Bouleversements causés par la COVID-19 : l’avenir des voyages et des loisirs

03 septembre 2020 | Alan Robinson


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La pandémie risque de changer pour de bon les habitudes de voyage et de loisir. Alors que certaines activités résisteront, d’autres pourraient combler le vide en matière de loisirs.

Airplane taking off

Ce rapport fait partie de la série Nouvelle normalité, nouvelles occasions, dans le cadre de laquelle nous examinons les tendances à long terme qui se profilent pour l’après-COVID-19. La série portera sur divers thèmes qui se dégagent en raison de la distanciation sociale, du télétravail, des avancées en soins de santé, de l’engagement des sociétés et des changements généraux dans la société. Nous croyons qu’il est essentiel de définir ces tendances et de comprendre leurs conséquences sur les placements pour mieux aborder l’avenir. D’autres rapports seront publiés au cours des prochaines semaines.

Si nous devions choisir un modèle d’affaires qui illustre l’incidence dévastatrice de la pandémie sur les tendances des revenus, le secteur du voyage viendrait probablement en tête de liste. Pour le trimestre terminé en juin 2020, les deux plus grandes agences de voyage en ligne ont annoncé des baisses de revenus d’environ 90 % d’une année sur l’autre. Selon Mark Mahaney, analyste Internet de RBC Marchés des Capitaux, SARL, ce pourcentage marque l’atteinte d’un creux pour les revenus, mais il ne s’attend qu’à une légère amélioration jusqu’à la fin de l’année, les réservations ayant chuté respectivement de 70 % et de 50 % d’une année sur l’autre pour le T3 et le T4.

L’arrêt forcé de l’activité économique et les restrictions imposées aux voyages ont été catastrophiques pour le tourisme mondial. Selon l’Organisation mondiale du tourisme de l’ONU, la pandémie a occasionné des pertes de revenus de 320 milliards de dollars dans l’industrie touristique entre janvier et mai 2020. Ce montant équivaut au triple des pertes subies lors de la crise financière mondiale de 2009. Le nombre de touristes a chuté de 56 % d’une année sur l’autre pendant ces cinq mois. Même si nous prévoyons que le tourisme mondial rebondira au fil du temps, certaines régions pourraient faire meilleure figure que d’autres, et nous pensons que les régions les plus durement touchées mettront plus de temps à se rétablir.

En fin de compte, nous croyons que le secteur du voyage survivra, mais certaines tendances de la demande évidentes avant la pandémie pourraient ne pas refaire surface avant un certain temps. À la fin de la dernière expansion économique, les consommateurs désiraient de plus en plus vivre des expériences plutôt que de consommer des biens tangibles. Cette tendance pourrait renaître, mais seulement si l’expérience peut être vécue à l’écart des masses de touristes. Les agences de voyage « sur mesure » seraient alors favorisées.

Laissez-moi débarquer du bateau... Je prendrai plutôt le VR.

Évolution relative du cours des actions

Véhicules récréatifs (VR)

Hôtels

Transporteurs aériens

Croisiéristes

Sources : RBC Gestion de patrimoine, Refinitiv I/B/E/S

Il existe des parallèles entre la diminution actuelle de la demande de voyages et celle causée par les attaques terroristes de 2001. Les événements tragiques du 11 septembre ont aussi bouleversé profondément le secteur du voyage, qui a toutefois fini par rebondir, mais en étant assujetti à davantage de restrictions et à des coûts plus élevés.

Une analyse du redressement de la demande de voyages depuis les creux du printemps révèle que les chaînes hôtelières bas de gamme se sont mieux comportées que les hôtels de luxe. Cette tendance a aussi été observée après 2001, alors que les voyages locaux et en voiture ont recommencé avant les voyages en avion et les voyages d’affaires. Selon nos partenaires de recherche nationaux, les revenus par chambre disponible durant la pandémie ont diminué de 24 % jusqu’au 31 juillet pour les chaînes d’hôtels économiques, comparativement à une baisse de 51 % pour l’ensemble de l’industrie hôtelière américaine.

Nous nous attendons à ce que la demande dans les chaînes à bas prix remonte aux niveaux de 2019 d’ici 2021. Par ailleurs, les chaînes hôtelières haut de gamme axées sur la clientèle d’affaires et les agences de voyage en ligne devraient se redresser d’ici 2022, alors que les industries qui pourraient être éprouvées par la distanciation sociale, comme les casinos et les croisiéristes, devraient selon nous retrouver leurs revenus d’avant la COVID-19 d’ici 2023.

D’un point de vue géographique, les pays en voie de développement qui tirent des revenus importants du tourisme, ainsi que les entreprises actives dans des destinations touristiques en croissance, pourraient être mis à mal plus longtemps.

Toutefois, en attendant la reprise du service normal, certains secteurs d’activité liés aux loisirs pourraient prendre le relais. Pour ceux qui ne veulent pas s’aventurer trop loin, la tendance à la remise en forme à domicile pourrait combler le vide en matière de loisirs. Pour ceux ayant soif d’une expérience de voyage qu’ils définissent davantage eux-mêmes, le mode de vie associé au véhicule récréatif (VR) semble revenir en force, comme en témoigne la hausse de la demande dont font état les fabricants et les entreprises qui offrent des installations de villégiature pour VR.

 

This article was originally published on Sept. 3, 2020


Déclarations exigées

Ressources pour les recherches

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