Retour sur 2022

06 février 2023 | Elie-Chakib Abou-Chacra


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L’année dernière a été marquée par le retour de vieux problèmes que la plupart des gens croyaient chose du passé. L’inflation n’a pas montré signe de vie depuis les années 70 et la fin de la guerre froide, elle remonte en 1988.  Le retour de ces préoccupations a alarmé bien des gens sur les marchés financiers.

 

Un peu d’histoire

Depuis la fin des années  90,  les Banques centrales ont pris l’habitude de répondre à tous les problèmes en baissant les taux d’intérêt et en injectant de l’argent dans le système.  Comme l’inflation ne montrait  pas signe de vie, les économistes y ont vu  une période de grande modération.  Bien que la crise de 2007-2008 a montré les effets néfastes des taux ultra bas, la même recette a été utilisée pour contenir les dégâts.

 

L’arrivée de la pandémie qui  a frappé fortement les gens et leur famille, les gouvernements et les Banques Central ont imprimé une quantité astronomique d’argent pour sauver leurs économies. La conjonction des taux à 0% et de l’argent distribué à tous a finalement sorti l’inflation de son hibernation.

 

Comme la gravité

 

Comme je l’ai écrit dans mes autres mémos, les taux d’intérêt sont l’équivalent de la gravité dans les marchés financiers. Imaginer un instant que nous triplerions la gravité sur terre. Ceci serait comme si l’on avait triplé votre poids instantanément. Il va sans dire que nous serions tous beaucoup plus intimes avec le sol de notre maison.

C’est une bonne comparaison avec ce qu’on vécut le marché des maisons, des obligations et des actions. Les obligations ont enregistré leur pire année depuis 1993 soit depuis que l’indice canadien existe! Les actions elles ont connu leur pire année depuis 2008.

 

Ce qui a le plus choqué les gens est la baisse conjointe des obligations et des actions.  Depuis les années 70, la théorie financière nous enseigne que les obligations atténuent les fluctuations vécues dans le marché des actions.

 

 

Depuis que les Banques centrales joue le rôle de pompier en baissant les taux,  l’année 2022 représente le pire rendement enregistré pour un portefeuille équilibré sois -17,94%. Les données nous montrent également que toutes les années négatives pour le portefeuille équilibré sont des années avec un régime de hausse d’intérêt[1].

 

Et maintenant?

 

Il a certains avantages à des taux plus élevés. Entre autres lorsque nos obligations viennent à échéance elles sont renouvelées plus favorablement!  Nos obligations et CPG qui nous payais 2% sont donc remplacés par du 4%!

 

Du côté des actions, et des compagnies qu’elle représente, les hauts taux d’intérêt menacent le modèle d’affaire des compagnies qui vivait sur leur dette. Un peu comme un voisin ayant acheté une maison, trop chère, a un taux variable,  ses compagnies vivent des moments plus difficiles aujourd’hui.

 

Personne ne peut prévoir l’économie, les guerres, les marchés financiers ou même la température! Toutefois l’investisseur intelligent est celui qui toujours un parapluie dans son auto même lorsqu’il va jouer au golf.  De notre côté, nous continuons de nous concentrer sur les entreprises profitables qui ont la capacité de tirer avantage de l’incertitude actuelle.

 

 

 

[1] Historical Returns on Stocks, Bonds and Bills: 1928-2022, Aswart Dasmodarian, visité le 15 janvier 2026  “https://pages.stern.nyu.edu/~adamodar/New_Home_Page/datafile/histretSP.html”