Mauvais réflexe : pourquoi la nature humaine et le succès de votre portefeuille s’opposent parfois

13 octobre 2025 | Revue trimestrielle des représentants-conseils - automne 2025


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Le fait de comprendre nos instincts naturels et nos « angles morts » mentaux peut nous aider à éviter de prendre des décisions sous le coup de l’émotion susceptibles de nuire à notre réussite à long terme en tant qu’investisseurs, tout en empruntant empruntant un parcours moins cahoteux vers la réussite financière

Imaginez: Vous vous réveillez un matin, vous vérifiez votre portefeuille. Le marché a chuté de 15 % du jour au lendemain en raison de l’incertitude à l’échelle mondiale. Quel sera votre premier réflexe ? Tout vendre et protéger ce qui reste. C’est une réaction humaine tout à fait normale. Mais pour les investisseurs à long terme, c’est souvent le type de décision qui peut saper un plan financier soigneusement structuré.

Voici la vérité fascinante : ce n’est pas votre faute. Nos cerveaux sont magnifiquement conçus pour la survie, mais ils n’ont pas nécessairement évolué pour tenir compte des marchés boursiers. Le câblage psychologique du cerveau qui a permis à nos ancêtres de survivre dans la savane peut parfois nuire à notre avenir financier. Comprendre ces schémas mentaux ne relève pas seulement de la psychologie complexe ; c’est essentiel à la constitution d’un patrimoine durable.

C’est la faute de votre ADN : l’anomalie évolutive au sein de votre stratégie de placement

Une étude récente sur la finance comportementale révèle une réalité éloquente: le rendement du portefeuille de l’investisseur moyen en actions a été inférieur de 8,48 % à celui de l’indice S&P 500 en 2024¹. Vous avez bien lu. Même s’ils ont accès à plus de renseignements et d’outils analytiques que jamais auparavant, de nombreux investisseurs prennent constamment des décisions qui compromettent leur réussite à long terme.

Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que l’évolution ne nous a pas préparés pour les marchés financiers.

Pensez à l’aversion pour les pertes – la tendance bien documentée selon laquelle les gens ressentent la douleur d’une perte près de deux fois plus intensément que le plaisir associé à un gain équivalent². Ce trait psychologique était tout à fait logique à l’époque où la perte de réserves alimentaires pour l’hiver était synonyme de mort. Mais dans le domaine des placements, elle incite souvent à conserver trop longtemps des positions perdantes et à vendre trop tôt des titres performants, soit le contraire exact de ce qu’exige la réussite à long terme en matière de placement.

Notre caractère tribal joue aussi un rôle. L’instinct grégaire – étroitement lié à la crainte plus moderne de rater une occasion, qui a conduit nos ancêtres à rechercher la sécurité dans le nombre, peut constituer un handicap sur les marchés financiers, où suivre la foule signifie habituellement acheter à prix élevé et vendre à bas prix³. Les « actions-mèmes » et la volatilité des cryptomonnaies des dernières années illustrent parfaitement la trajectoire des marchés, qui ont été davantage influencés par les émotions et l’humeur des médias sociaux que par les données fondamentales2.

Enfin, il y a notre relation avec temps. Notre cerveau est particulièrement apte à réagir aux menaces et aux récompenses immédiates, mais il a du mal à adopter une vision à long terme. La combinaison de l’aversion pour les pertes et d’une vue restreinte – qui consiste à se concentrer sur les résultats de placements individuels plutôt que sur le rendement global du portefeuille – donne lieu à ce que le psychologue Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel, qualifie de « malédiction coûteuse »⁴. Nous vérifions fréquemment nos portefeuilles et nous réagissons aux fluctuations quotidiennes qui auront peu d’incidence sur nos objectifs sur 20 ans ou plus.

Un cadre rigoureux pour l’investisseur plus « évolué »

Heureusement, reconnaître ces schémas est la première étape pour les surmonter. Le chemin vers la réussite financière, malgré nos tendances psychologiques, comporte trois éléments cruciaux:

  • 1re étape : Reconnaissez vos tendances

La prise de conscience est importante. Une fois que vous comprenez qu’un excès de confiance (qui consiste à surestimer vos connaissances et vos compétences, surtout durant les marchés haussiers) peut entraîner des opérations excessives², que le biais de récence (qui consiste à surestimer ou à sous-estimer l’importance des nouvelles ou des événements récents) vous fait réagir de manière excessive aux nouvelles récentes², et que le biais de confirmation vous pousse à chercher des renseignements qui confirment vos croyances actuelles et à ignorer tout ce qui ne les confirme pas², vous pouvez commencer à faire une pause dans ces moments cruciaux.

Posez-vous les questions suivantes : cette décision est-elle fondée sur une analyse solide ou sur une réaction émotionnelle ? Est-ce que je suis le troupeau simplement parce que les autres font de même ? Ma décision correspond-elle à mes objectifs à long terme ou est-ce que je réagis à l’agitation à court terme sur le marché ?

  • 2e étape : Élaborez un plan qui reflète votre réalité

Un plan patrimonial exhaustif qui correspond à votre situation particulière, à vos objectifs, à votre tolérance au risque et, en fin de compte, à votre profil de risque représente l’outil le plus efficace contre la prise de décisions sous le coup de l’émotion⁵. Votre plan patrimonial n’est pas un modèle de répartition générique, mais plutôt un plan personnalisé qui tient compte de votre horizon de placement, de vos besoins en revenu, de votre situation familiale et de votre capacité à supporter la volatilité.

Ce plan comporte des déclencheurs précis pour le rééquilibrage du portefeuille, des critères clairs pour l’évaluation des placements et des réponses prédéterminées à la volatilité des marchés. Lorsque les marchés sont en proie aux turbulences, vous ne prenez pas de décisions dans le feu de l’action. Vous appliquez plutôt la stratégie que vous avez élaborée en faisant preuve de discernement.

Nous vous encourageons à contacter votre représentant-conseils dès aujourd'hui afin de discuter des avantages d'avoir un plan de patrimoine, ou de mettre à jour votre plan de patrimoine existant si votre situation personnelle ou financière, et/ou vos objectifs, ont considérablement changé récemment.

 

  • 3e étape : Établissez un système de reddition de comptes

C’est là que la véritable valeur de la gestion professionnelle des placements devient évidente. Les recherches montrent systématiquement que les investisseurs qui collaborent avec des conseillers obtiennent de meilleurs résultats à long terme que ceux qui gèrent leur portefeuille de façon indépendante⁶. La raison va au-delà de l’élaboration de portefeuille : les conseillers jouent le rôle d’accompagnateurs comportementaux, et aident à combler l’écart entre l’impulsion et la stratégie.

L’importance du partenariat

Le rôle du représentant-conseiller en placements est complexe : il ne se limite pas à son expertise en gestion de portefeuille, mais consiste aussi à vous comprendre et à comprendre ce qui est important pour vous et votre famille. Il est là pour vous rappeler vos objectifs à long terme lorsque la peur vous incite à les oublier. Il fait preuve de rigueur pour rééquilibrer (ou non) votre portefeuille lorsque cela semble contre-intuitif. Plus important encore, il fonde ses décisions sur des données et sur le plan que vous avez établi, et non sur les variations émotionnelles liées aux fluctuations quotidiennes des marchés.

Cette approche rigoureuse est au cœur de la gestion discrétionnaire dont bénéficient les clients de RBC PH&N Services-conseils en placements. Elle permet à votre représentant-conseiller en placements d’apporter des ajustements opportuns en fonction d’une stratégie et non de vos émotions, afin que vous puissiez vous concentrer sur ce qui compte le plus pour vous⁶. Lorsque des occasions se présentent ou que des risques surgissent, votre représentant-conseiller en placements est en mesure d’agir de façon décisive selon vos paramètres préétablis, vous aidant à maintenir le cap sur l’atteinte de vos objectifs tout en évitant les risques de dérapage.

La trajectoire de l’investisseur « évolué »

Votre esprit sera toujours programmé pour la survie, et non pour les placements. L’inquiétude provoquée par les baisses des marchés, l’enthousiasme suscité par les hausses, la tendance à faire comme les autres ne sont pas des défauts de caractère : tout cela fait partie de la nature humaine.

En matière de placement, la différence entre la réussite et la déception est souvent attribuable à la présence de systèmes qui tiennent compte de ces tendances très humaines. Cela signifie qu’il faut travailler avec des professionnels qui comprennent à la fois les marchés et la psychologie humaine, adhérer à un plan adapté à votre situation particulière et avoir la discipline nécessaire pour suivre ce plan lorsque votre instinct vous pousse à y déroger.

La prochaine fois que les marchés seront aux prises avec la volatilité, ce qui ne manquera pas d’arriver, rappelez-vous que votre réaction immédiate pourrait ne pas servir vos intérêts à long terme. Prenez le temps de consulter votre plan patrimonial. Puis, communiquez avec votre représentant-conseiller en placements. Cette conversation est la partie la plus importante du système que vous avez mis au point pour surmonter non seulement les turbulences du marché, mais aussi vos propres réactions émotionnelles, qui sont beaucoup plus difficiles à gérer.

Après tout, le plus grand risque pour votre avenir financier n’est souvent pas lié aux marchés eux-mêmes, mais à des décisions prises sous le coup des émotions plutôt qu’en fonction d’une stratégie.

Sources

  1. DigiFinTechCrunch. «Behavioral Finance: Understanding Investor Psychology in 2025.» https://digifintechcrunch.com/behavioral-finance-understanding-investor-psychology-in-2025
  2. Boston Institute of Analytics. «Behavioral Finance in 2025: How Psychology is Driving Market Trends.» https://bostoninstituteofanalytics.org/blog/behavioral-finance-in-2025-how-psychology-is-driving-market-trends/
  3. The Data Scientist. «Why Smart Investing in 2025 Starts with Market Psychology.» https://thedatascientist.com/why-smart-investing-in-2025-starts-with-market-psychology/
  4. Forbes Finance Council. «Mind Over Money: How Behavioral Finance Shapes Investment Decisions.» May 2, 2024. https://www.forbes.com/councils/forbesfinancecouncil/2024/05/02/mind-over-money-how-behavioral-finance-shapes-investment-decisions/
  5. WQ Corporation. «Avoid Emotional Investing: 4 Strategies for Smarter Decision Making in 2025.» https://www.wqcorp.com/blog/avoid-emotional-investing-4-strategies-for-smarter-decision-making-in-2025
  6. Natixis Investment Managers. «2024 Financial Professionals Report.» https://www.im.natixis.com/en-gb/insights/investor-sentiment/2024/financial-professionals-report

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