Unis » nous a bien servi au cours des dix dernières années. Mais avec cette tendance haussière devrait s’imposer une grande prudence. Les indicateurs avancés fiables de récession, quoique positifs dans l’ensemble, n’ont pas été aussi bas depuis les dix dernières années.

À contre-courant : L’incidence des taux obligataires négatifs
La quantité d’obligations d’État assorties de taux négatifs monte en flèche sur la planète. Eric Lascelles, économiste en chef, RBC Gestion mondiale d’actifs, analyse les causes de ce phénomène et les effets de la persistance des taux négatifs sur le comportement des investisseurs et leur exposition au risque.

L’énigme des faibles taux : La solution au dernier problème en créera-t-elle d’autres ?
Au moment où les banques centrales se tournent vers la recette éprouvée que sont les politiques monétaires accommodantes pour soutenir la croissance économique, nous nous penchons sur les limites de ces politiques et nous demandons si elles ne sèment pas plutôt les graines de problèmes futurs sur le marché du crédit et ne mettent pas de la pression sur les épargnants.

Une nouvelle révolution industrielle
Les innovations de nouvelle génération ne tiennent plus de la science-fiction : elles passent de la planche à dessin à la réalité, bousculant et dynamisant ainsi le paysage industriel. Nous analysons les effets de cette nouvelle ère sur les perspectives de placement du secteur des produits industriels.

Olivier Martel-Legault