La Banque du Canada s’engage à faire le nécessaire pour maintenir le système sur les rails

18 mars 2020 | Dawn Desjardins, VP et économiste, en chef adjoint, RBC Economics


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Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, n’a pas annoncé de nouvelle politique aujourd’hui.

La Banque du Canada s’engage à faire le nécessaire pour maintenir le système sur les rails

En revanche, il a énuméré toutes celles qui ont été mises en place pour soutenir le système financier et faire en sorte que les ménages et les entreprises aient accès au crédit. Le gouverneur a aussi répété que les mesures prises à ce jour ne constituent pas le dernier recours possible en ce qui a trait à la politique monétaire ; la Banque, affirme-t-il, est prête à prendre tous les moyens nécessaires pour maintenir le système financier à flot.

La Banque du Canada a réagi rapidement à la montée de la crise : elle a réduit le taux directeur de 100 pb depuis le 4 mars et annoncé une kyrielle d’initiatives. En ce qui concerne l’adoption de nouvelles mesures, la Banque a clairement fait savoir qu’elle avait d’autres leviers politiques dans sa boîte à outils. Parmi ceux-ci figurent notamment la diminution du taux de financement à un jour à sa valeur plancher de 0,25 % et l’application d’autres mesures non traditionnelles. Ces mesures se traduiraient notamment par des indications prospectives – un engagement à maintenir les mesures de relance en place jusqu’à ce que certaines conditions soient réunies – et par l’achat inconditionnel de titres d’État et d’obligations de sociétés. La Banque du Canada peut également offrir un financement à plus long terme aux banques pour des prêts octroyés à certains secteurs, et bien que l’établissement d’un taux d’intérêt négatif ne soit pas une option inenvisageable pour le Canada, les décideurs la considéreront tout de même en dernier recours. Le gouverneur a déclaré aujourd’hui que l’important, c’est que la portée des programmes soit modulable à la hausse ou à la baisse, au besoin.

La crise a eu des répercussions sur l’ensemble des actifs financiers : les actions ont reculé de 32 % par rapport à leur sommet du 20 février et les écarts de taux explosent. Cela signifie que les coûts de financement des banques ont augmenté et qu’une pression à la hausse s’exerce par le fait même sur les taux hypothécaires. Ce contexte est défavorable pour les ménages qui s’apprêtent à renégocier leur taux hypothécaire ou qui ont opté pour un taux variable. La semaine dernière, plusieurs programmes ont été annoncés pour aider à maintenir la circulation du crédit chez les consommateurs et les entreprises, dont l’achat de prêts hypothécaires auprès de prêteurs ; cette mesure permettra aux institutions financières d’accéder à davantage de fonds disponibles pour prêts. Le gouverneur a affirmé aujourd’hui que certains des programmes annoncés la semaine dernière ont été mis en œuvre et se sont déjà révélés efficaces pour resserrer les marges sur prêts hypothécaires.

Parallèlement aux mesures annoncées par l’État pour soutenir le secteur bancaire, le secteur privé s’affaire lui aussi à aider les ménages canadiens à traverser cette période difficile : les banques canadiennes offriront jusqu’à six mois de sursis sur les paiements hypothécaires à leurs clients touchés financièrement par la crise.


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