Compte tenu du programme ambitieux qu’envisage la deuxième administration Trump aux États-Unis et des tensions commerciales qui se profilent, comment les investisseurs devraient-ils positionner leurs portefeuilles? Notre Panorama 2025 examine les enjeux et les occasions qui se présenteront aux économies et aux marchés en 2025 et par la suite.
Aperçu des marchés : un exercice d’équilibre boursier
Les deux dernières années ont été davantage une histoire d’expansion des ratios de valorisation que de croissance des bénéfices. Au cours de la période, l’indice S&P 500 s’est envolé de 68 %, tandis que les bénéfices n’ont augmenté que de 12 %. Le ratio cours/bénéfice (C/B) sur 12 mois s’est établi à 24,7, une hausse par rapport au faible 16,4 atteint au moment du creux du marché américain en octobre 2022.
Même si ce ratio nous semble exagéré, il pourrait ne pas avoir plafonné. Tant que la croissance consensuelle des bénéfices de 14,6 % est atteinte en 2025, de nouveaux sommets pour l’indice sont possibles au cours de l’année, car les marchés boursiers ont tendance à continuer d’évoluer dans la direction dominante jusqu’à ce que quelque chose force un changement de cap.
Ce revirement peut prendre deux formes : une correction, qui se produit de façon imprévisible et qui ne dure habituellement pas longtemps, ou un marché baissier provoqué par une récession. Selon nous, un tel résultat économique est peu probable en 2025, mais il ne devrait pas être entièrement écarté.
Nous pensons donc que le marché haussier a probablement encore de la marge de manœuvre. Deux mesures peuvent servir à évaluer si le marché est à court de vigueur : l’étendue, qui indique si les actions évoluent en majorité en synchronisation avec les moyennes générales, et la confiance des investisseurs. Lorsque la première commence à se détériorer et que la seconde montre de l’enthousiasme pendant une période prolongée, les actions ont tendance à s’essouffler. Ces deux mesures ont été robustes pendant la majeure partie de 2024, mais se détériorent aujourd’hui. Si cette tendance se poursuit, un repli temporaire n’est pas hors de question.
Pour que les cours boursiers augmentent, les bénéfices devront probablement tenir le coup et les investisseurs, composer avec des replis occasionnels. Notre credo a toujours été d’être vigilants et prudents, mais investis.
Les « inarrêtables »
Au-delà de 2025, quatre tendances puissantes à long terme devraient se manifester davantage et procurer un moyen intéressant de propulser les portefeuilles de placement vers l’avenir :
- Le flot incessant de dépenses en IA des sociétés technologiques et non technologiques continuera de grossir, selon nous, en raison du coût inacceptablement élevé de rester dans le sillage des meneurs.
- Le coût des soins et du financement pour la « vague grise » augmentera à mesure que la population mondiale vieillira.
- La progression inexorable des énergies renouvelables signifie qu’elles deviendront la source d’énergie dominante, à notre avis, car elles sont déjà la source la moins chère dans certaines régions.
- L’électrification complète stimule la construction d’installations de stockage à grande échelle qui changent la donne pour assurer des infrastructures énergétiques fiables et la tendance croissante à l’utilisation de l’électricité comme principale source d’énergie.
États-Unis
Des complexités inhabituelles pourraient générer de la volatilité et des occasions en 2025. Outre les politiques fiscales et de déréglementation probablement favorables à la croissance qui devraient être mises en œuvre à Washington, les marchés pourraient devoir composer avec les politiques tarifaires les plus musclées des 100 dernières années ou presque. La tâche de la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») de prévoir l’inflation et la croissance du PIB et de bien calibrer les taux d’intérêt sera donc plus complexe.
Nous estimons que la Fed poursuivra son cycle d’assouplissement au premier trimestre, avant de faire une pause à un taux cible d’environ 4,25 % pour évaluer l’impact de l’administration Trump. Par la suite, la Fed pourrait demeurer dans un état de calibrage relativement constant en fonction de l’évolution de l’économie. Une hausse de taux ne saurait être écartée.
Nous sommes optimistes à l’égard des actions américaines, quoique la complexité accrue du contexte de placement exige de la souplesse et limite nos attentes en matière de rendement. Une croissance du PIB de 2,3 % en 2025 semble possible, et nous pensons qu’il faudrait ce niveau de croissance ou mieux pour atteindre les prévisions consensuelles de croissance des bénéfices optimistes de 14,6 % pour l’indice S&P 500. Nous recommandons de commencer l’année sans surpondérations sectorielles importantes, car les replis devraient offrir des occasions de repositionnement.
Du côté des titres à revenu fixe, nous nous attendons à ce que les taux de rendement demeurent nettement supérieurs aux moyennes historiques. Nous demeurerions enclins à augmenter la duration et à réduire l’exposition au risque de crédit tout au long de 2025.
Canada
L’économie canadienne devrait être léthargique en 2025. Nous prenons garde au ralentissement spectaculaire de la productivité, à la réduction récemment annoncée des cibles d’immigration et aux nouveaux droits de douane potentiels sur les exportations canadiennes à destination des États-Unis. Il s’agit d’obstacles que le cycle d’assouplissement de la Banque du Canada (la « BdC ») ne peut atténuer qu’en partie.
Le fait que la BdC a réduit son taux directeur plus rapidement que la Fed devrait éviter aux rendements des titres à revenu fixe canadiens d’être nettement à la traîne de ceux des États-Unis, même si nous nous attendons à une performance un peu moins éclatante des titres de créance par rapport à 2024. Malgré les obstacles que devra possiblement surmonter l’économie, les attentes consensuelles d’une forte croissance des bénéfices et les valorisations raisonnables stimuleront et soutiendront le marché des actions, selon nous, notamment par rapport aux États-Unis.
Royaume-Uni
Nous recommandons de sous-pondérer les actions britanniques, même si les valorisations demeurent près de creux historiques comparativement aux autres marchés. Nous basons notre raisonnement sur le fait que l’indice FTSE All-Share se comporte généralement relativement bien en période de repli mondial (ce qui n’est toutefois pas notre scénario de base) grâce à sa forte exposition relative aux secteurs défensifs. À l’opposé, les obligations semblent attrayantes, car les taux de rendement des obligations d’État britanniques ont atteint un sommet sur un an et il existe toujours des occasions dans le segment du crédit, à notre avis.
Europe
Une présidence Trump pose de nouveaux défis à l’Europe, ce qui assombrit les perspectives d’une région déjà aux prises avec un contexte économique éprouvant. Les solutions ne sont pas simples à mettre en œuvre et, même si beaucoup de facteurs semblent pris en compte par le marché boursier au regard des faibles valorisations absolues et relatives, nous croyons que les difficultés justifient une légère sous-pondération.
Asie-Pacifique
Les perspectives des actions asiatiques devraient être façonnées par les mesures de relance supplémentaires de la Chine, l’ampleur des tarifs douaniers de Trump et la croissance économique découlant des réformes structurelles du Japon. Nous continuons de faire preuve d’un optimisme prudent à l’égard des actions chinoises, puisque de nombreux obstacles économiques semblent déjà pris en compte et que nous pensons que le potentiel de hausse dépasse le risque de baisse en 2025. Notre point de vue positif à l’égard des actions japonaises est soutenu par notre conviction qu’une cible d’inflation durable de 2 % est en voie d’être atteinte, et par la perspective de réformes de la gouvernance d’entreprise, entre autres facteurs.
Pour ce qui est des marchés des titres de créance asiatiques, qui font face à des pressions commerciales et géopolitiques en 2025, nous estimons que la stabilité des paramètres fondamentaux et les mesures de relance ciblées justifient un optimisme prudent à l’égard des obligations de catégorie investissement.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces perspectives ainsi que sur les prévisions relatives aux marchandises et aux devises, veuillez consulter nos Perspectives mondiales – Panorama 2025..
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